Hospitalisation De Mandela : Autopsie D’un Vocable Politico Médical

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Madiba n’est pas encore mort, mais plus personne ne se fait d’illusion ; cela fait près de 3 semaines qu’il a été hospitalisé pour la cinquième fois depuis janvier 2011. Cette fois-ci cependant, on a bien peur qu’il ne soit en train de livrer son ultime combat, de loin le plus redoutable : celui contre la maladie, contre la mort. Il est vrai qu’à bientôt 95 ans, on peut admettre que le grand combattant de la liberté passe l’arme à gauche après avoir assuré ses arrières.
De fait, on est de plus en plus enclins à croire que Nelson Mandela est peut-être cliniquement mort et qu’on attend le moment propice pour annoncer la nouvelle publiquement.

Il suffit de faire une autopsie de l’évolution du vocabulaire médical utilisé depuis de longs mois, voire quelques années, pour se convaincre que la fin n’est plus loin :
– dès les premières alertes en janvier 2011, il était dit dans les communiqués officiels que Mandela avait été hospitalisé pour «des examens» qui ont ensuite révélé une «infection respiratoire aiguë» ;
– en février 2012, c’était pour une «douleur abdominale de longue date» ;
– des examens «normaux, vu son âge», avaient fait repartr en décembre 2012 l’ancien président sud-africain à l’hôpital, où finalement on lui avait retiré des calculs biliaires ;
– «rechute de son infection pulmonaire» en mars 2013, ce qui ne l’a fait quitter le centre hospitalier que le 6 avril ;
– “ce matin vers 01h30, son état s’est détérioré et il a été transféré à l’hôpital de Pretoria. Il est toujours dans un état grave mais stable”, apprenait-on par communiqué de la présidence sud-africaine le 8 juin 2013. Les choses s’accélèrent et les nouvelles deviennent de plus en plus alarmantes ces deux dernières semaines avec, dans un premier temps, un nouveau bulletin médical officiel qui signale que «l’état de l’ancien président Nelson Mandela, qui est toujours hospitalisé à Pretoria, est devenu critique».

Le mercredi 26 juin dans la soirée, après une visite au malade, Napilisi Mandela, un chef de clan venu du Transkei (Sud), la région natale de Nelson, affirmait que le prix Nobel de la paix 1993 avait été placé «sous assistance respiratoire». En d’autres termes, il ne peut plus respirer par lui-même.
On l’aura compris, puisque même les légendes sont mortelles, Madiba finira par y passer. Et tout se passe comme si l’évolution du lexique était une façon de préparer, de manière graduelle, l’Afrique et le reste du monde à accepter l’inéluctable.
Signe supplémentaire de cette fin inexorable, le président Jacob Zuma, qui n’avait rien changé de son calendrier ces derniers temps, a dû reporter son voyage prévu pour hier jeudi au Mozambique après avoir rendu visite à Madiba. N’est-ce pas dans le but d’être présent au moment où il faudra dire au revoir à l’icône de la nation arc-en-ciel ?

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