Martial Ahipeaud, L’ivoiritaire De La 25ème Heure Qui Manque De Pot

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Paris, France

Au moment où, apaisée par la magnanimité active de ses dirigeants responsables, la Côte d’Ivoire se rassemble autour de sa quête d’avenir, de son désir d’émerger par le développement durable, l’emploi, la relance des infrastructures publiques, la bonne gouvernance, la réconciliation vraie,  la pratique assurée d’une démocratie instruite des souffrances et des errements du passé, voici que montent sur la scénette des médias en quête de sensations étourdissantes, des personnages que le passé récent a amplement dévoilés dans toute l’inconsistance et la vacuité de longue date qui les caractérisent. La crise ivoirienne, née des dures réalités de la chute des matières premières dans les années 70-80, de l’absence de pluralisme politique des années 60-80, de la confrontation entre principe héréditaire et principe démocratique dans la succession de Félix Houphouët-Boigny depuis 1993, mais aussi de l’effroyable montée en gamme d’une xénophobie sanglante, intellectuellement stylisée dans l’idéologie criminelle de l’ivoirité ; cette crise ivoirienne, disons-nous, n’a pas fini de révéler ses traumatisés incurables. Voici que surgi de nulle part, s’affichant maladroitement dans une photo auprès de l’un des maîtres exemplaires de l’Université ivoirienne, à savoir le Professeur Yacouba Konaté, voici donc un certain Martial Ahipeaud[1] entonnant avec vigueur le chant de guerre du commun des ivoiritaires contre le Président Guillaume Soro, qu’il accuse, ni plus ni moins que d’organiser un ivoiricide à travers les récentes lois votées sur l’apatridie, le foncier et la nationalité par le parlement démocratique de Côte d’Ivoire.  Je montrerai dans les lignes qui suivent en quoi Ahipeaud Martial – amplement connu pour ses allégeances pratiques à Guillaume Soro du temps de son séjour à la primature –  est en fait, bien qu’il s’en défende, un malheureux ivoiritaire de la 25ème heure qui, par manque de pot, trouvera ici et ailleurs, j’en suis certain, des répliques à la mesure de la bigarrure de ses arguments et de l’incongruité de sa technique intellectuelle. Pour ce faire, je procèderai dialectiquement, en suivant pied-à-pied le semblant d’ordre que le docteur Ahipeaud Martial, manifestement en graves difficultés avec les accords du participe passé dans la langue française, croit avoir donné à son argumentation en forme d’entonnoir dressé contre la révolution démocratique incarnée par celui qu’il appelle avec mépris «  le père de la dignité des peuples du Nord » – entendez  le président de l’Assemblée Nationale Guillaume Soro,- à qui il reproche manifestement, on le verra, d’être finalement le plus grand et le plus célèbre Secrétaire Général que la FESCI ait jamais eu.

