Le Ministre Adjoumani Rappelle Affi N’guessan à L’ordre : « Le Fpi Ne Reviendra Pas Au Pouvoir, Gbagbo Ne Sera Pas Libéré »

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Pendant que tu étais à la Pergola, je t’avais interpellé sur ce que tu entrevoyais de faire à partir de ton téléphone portable : pousser à la révolte populaire. Tu n’as pas voulu entendre raison puisque ton objectif était de te retrouver en prison. Plus de deux ans passés à l’ombre auraient dû susciter en toi le remords, puis t’amener au repentir.
Aujourd’hui, grâce à la décision prise par la justice ivoirienne, tu jouis d’une liberté provisoire. Quand on jouit d’une liberté provisoire, on est astreint à certaines obligations. On aurait pu t’empêcher de bénéficier de la passation des charges à la tête du Fpi, dès lors que ta liberté est limitée. On ne l’a pas fait. Hélas, à peine libre, tu récidives puisque dans ton camp l’on aime bander les muscles pour camoufler ses limites.
En effet, au lieu d’avoir du remords pour les 3000 victimes de la crise post-électorale à la solde de ton parti, tu tiens des discours incendiaires, tu nargues le gouvernement et le peuple de Côte d’Ivoire qui continuent de souffrir des séquelles de votre entêtement. Et, ce que tu ignores, c’est que depuis votre défaite aux élections, les données ont changé. Même nombre de vos militants ont tourné le dos à vos pratiques de destruction massive et à vos comportements obscènes qui ont failli emporter la Côte d’Ivoire.
L’erreur qu’aurait commise notre gouvernement dans sa double préoccupation de remettre le pays au travail et de surmonter le désastre de votre gestion, c’est de n’avoir pas présenté au peuple ivoirien les ruines dont il a héritées de vous. Vous êtes donc mal placés pour faire le bilan de la gestion de notre gouvernement. N’avez-vous pas choisi de faire circuler l’argent en achetant des hommes et des femmes, après avoir investi des centaines de milliards dans l’achat d’armes dans le but exclusif d’exterminer les Ivoiriens ?
Je comprends votre aigreur. Vous êtes d’autant plus confus et honteux que vous êtes éblouis par les réalisations, en seulement deux années de pouvoir du président Alassane Ouattara, que vous avez découvertes dès votre sortie de prison. Une telle performance vous ronge l’âme et vous laisse inconsolables. Des cendres fumantes que vos tueries ont laissées, le président Ouattara en fait du beau et du bon pour les ivoiriens avec les nombreux chantiers exposés à la vue de tous.
Puisque vous êtes ingrats et insensibles à la reconnaissance, vous pouvez au moins éviter d’être ridicule aux yeux des ivoiriens qui savent distinguer le vrai du faux. Car, même si on n’aime pas le lièvre, on ne peut ne pas reconnaître qu’il court vite et bien.
Dis-moi, Affi l’incendiaire, est-ce parce que tu es du Front Populaire que tu te sens obligé d’engager un front avec le pouvoir actuel ?
N’est-ce pas toi, Affi, qui demandais aux Ivoiriens d’observer une trêve de deux ans pour avoir 10 ans de bonheur alors que tu étais Premier ministre ? Mais en lieu et place des 10 années de bonheur promises, ce furent dix années horribles, dix années d’une galère sans nom, couronnées par la guerre que tu as servie aux Ivoiriens.
Fais une rétrospection de tes différentes déclarations et souviens-toi des familles que celles-ci ont contribué à endeuiller dès les premières heures de la crise intervenue en 2002. Des dossiers attendent dans les tiroirs de la Justice. L’escadron de la mort, que toi et tes amis avaient créé, fut l’outil dont vous vous êtes servi pour ôter la vie à des innocents, dont Gueï Robert et les membres de sa famille, Camara H, Tehé Émile, Benoît Dacoury-Tabley, etc. Dix ans après, au lieu d’être assagi, voilà que tu reviens à la charge en étant plus cruel que jamais. Est-ce pour te venger de tes deux années de détention dorée, toi dont le mentor a fait massacrer des milliers d’Ivoiriens alors qu’il avait la possibilité, dans le pire des cas, de les mettre en prison ? Toi qui es fortement animé par l’esprit de vengeance, que deviendras-tu quand les familles de ces milliers de victimes réclameront la réciprocité ?
