Rdr-Pdci: Guerre Electorale Ouverte

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L’atmosphère est tendue et l’on se prépare à une vraie bataille entre les deux poids lourds du Rhdp. Pour ainsi dire, il y a de l’eau dans le gaz entre le Pdci rda et son principal allié du Rhdp, le Rassemblement des républicains (Rdr). Les élus des deux partis, ont des positions diamétralement opposées sur certaines questions. Et le dernier acte en date est le véto opposé par les élus du parti sexagénaire contre la reforme de la loi sur la nationalité…En filigrane du blocage du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-rda), au vote de cette loi ( contre l’apatridie et sur le droits des apatrides) le vendredi 19juillet 2013, se cache, en réalité, une véritable guerre électorale, dans la perspective des scrutins de 2015. Le Pdci, sans le dire, suspecte son allié, le Rdr au pouvoir, dont le président, Alassane Ouattara, chef de l’Etat, s’est déjà, à mainte reprises, déclaré candidat à sa propre succession en 2015, de vouloir s’assurer une avance confortable en terme de potentiels électeurs. Pour sa part, le parti du « Sphinx de Daoukro» se prépare à une éventuelle candidature d’un de ses cadres, même si, au sommet du Parti, on n’a pas encore trouvé un point de jointure avec les pros et anti-candidature. « C’est le congrès qui va décider »rétorque Henri Konan Bédié aux partisans de Kouadio Konan Bertin dit K.K.B, qui font feu de tout bois pour une candidature Pdci à la présidentielle de 2015. C’est dans cette atmosphère que le président de la République, Alassane Ouattara a introduit, subrepticement, la loi sur la reforme de la nationalité, par une procédure d’urgence, qui tend à sauter les débats en commission. Pour les députés Pdci, il y a une volonté masquée de son allié, de les prendre au dépourvu, en contournant la commission parlementaire où la loi doit être débattue. C’est pourquoi, elle a atterri directement en plénière, par la procédure d’urgence. D’ou les réserves, aux senteurs de suspicion du parti sexagénaire. «Les réserves du groupe parlementaire Pdci sur le présent projet de loi, portent sur la procédure utilisée pour l’adoption de cette loi, les contrariétés fondamentales entre les dispositions de cette convention et le code de la nationalité ivoirienne, et enfin sur l’impact que la ratification de ce traité pourrait avoir sur le droit foncier rural. Sur la procédure, le Groupe parlementaire PDCI-RDA s’étonne qu’un projet de loi aussi important soit soumis à la procédure de la discussion immédiate. Procédure d’urgence, procédure sommaire, la discussion immédiate n’offre pas l’occasion aux députés d’examiner avec toute la sérénité requise les projets de loi. Cette urgence est d’autant plus incompréhensible puisqu’il s’agit en l’espèce d’autoriser le Président de la République à ratifier une convention signée en 1961, c’est-à -dire une convention vieille de plus de cinquante deux ans », fait remarquer le groupe parlementaire, sous la plume de Mme Yasminan Ouégnin, député de Cocody, signataire de la déclaration, au nom et pour le compte des élus Pdci-rda. L’étonnement s’est davantage renforcé par le fait « qu’il y a de cela quelques mois, précisément le lundi 4 mars 2013 à Bouaflé, 8133 individus présentés comme des apatrides ont reçu des mains du Ministre de la Justice, des droits de l’Homme et des Libertés publiques, la citoyenneté ivoirienne. C’est dire que, nonobstant la non-ratification de la convention de1961, les lois nationales permettent de régler le problème des apatrides », s’insurgent les députés Pdci. Même s’il est acquis que les nouveaux naturalisés bénéficient d’un délai de carence allant de 5 à 10 ans pour être électeurs ou éligibles, les députés Pdci ont décidé de prévenir pour ne pas qu’ils aient à guérir demain. Aujourd’hui, le constat est que, entre les deux alliés, le gaz est dans l’eau. «Dans notre pays, selon le Haut Commissariat aux Réfugiés [HCR], on dénombre au moins

950.000 cas d’apatrides résultant de causes diverses comme l’immigration, la méconnaissance de la loi, la succession d’état ou encore la défaillance du système de l’état civil. C’est pourquoi, le Groupe parlementaire PDCI-RDA, profondément attaché au respect des droits de l’Homme, est sensible à la volonté du Gouvernement de réduire et de prévenir les cas d’apatrides dans notre Pays. Cependant, la voie proposée pour remédier à ces situations regrettables à tous égards, aussi bien pour les individus concernés que pour la Côte d’Ivoire elle-même, ne nous semble pas la meilleure » précise la position des parlementaires Pdci. Aujourd’hui, l’examen de la loi a été renvoyé à la Saint glin glin. Le temps, peut être pour le chef de l’Etat, de revenir à la charge, en changeant d’approche.

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