I – Martial Ahipeaud : de l’opportunisme politique à la légèreté intellectuelle

Il faudrait commencer la chose par la fin, car Martial Ahipeaud y dévoile, avec son pedigree fanfaron de « 1er Secrétaire Général  effectif » de la FESCI et de membre-fondateur de ce syndicat, son déficit réel de coffre. Pourquoi « effectif »  au fait ? En réalité parce que Martial Ahipeaud n’a jamais été le 1er Secrétaire Général réel de la FESCI, mais bien le second, dans l’ordre chronologique. Le premier Secrétaire Général élu de la FESCI se nomme Koné Alexis, et quelques semaines après le retrait du détenteur du poste, Martial Ahipeaud n’en devint que le Substitut sans la moindre élection. Telle est la vérité. Mieux encore, Guillaume Soro, après Koné Alexis, fut le 2ème Secrétaire Général effectivement élu de la FESCI dans cette génération 90. N’est-ce pas affligeant de voir Ahipeaud, tel un pantin, agiter un hochet qu’il ne possède même pas ? Bouche-trou de circonstance à la tête de la FESCI  à la suite du retrait d’Alexis Koné sous le harcèlement du pouvoir PDCI d’alors, Martial Ahipeaud devait retourner aussi aisément dans les ténèbres de l’histoire politique ivoirienne. Conscient donc de ne quasiment plus rien représenter dans l’équation politique ivoirienne contemporaine, il se plaît à se gargariser d’une gloire que personne ne lui envie. Qui voudrait franchement avoir été le « 1er  Substitut Secrétaire Général  effectif FESCI » aujourd’hui en 2013? Personne de sensé. Après tout, que peut attendre le Président de l’Assemblée Nationale, 2ème personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire, des rodomontades d’un bien secondaire has been attitré qui se comporte comme l’enfant à qui on aurait volé son jouet préféré dans la cour de récréation ? Rentré incognito d’Angleterre après un exil qui lui permit de « déposséder » de leur espace pendant de longues années les populations autochtones du Sud de Londres, Martial Ahipeaud révèle par cette énième sortie qu’il a un problème personnel à résoudre- décidément – avec certaines populations du Nord de la Côte d’Ivoire qu’il soupçonne sur des bases fort imaginaires de vouloir déposséder ses ancêtres les vrais ivoiriens, sans doute installés, quant à eux,  depuis l’Antiquité dans le territoire de la Côte d’Ivoire actuelle…

Il faudrait, en guise de précaution supplémentaire, aussi signaler aux lectrices et lecteurs de la présente tribune que nous avons affaire, avec le sieur Martial Ahipeaud, à un véritable cas d’école d’opportunisme chronique. Il semble d’ailleurs que le nanisme politique de l’ex « Substitut du SG n°1 de la Fesci » s’explique par ses trop faibles capacités d’analyse stratégique et de vision politique. Car, après avoir rêvé vainement avec le Sergent-Chef Ibrahim Coulibaly de prendre à la fois à revers l’ex-président Gbagbo et le président Ouattara, Martial Ahipeaud, véritablement aux abois en raison de l’insignifiance politique qui le ronge, s’était précipité dès la fin d’année 2012 dans les bureaux de la primature-Soro, puis précisément le 14 mars 2013, dans les bureaux de l’Annexe de l’Assemblée Nationale que patronnait aussi Guillaume Soro. Ordre du jour de notre personnage cafouilleux qui était ce jour-là en compagnie d’Eugène Djué et du nommé Shigata ? Fort curieux ! Martial Ahipaud prétendait faire allégeance au leader générationnel Guillaume Soro, dans le cadre d’une solidarité dite des Fescistes, contre le Ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, supposé être pour sa part le leader des ex-Meecistes dans la nouvelle république. N’est-ce pas cet Ahipeaud Martial qui s’engagea à dissoudre son parti obscur pour rejoindre les rangs de Guillaume Soro ? Reçu par le Conseiller Félicien Sékongo et déçu de ne pas voir  le Président Guillaume Soro  tomber dans le piège de sa vilaine félonie, Martial Ahipeaud se précipitait sournoisement, quelques jours plus tard, dans les bureaux du Ministre de l’Intérieur pour cette fois-ci faire allégeance contre un Guillaume Soro, qu’il prétendait connaître par cœur et pouvoir aider Hamed Bakayoko à combattre. Mal en prit notre agent double, pris rapidement en tenailles par la complicité républicaine entre Guillaume Soro et Hamed Bakayoko qui recoupèrent vite leurs informations et mirent tranquillement l’intrus en quarantaine. Pauvre Ahipeaud ! Quel manque de pot ! Fou de rage, dépité de ne voir personne succomber à ses demandes d’amours perfides, voici donc l’opportuniste Martial Ahipeaud maladroitement engagé dans l’arène de l’argumentation politique, s’engouffrant dans l’occasion apparemment propice du débat sur l’apatridie, la nationalité et le foncier en Côte d’Ivoire. Certes, le Docteur Ahipeaud a oublié au passage sa dizaine de frères qui ont acquis la nationalité française, son épouse d’origine libanaise, ses propres enfants britanniques et les multiples allégeances internationales qui marquent son parcours de vie.

