Guillaume Soro Dans La Region De Gagnoa : C’est La Côte d’Ivoire Qui Gagne

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Guillaume Soro était dans la région de Gagnoa (ville principale de la Boucle du cacao, située dans le centre-Ouest de la Côte d’Ivoire) du 15 au 17 août dernier. En effet, l’actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne a rendu visite aux populations de Gagnoa, de Mama, et de Guibéroua, entre autres. Des localités dont les noms ne sont pas sans évoquer quelques souvenirs encore récents et amers. L’appellation « enfant terrible de Mama », en référence à Laurent Koudou Gbagbo, rappelle justement cette époque douloureuse qu’a traversée le pays des cocotiers. La zone où Soro vient d’effectuer une visite de 72 heures était considérée comme étant le fief de l’ex-président ivoirien, aujourd’hui prisonnier de la Cour pénale internationale (CPI). On retenait donc son souffle, craignant le pire, quand l’ex-patron des Forces nouvelles annonçait cette visite pour le moins risquée. Les craintes étaient d’autant plus justifiées qu’il y avait des appels à manifester, qui n’auguraient rien d’une visite paisible. Au fait, tout laissait croire que Soro serait persona non grata dans cette région jusqu’alors considérée comme la chasse gardée du Front populaire ivoirien (FPI). Mais tout est bien qui finit bien. Le mythe de ce qui était considéré comme un territoire hostile pour le pouvoir de Ouattara est ainsi tombé. C’est tant mieux, car c’est la Côte d’Ivoire qui gagne de cette visite digne d’intérêt et riche d’enseignements.

Un cinglant désaveu qui devait leur donner matière à réfléchir

En effet, l’on retient que des pro-Gbagbo, comme l’ex-députée Odette Lohourougnon, qui appelaient à la révolte contre la venue de Soro dans cette région de Gagnoa, n’ont pas été suivis. C’est un cinglant désaveu qui devait leur donner matière à réfléchir. La vérité est que la Côte d’Ivoire a besoin de refermer rapidement cette longue parenthèse douloureuse qui a créé des fractures sociales et miné ainsi son développement. Les radicaux du FPI, à la suite de ce désaveu qu’ils viennent d’essuyer, devraient vite se raviser. Ils devraient, à tout le moins, se rendre à l’évidence qu’ils mènent à présent un combat d’arrière-garde. Les Ivoiriens ont les yeux tournés vers d’autres préoccupations. Ils sont dans leur grande majorité plutôt animés des désirs positifs de reconstruction et de réconciliation. Et Guillaume Soro est allé dans le même sens. Il n’a pas hésité à demander « pardon » pour les fautes commises par le pouvoir actuel dans la crise post-électorale. Un acte d’humilité qui le grandit et peut constituer un ferment pour la réconciliation.

Les chefs traditionnels dont on connaît le poids dans la région et qui auraient facilité cette visite de Soro, montrent tout leur attachement à la paix

En tout cas, cette visite de Soro montre toute la bonne volonté du pouvoir de Ouattara de réunifier la Côte d’Ivoire longtemps divisée. Toutes proportions gardées, on peut dire que la région de Gagnoa est en train de prendre le train de la réconciliation en marche. Les chefs traditionnels dont on connaît le poids dans la région et qui auraient facilité cette visite de Soro, montrent tout leur attachement à la paix. La Côte d’Ivoire ne demande pas mieux que ce genre d’actes de sagesse pour se réconcilier.

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