Vos dix années à la tête de la Côte d’Ivoire furent jalonnées d’atrocités. Sachez-le, la rédaction du livre noir de vos années de mal-gouvernance a commencé et vos crimes de sang seront bientôt présentés aux Ivoiriens.
En réalité, c’est dès votre accession à la tête du pays que la Côte d’Ivoire est entrée dans un cycle de violence. Le charnier de Yopougon fut l’un des premiers actes de sang que toi et tes amis avaient posés. Beaucoup d’autres s’en suivront pendant que tu étais Premier ministre. Même lorsque que tu as cessé de l’être, nul n’ignore que, président du Fpi, tu as été l’inspirateur de beaucoup de faits graves. Le 25 mars 2004, ce sont plus de 500 personnes que vous avez tuées. Ce sont des militants du Rhdp, assassinés pour avoir eu la seule intention de manifester contre votre refus d’appliquer des accords de Marcoussis que vous aviez signés librement à Paris. Tuerie reconnue par l’Onu qui a dénombré plus de 150 morts. Pour une manifestation dont vous avez pourtant empêché le déroulement, que de morts gratuites !
Affi, les Ivoiriens se souviendront longtemps qu’après avoir perdu l’élection présidentielle de 2010, toi, ton chef Gbagbo et tous ceux, qui vous soutenaient, avez contraint le président élu, Sem. Alassane Ouattara, son aîné, le président Henri Konan Bédié, de nombreuses personnalités dont celle qui t’écrit cette lettre, à vivre, reclus pendant six mois à l’hôtel du Golf. La menace, qui pesait sur eux et sur ces millions d’Ivoiriens terrés dans leurs maisons, était sans équivoque: le nouveau chef de l’Etat ivoirien reconnu par le monde entier et ses compagnons d’infortune seraient massacrés si d’aventure ils mettaient leur nez dehors. C’est pourtant, sous le même Alassane Ouattara, que la justice, que vous taxez de «justice des vainqueurs», a permis que tu sois libre de tes mouvements. Et pour remercier les Ivoiriens, tu parcours le pays pour proférer les pires insanités à son endroit dans une goguenardise insouciante, comme vous l’avez fait à Bédié, alors président de la République, en le comparant à un pneu rechapé, durant votre règne calamiteux. Affi, ton ingratitude est sans limite !
Quant à votre gestion économique, il en sera question, également, bientôt pour mettre en lumière les crimes économiques monstrueux dont vous êtes les auteurs. Pour l’heure, dis-nous ce que tu sais de la filière café-cacao. Quant aux Ivoiriens, ils n’ignorent pas que tu as été une sorte de receleur pour les vols perpétrés dans ce secteur. Ils savent tous que tu as aussi été l’un des pires prédateurs du secteur agricole en complicité d’avec une personne particulièrement proche de toi. Ne viens-tu pas de la présenter à tes parents à Bongouanou, alors qu’elle attend, elle aussi, le verdict du tribunal pour répondre de la gestion scandaleuse et le pillage systématique dont elle-même et d’autres se sont rendus coupables envers les paysans ?
On comprend que bénéficiant de la liberté provisoire, tu caresses le rêve de retrouver tes habitudes de jouisseur impénitent. Mais arrêtes-toi un instant et pense à tous ceux qui ont souffert de votre refondation si désastreuse que si tu étais sensible à la honte, plus jamais tu n’en parlerais.
Or, voilà que le prisonnier ambulant que tu es, se laisse aller, s’oublie même, pour tenir les propos des plus inattendus. Affi, oses-tu imaginer que vous reviendrez au pouvoir un jour, toi et tes copains dont le premier est en ce moment en prison à la Haye ? Oses-tu imaginer que les Ivoiriens, amnésiques, ont déjà oublié tout le mal que vous leur avez fait ? Ou alors, penses-tu que les Ivoiriens sont des masochistes qui aiment tellement ceux qui leur ont fait les pires atrocités au point de leur redonner le pouvoir afin qu’à nouveau, ils soient massacrés, chaque fois que toi et tes camarades vous en aurez envie ?
C’est en effet vous, les refondateurs, avec vos miliciens, vos fescistes et vos patriotes, qui avez braisé des êtres humains, pour le seul motif qu’ils ne sont pas avec vous. Affi, tu n’as donc pas une pensée pour ces pauvres gens que vos militants ont tués dans les quartiers d’Abidjan et dans la plupart des localités ivoiriennes, juste parce qu’ils portaient un nom dioula, baoulé, lobi ou étranger ? Si tu as déjà oublié, les Ivoiriens, eux, s’en souviendront jusqu’à la fin des temps.