Alors que la démocratie ivoirienne raisonnablement et patiemment a planché ; sur ces questions, Martial Ahipeaud, en ivoiritaire de la 25ème heure, croit avoir inventé la glace quand il nous instruit de sa vision de l’évolution de la nation ivoirienne. Notre bonhomme emprunte alors allègrement le boulevard de la légèreté intellectuelle.

Dans sa dernière diatribe contre les nouvelles lois ivoiriennes version Ouattara-Soro, le Docteur Martial Ahipeaud se fait le déshonneur de ne citer aucun texte, ni aucune référence contestée. On doit s’inquiéter de la formation de notre manant ! Trop heureux d’être hors-sujet et pressé de distraire la galerie, Ahipeaud brandit, à titre d’unique document contre Guillaume Soro, les statistiques du recensement INS de 1998, sur lesquelles il surfera comme tous les amateurs de sophismes pour nigauds. Qu’a-t-il concrètement à dire sur les évolutions de la Loi n°61-415 du 14 décembre 1961 ? On s’ennuiera à le lire avec cette attente. Qu’a-t-il à dire sur la  Loi n°72-852 du 21 décembre 1972 ? Silence concret de notre gouailleur. Voudrait-il commenter, à la suite des Accords de Linas-Marcoussis, la Loi n°2004-662 du 17décembre 2004 modifiant et complétant la loi n°61-415 du 14 décembre 1961 portant code de la nationalité telle que modifiée par la loi n°72-852 du 21décembre 1972, ou encore la Loi n°2004-663 du 17 décembre 2004 portant dispositions spéciales en matière de naturalisation ? Nulle trace de ce travail d’élaboration intellectuelle préliminaire chez Ahipeaud. S’agit-il au fait pour notre pourfendeur de la république, d’examiner les textes significatifs que voici :  Décision n° 2005-03/PR du 15 juillet 2005 relative au code de la nationalité, la Décision n°2005-04/PR du 15 juillet 2005 portant dispositions spéciales en matière de naturalisation, Décision n°2005-09/PR du 29 août 2005 relative au code de la nationalité, Décision n°2005-10/PR du 29 août 2005 relative aux dispositions spéciales en matière de naturalisation,  ou Décret n°2006-76 du 31 mai 2006 portant modalités d’application de la loi n°2004-663 du 17 décembre 2004 portant dispositions spéciales en matière de naturalisation telle que modifiée par les décisions n° 2005-05/PR du 15 juillet 2005 et n°2005-10/PR du 29août 2005 ? Une simple attention réflexive à ces textes montrerait à Martial Ahipeaud qu’il n’y a pratiquement pas un régime ivoirien qui ne se soit soucié d’ajuster la politique officielle de la nationalité en raison précisément du statut spécifique de terre de grande immigration qui incombe, de fort longue date, à la Côte d’Ivoire. Quant aux textes de la Convention de 1954 sur le statut de l’apatridie, ou de la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie, auxquels la Côte d’Ivoire a donné son satisfecit de longue date, Martial Ahipeaud n’en parlera pas non plus, ni pour les dénoncer, ni pour les approuver. Or ce sont ces textes qui fondent en légitimité et en légalité la ratification autorisée par le vote des députés en août 2013, et non les humeurs superfétatoires d’un quelconque camp politique. Enfin, on ne voit concrètement pas ce que Martial Ahipeaud critique dans la nouvelle législation sur le foncier rural, car il ne se réfère, ni à la loi de 1998 issue du régime Bédié agonisant, ni à la modification de cette Loi en 2013, par un parlement où le RDR et le PDCI, y compris l’UDPCI, auront globalement tranché dans le même esprit des lois pour la modernisation démocratique de la Côte d’Ivoire. Quid de la majorité politique légitime qui a voté les nouvelles lois ivoiriennes ? Est-elle fictive ou réelle ? Silence sidéral de l’imprécateur.

II – Les résidus de la pensée boiteuse de Martial Ahipeaud

Quels sont donc les arguments de notre Docteur Folamour ? J’en ai répertorié quatre, en les extrayant méticuleusement de toutes les insinuations haineuses qui en constituaient le voile.

