Des Victimes Dénoncent « Trop De Recensements Sans Dédommagement »

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Agboville, sept (AIP) – Les victimes et déplacés de guerre d’Agboville ont exprimé vendredi leur indignation face aux nombreux recensements engagés par diverses structures étatiques et non-étatiques depuis la crise de 2002, sans que l’action ne soit suivie de dédommagement.

« Voici mes cinq reçus de mes cinq recensements », a brandi le vieux Babo, présenté comme une victime participante à la rencontre d’échanges, dans le cadre de la phase qualitative, au siège de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (Cdvr) de la région de l’Agnéby-Tiassa.

« Je me suis fait recenser au moins sept fois depuis que j’ai dû fuir précipitamment sans rien emporter de Bouaké en 2002 », a renchéri le doyen Yavo qui précise avoir perdu plus de 20 ans d’ancienneté. « C’est humiliant et lassant de se faire recenser tous les ans », a-t-il déploré.

Un autre, N’Dri Kouamé invite l’Etat à fixer un taux forfaitaire pour chaque victime, afin qu’on en finisse avec les « interminables recensements ».

Les échanges ont eu lieu en présence de Franck Kouassi Sran, conseiller spécial, porte-parole, chargé de la communication du président de la Cdvr et point focal des consultations nationales.

M. Adou Simon a expliqué que le recensement est une bonne chose, mais soutient que « le vrai dédommagement » sera la levée des « barrages intempestifs » entre les villages, en vue d’une libre circulation des populations. « La peur va disparaitre et nous pourrons alors entreprendre nos petits commerces entravés par les tracasseries », a-t-il soutenu.

Le point focal des consultations nationales, Franck Kouassi Sran a reconnu que depuis que toutes les crises sont survenues dans le pays, partant du ‘boycott actif’ en 1995, « jamais l’Etat n’a pris une décision pour voir comment gérer les victimes de ses propres turpitudes ». Il a donc exhorté chaque victime et déplacés de guerre à adhérer au projet de recenser les propositions de critères pour être vu comme victime.

Le conseiller du président Charles Konan Banny de la Cdvr a rappelé que l’idée est d’arrêter un critère consensuel sur la terminologie de ‘victime’. « Aidez-nous à faire l’assemblage des idées », a plaidé le porte-parole de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation qui assure que les recensements répétitifs sont une véritable préoccupation.

Il s’est engagé à faire prendre des dispositions, afin que « ce qui est vu comme des souffrances répétées, chaque fois qu’on sollicite des personnes victimes à un moment donné pour parler des mêmes traumatismes, prenne fin ».

Débutées mercredi, les consultations régionales dans l’Agnéby-Tiassa prennent fin dans dix jours, a réitéré le numéro deux de la Cdvr régionale, Tanau Monique.

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