Tu as misé sur une existence éphémère du Rhdp dont tu disais qu’il était un attelage sans avenir. Mais retiens ceci : en 2015 et pour les présidentielles qui suivront, il ne fait aucun doute que le président que les Ivoiriens éliront sortira encore et toujours du Rhdp. Arrête de rêver et prépares-toi à passer de très nombreuses années dans l’opposition, la seule place qui sied si bien aux refondateurs.
Un conseil du petit frère que je suis à son aîné Affi : comme tu es un prisonnier en liberté provisoire, «un prisonnier ambulant», fais attention à ce que tu dis.
Il est vraiment dommage que la justice te fasse libérer, alors que vous êtes incapables de comprendre, toi et tes amis, que vous devez changer pour participer à la construction d’une nouvelle Côte d’Ivoire. Et vous, qui n’avez pas pu ajouter une seule pierre à ce que Houphouët-Boigny, ses compagnons et ses enfants, de 1960 à 1999, ont construit, vous osez déjà critiquer le bilan du gouvernement actuel ? Tu n’énonces que des contre vérités.
En moins de deux ans, le nouveau régime, que tu détestes, a fait ce qu’en 10 ans, toi et tes amis n’avez pu réaliser. Votre bilan se résume, en réalité, aux monuments aux morts d’Adjamé, à l’hôtel des Députés de Yamoussoukro déjà tombé en ruines, aux statues encombrantes d’Abidjan que les Ivoiriens ont démolies dès votre chute parce qu’elles ne répondaient pas à leur attente ; pis, elles cachaient des ossements humains et toutes sortes de fétiches.
Affi, de tous les propos saugrenus que tu tiens, le pire, c’est quand tu oses parler de la police, de la gendarmerie et de l’Armée. Peut-on faire pire que toi et tes amis qui placiez vos miliciens au-dessus de l’Armée républicaine ? Qui a humilié l’Armée, la police et la gendarmerie en créant toutes ces milices qui comptaient plus à vos yeux que les forces de défense de la République ?
Si ton intention, c’est d’inciter les gendarmes et les policiers à la sédition, alors sache que pendant que tu te trouvais en prison, une nouvelle Armée a commencé à naître ; celle-là connait sa place et ne se mêle pas de politique comme vous l’avez fait durant votre règne.
Tu donnes toujours le sentiment d’être plus orwélien que jamais. C’est-à-dire que tu vois le bien en mal, et le mal en bien. Ainsi, montres-tu que c’est bien toi qui donnais les pires conseils à Laurent Gbagbo. Ne fais-tu pas partie de ceux qui lui ont fait croire qu’il avait gagné l’élection présidentielle, alors qu’il l’avait bel et bien perdue ? Et tu continues, à Bongouanou et ailleurs, à tenir les propos les plus mensongers. Car pour toi, le mensonge, c’est la vérité et la vérité, c’est le mensonge.
Si seulement toi et tes amis étiez habités par de bonnes intentions, vous raseriez plutôt les murs, vous vous cacheriez de la vue des Ivoiriens, au lieu de plastronner sur la place publique, de manière irresponsable. Vos gesticulations font honte à ceux de vos anciens camarades qui ont encore de la jugeote et du bon sens. Et ils sont de plus en plus nombreux à être révoltés par vos attitudes dénuées de sentiments humains pour leurs semblables. Tu es sans pitié pour ceux qui ont souffert à cause de vous, les refondateurs. Votre passage de 10 ans à la tête du pays, de triste mémoire, fut une période de «destruction massive». Plus jamais les refondateurs, le FPI ou tout ce qui leur ressemble, ne reprendront le pouvoir dans ce pays. Tant que le Rhdp vivra.
Et puis, pour terminer, Affi, toi le candidat autoproclamé pour l’élection présidentielle de 2015, pourquoi ne te battrais-tu pas pour obtenir la libération de tes autres compagnons encore en prison ou en fuite à l’étranger, comme l’a fait Miaka Ouréto pour ta libération ? Miaka, en homme responsable et sage, a su saisir la main tendue du président de la République et du gouvernement en étant à tous les rendez-vous dans l’intérêt de tous vos militants. Il l’a fait sans injure, sans arrogance ni grossièreté, mais avec une discrétion déconcertante qui lui a valu respect et considération.

 

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