Le premier des arguments de notre contempteur consiste à prétendre que Guillaume Soro aurait confondu globalisation et colonisation, lorsqu’il affirme la nécessité de sortir des conceptions étriquées de la nation qui dérivent du micro-nationalisme pour s’ancrer dans une vision cosmopolitique de la nation qui suppose inventivité, ouverture, échanges, négociations et juste partage des possibilités existentielles du monde. Voyons. Qui coloniserait donc la Côte d’Ivoire selon Ahipeaud Martial ? Les étrangers venus du Mali, du Burkina Faso, de Guinée, du Niger, du Ghana et consorts ?  On a peine à entrer dans l’univers fantasmagorique de notre personnage, d’autant plus qu’il émerge lui-même d’un long exil en Angleterre, où ses propres enfants ont pu jouir de la citoyenneté de cette grande démocratie occidentale. Ahipeaud était-il donc allé coloniser le sud de Londres avec les siens, comme il accuse les ressortissants des Etats voisins de coloniser la Côte d’Ivoire ? Toutes les communautés ivoiriennes de l’étranger sont-elles donc, dans la logique de notre bonhomme, des hordes coloniales ivoiriennes envahissant les Etats étrangers ?  Martial Ahipeaud accuse Guillaume Soro de procéder à un ivoiricide en prétendant lutter contre l’ivoirité. Faut-il alors dire que les enfants britanniques de Martial Ahipeaud sont la preuve du britannicide organisé par leurs parents ? Loin de nous la moindre incongruité de cette nature. Il faut penser plus haut que le tapis des préjugés sordides.

 Le second des arguments de Martial Ahipeaud contre Guillaume Soro transite par une charge virulente contre la presse, accusée de faire les choux gras de ses moindres déclarations. Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage ! En grave déficit de popularité et de lisibilité, l’ex- Substitut SG N°1 de la Fesci fait ici dans l’aigreur typique des nains politiques, qui compensent par la jalousie leur incapacité chronique à assumer un véritable leadership populaire. La psychologie tordue de Martial Ahipeaud se révèle ici dans toute sa hideur. Ce qu’il reproche implicitement au Président de l’Assemblée Nationale Guillaume Soro, c’est d’être ce qu’il n’a pas pu être, lui, Ahipeaud Martial. Ahipeaud se sentant mal dans sa peau se prend à rêver alors comme la grenouille qui voulait se faire plus grosse qu’un bœuf. En flagellant la presse qu’il accuse d’amplifier l’influence politique de Guillaume Soro, Martial Ahipeaud, l’ex- Substitut SG n°1 de la Fesci, avoue souffrir de sa propre insignifiance et s’efforce d’exister au moins comme celui qui chicane les grands. A analyser la posture de notre bonhomme, on en vient à se demander si Daniel Cohn-Bendit signerait aujourd’hui ses tribunes par « Dany-Le-Rouge, Secrétaire Général de l’UNEF » ! Piteuse régression, non ?

Le troisième des arguments de Martial Ahipeaud contre Guillaume Soro se fonde sur une rhétorique de l’invasion et de la saturation de la Côte d’Ivoire par la présence étrangère. Avec ses 27% d’étrangers, nous dit Ahipeaud, la Côte d’Ivoire a trop donné. Evidemment, la Grande-Bretagne, dont la progéniture d’Ahipeaud jouit de la nationalité n’aurait pas trop donné, elle. L’Amérique, 1ère puissance mondiale, dont l’immigration est constitutive de la Constitution, serait aux bords du suicide. L’Afrique du Sud de Mandela, qui a assumé son immigration blanche, serait agonisante…Il serait alors temps que les autres pays de la sous-région ouest-africaine, que Martial Ahipeaud aligne, dans un geste solennel d’ignorance épaisse, sous la bannière exclusive du droit du sang, rendent la réciproque aux Ivoiriens, en somme. Ici culmine la bêtise de l’analyse d’Ahipeaud car de facto, il n’est pas vrai que tous les pays de la sous-région ouest-africaine  s’alignent sous le principe exclusif du droit du sang. A titre d’exemple, citons le Sénégal et la Guinée-Conakry. A leur indépendance en 1960 et 1958, ces deux Etats Ouest-Africains s’illustrèrent par une décision majeure qui aurait amplement pu résoudre la crise de nationalité  dont la Côte d’Ivoire aura longtemps souffert. La Guinée et le Sénégal indépendants décrétèrent que toutes les personnes vivant sur leur sol au moment de l’Indépendance avaient droit d’office à la nationalité de leurs pays. Martial Ahipeaud ment en outre effrontément quand il suggère que la Côte d’Ivoire serait dans l’avant-garde ouest africaine en matière de réduction de l’apatridie, car de nombreux pays de la CEDEAO ont précédé la Côte d’Ivoire dans la ratification des Conventions de 1954 et 1961. Et lorsqu’il accuse Guillaume Soro de favoriser par la régularisation des situations d’apatridie le « vagabondage » de nationalité, on se demande comment un père d’enfants de nationalité étrangère peut oser une telle infamie avec sa propre histoire !

La réalité ivoirienne que l’indigeste Ahipeaud veut occulter, la voici : si la Côte d’Ivoire avait, comme la Guinée-Conakry et le Sénégal, accordé la nationalité ivoirienne à tous ceux qui vivaient sur son sol au seuil de l’Indépendance de 1960, il y aurait en fait moins de 15% d’étrangers aujourd’hui en Côte d’Ivoire, car les cas d’apatridie que l’on constate aujourd’hui auraient été largement évités d’avance.  Confondant « naturalisation » et « régularisation », Martial Ahipeaud qui n’a pas pris la peine d’étudier l’évolution législative ivoirienne se plaint d’un problème qui n’existe pas. Il ne s’agit pas tant de naturaliser des étrangers en Côte d’Ivoire que de régulariser la situation des apatrides dans ce pays ! Et pourquoi faudrait-il que ces apatrides rentrent dans des pays qu’ils ne connurent jamais et où ils ont infiniment moins d’attaches qu’en Côte d’Ivoire ? Martial Ahipeaud s’abonne enfin clairement à la haine ivoiritaire, sous couvert de combattre un bien imaginaire ivoiricide.

Le dernier des arguments du tribunicien Ahipeaud dans sa charge contre le Président de l’Assemblée Nationale est le plus piteux de tous. Se fondant sur une Côte d’Ivoire qu’il définit aveuglément par une « mémoire historique » dont il prend soin de ne pas décliner le contenu, Martial Ahipeaud accuse Guillaume Soro d’organiser un ivoiricide par « la dépossession du Sud ». Examinons l’incongruité du propos. Qu’entend-il par « mémoire historique » de la Côte d’Ivoire ? La longue histoire des peuplements mandé, krou, voltaïques et akan  depuis le 16ème siècle et celle de l’émergence de la puissance agricole ivoirienne au 20ème siècle par une politique volontariste d’immigration sous-régionale assumée par l’Etat ivoirien ? Le moindre examen de cette histoire mouvementée devrait précisément rabattre le caquet à notre nationaliste étriqué Ahipeaud, qui fait  le chauvin en chérissant les frontières tracées arbitrairement par les colons à l’issue de la Conférence de 1884-1885 à Berlin. La « mémoire historique » de la Côte d’Ivoire version Ahipeaud, c’est donc sans doute celle de la fameuse Côte d’Ivoire « utile » de Laurent Gbagbo et ses sbires, la Côte d’Ivoire du Sud, celle des forêts, du Cacao et du Café, qu’il oppose à la Côte d’Ivoire dite inutile, celle du Nord, des Savanes sèches et arides. Et dès lors que Martial Ahipaud voit en Guillaume Soro le  « Père de la Dignité des Peuples du Nord », en référence au récent discours du Président Alassane Ouattara en viste à Ferkéssédougou,  il est enfin clair que les colons dont parle Ahipeaud sont majoritairement les Ivoiriens du Nord du pays. Qui n’a pas compris que ce faisant, Ahipeaud rejoint clairement la rhétorique KKB, la gouaille haineuse du Front Populaire Ivoirien et les agitations ultimes des  derniers résidus du bloc identitaire agonisant au cœur du PDCI-RDA ces dernières semaines ?  La xénophobie d’Ahipeaud n’est rien d’autre que sa haine rentrée contre ses propres compatriotes du Nord qu’il traite de colons dans leur propre pays. C’est donc aussi, toute honte bien bue, une xénophobie instrumentale,  qui n’est rien d’autre qu’un appel à la guerre contre la démocratie ivoirienne émergente. Hélas. L’apatridie, le foncier rural, la nationalité n’auront finalement pas été au cœur des réflexions de Martial Ahipeaud. Sa seule hantise, au fond, c’est de ne pas  finir Ex- Substitut SG N°1 de la FESCI dans une Côte d’Ivoire réconciliée avec sa mémoire éthique de « terre d’espérance, pays de l’hospitalité », une Côte d’Ivoire dans laquelle, courageusement, le Président Guillaume Soro a livré avec ses hommes, les combats qui s’imposaient pour que cesse la domination de la bêtise et de l’horreur, pendant qu’Ahipeaud profitait tranquillement des douceurs du Sud de Londres et des grâces de la citoyenneté britannique pour les siens. Oui, je l’ai dit : Martial Ahipeaud est décidément l’ivoiritaire de la 25ème heure qui manque terriblement de pot !

Les textes des lois anciennes et nouvelles sur l’apatridie, la nationalité et le foncier existent. Ceux qui veulent en débattre doivent s’y référer, au lieu de se contenter des fantasmes d’un quidam sans consistance. En ce qui concerne l’apatridie, rappelons que cette notion désigne le statut de personnes sans attache avec un quelconque pays, et par conséquent sans nationalité. Fallait-il jeter les apatrides de Côte d’Ivoire à la mer, alors que des pays comme le Nigéria, le Niger, le Bénin, le Sénégal, le Libéria, le Burkina Faso, ont reconnu et intégré leurs apatrides longtemps avant la Côte d’Ivoire au cœur de leurs nations ? Faut-il donc dire avec Ahipeaud qu’en naturalisant ses apatrides, le Nigéria a commis un nigéricide, le Bénin un bénincide, le Sénégal un sénagalicide, et le Libéria un libéricide ? Mieux encore, pour ce qui est de la nationalité, faut-il rappeler à Martial Ahipeaud que la déclaration de nationalité est une possibilité offerte à des Ivoiriens qui s’ignoraient de recouvrer pleinement leurs droits citoyens ?  La régularisation des « Ivoiriens qui s’ignorent » concerne : a) Les personnes nées en Côte d’Ivoire de parents étrangers et âgées de moins de 21 ans au 20 décembre 1961 ; b) Les personnes résidentes sans interruption en Côte d’Ivoire avant le 7 août 1961 et leurs enfants nés en Côte d’Ivoire ; c) Les personnes nées en Côte d’Ivoire entre le 25 décembre 1961 et janvier 1973, de parents étrangers et leurs enfants. Quoi de plus normal  que d’accorder et de reconnaître la nationalité ivoirienne à ces natifs de longue date de la Côte d’Ivoire, parmi lesquels on compte d’ailleurs de nombreux résidents d’origine européenne ? Leur seul péché semble être de n’être pas arrivés  du 18ème au 19ème siècle dans le territoire actuel de Côte d’Ivoire comme les arrières-parents Dida de Martial Ahipeaud. Mais comment faire de la politique avec pour arme contre l’adversaire, l’inconvénient d’être né ? Telle est l’ignominie dans laquelle le Président Guillaume Soro, fils de l’humanisme panafricain, ne trempera pas. L’Ex-Substitut SG de la Fesci, Martial Ahipeaud, usurpateur et agent double démasqué, décidément, manque de pot !


[1] Voir l’article sans âme du Docteur Martial Ahipeaud  sur http://www.connectionivoirienne.net/89333/ Cote-d’ivoire-foncier-nationalite-1er-sg-fesci-tire-les-oreilles-lex-rebelle-soro

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