Les Oubliés De La République : Acte 1 – Lettre Ouverte Au Président De La République

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Excellence, Monsieur le Président,

J’aurais pu utiliser une autre voie pour vous vous adresser la présente missive présidentielle, mais Monsieur le Président c’est sans compter avec ‘’les coupeurs de routes et les braqueurs’’ pour vous emprunter vos propres expressions utilisées pour rappeler aux souvenirs des membres de la Direction du RDR qu’ils avaient oublié les militants. C’était dans les années 2000-2002 ; le début des années véritables de braise de notre  ‘’si long combat’’ avec nos mains nues.

Excusez moi Monsieur le Président, de vous replonger dans des souvenirs si douloureux pour vous et tous vos inconditionnels que nous sommes.

Monsieur le président pour avoir eu l’honneur d’être votre collaborateur de 2005 à 2008, j’ai réfléchi par deux fois avant de vous adresser cette lettre ouverte ; même si je sais votre simplicité singulière et votre humilité légendaire, la marque des grands de ce monde.

Monsieur le Président, je vais rappeler un fait qui m’a marqué lorsque j’officiais à votre cellule communication et ce n’est pas trahir un secret :

J’ai souvent eu l’occasion de traiter des dossiers que vous nous aviez imputés à l’époque.

Il s’agit entre autres des courriers de certains de nos compatriotes que je ne citerai pas ici. Nos détracteurs qui, le jour s’érigeaient en adversaires farouches, en s’étalant dans les journaux bleus et employaient à votre endroit des mots désobligeants et discourtois.

Et nuitamment alors que nous étions encore à la tâche à votre cabinet privé sis rue des jardins, ces anti-alassanistes n’avaient aucune honte à nous rendre visite pour avoir une suite des aides qu’ils sollicitaient auprès de vous.

Monsieur le Président, n’ayant à l’époque, encore rien compris dans le fonctionnement de la sphère politique, je piquais des crises de colère rien qu’en voyant au cabinet ses insulteurs de jours et nageurs de nuits. Je voyais leurs dos.

Un soir, au summum de la colère, je décidai de mon propre chef, de mettre dans les tiroirs les dossiers des hiboux que je devais traiter pour le compte de mon chef.

Que ne fut ma surprise, des jours après lorsque mon chef m’interpella à votre demande pour me dire pourquoi tel ou tel dossier est demeuré sans suite :

‘’ Alfa, as-tu traité le dossier de…. ? ‘’Non chef’’ m’apostropha  le chef du département communication avant d’ajouter ‘’ ‘’ sais tu que le Président m’a demandé la suite donnée à ce dossier ?’’

J’étais tellement étonné à l’idée de savoir que le Président pouvait se souvenir  de ces types de courriers si révoltants venant de ses détracteurs malgré toutes ses charges !

C’est alors que je me souvins Monsieur le Président que de vote propre main, il était mentionné : ‘’ voir  Monsieur…….du Département Communication pour suite  à donner…’’

C’est auprès de l’un de vos proches colorateurs qui fut Ministre pour le compte du RDR, sous Gbagbo que je compris le type de cœur que Dieu vous a donné, et je compris aussi pourquoi aucun de vos adversaires ne pouvait vous vaincre.

Car contre l’épée brandie, vous offrez chaque fois une colombe tenant une branche d’olivier. Le Ministre qui nous a reçus cette année là, à son cabinet nous dit après ceci:

‘’Si vous êtes émotif, vous ne pouvez pas être un bon collaborateur de Monsieur Ouattara. Comme son père spirituel Houphouet Boigny,  ‘’son cœur est tellement si petit qu’il n y pas de place pour la haine’’.

Le deuxième fait Monsieur le Président, qu’il me soit permis d’évoquer ici, c’est le cas du Général Alain Mouandou, aujourd’hui à la retraite (même s’il n’a eu jusque là, aucun droit et honneur dû à son grade, il arpente les bureaux qui lui sont hermétiquement fermés), il ne m’a pas missionné ni envoyé auprès de vous à ce sujet Monsieur le Président. Je me suis auto saisi de son cas énigmatique et pour la raison suivante :

C’est un autre Ministre de la République, l’un de vos proches collaborateurs qui nous a présenté le Général Alain Mouandou, à notre grin à la Riviera 2. C’était en 2002 avant la rébellion. Votre proche collaborateur qui n’était pas Ministre à l’époque, nous a dit ceci : ‘’ mes frères, je vous présente le Général Alain Mouandou. Il mérite notre profond respect et reconnaissance’’.

Le Général Alain Mouandou, fut Directeur Général de la Police. Alors que le régime Gbagbo passait par des stratagèmes pour arrêter le Général Alain Mouandou, un jour au cour d’un interrogatoire serré, on lui posse la question : ‘’ on dit que tu es alassaniste….’’

Avec calme et sérénité il répond :  ‘’Je crois que vous vous trompez d’appréciation : je ne suis pas alassaniste, mais c’est moi-même Alassane Ouattara, son sang coule dans mes veines’’.

Il n’en fallait pas davantage pour qu’il soit conduit à la DST où sous le régime Gbagbo il va y séjourner à deux reprises, durant 45 jours pour chaque passage. Il sera chaque fois torturé.

Le Général Alain Mouandou, est là sans récrimination et sans haine, mais à ce jour toutes les portes lui sont fermées sous votre brillante gouvernance Monsieur le Président de la République. Il ne demande pas de faveur, que d’être reconnu dans ses droits avec un garde de corps et un véhicule… Surtout que certains de ses coreligionnaires de grades ont reçu ces avantages statutaires et officiels.

 

Monsieur le Président je vais terminer cette lettre ouverte par le rappel d’un article écrit de la plume de Jean-Claude Coulibaly du journal Le Patriote (vendredi 23 aout 2013).

Aujourd’hui, la grogne au sein de la base du RDR enfle….Ce sentiment généralisé de colère et de ressentiment à l’endroit de leur direction, les militants et sympathisants du RDR l’ont éloquemment manifesté au cours des élections législatives partielles et municipales à travers une abstention record dans certaines localités ou un vote sanction…Les vaillants militants, sans peur, habitués à la rue Le Pic et les « grenadiers voltigeurs » sont aujourd’hui blasés. Ils n’ont plus le cœur au combat. L’espoir s’est envolé et l’amertume commence à s’installer. Pourtant, 2015 avance à grands pas. Et l’adversaire ne cache plus ses intentions. Le front anti-Ouattara vient de sonner la fin de la trêve avec la candidature du Pr Alphonse Djédjé Mady….’’

Dans un article intitulé : ‘’Ah le pouvoir !’’ que nous avons publié récemment sur les réseaux sociaux, nous rappelions ceci :

 Durant 10 ans Gbagbo et le FPI ont broyé les Alassanistes et accordé tous les avantages à leurs semblables. A présent notre mentor est à la barre et abat un travail excellent pour l’émergence de la Côte d’ivoire à l’horizon 2020. Mais le comble c’est que ce sont les Alassanistes que nous sommes, qui  »broyons » avec mépris et arrogance nos propres frères et amis. Qu’avons nous retenu de l’humilité légendaire du PR ADO ?……

 Que demandent  »ces oubliés de la république », juste un peu de dignité. Car demain (2015 et avant) nous descendrons de nos grands chevaux pour repartir à la conquête des voix (de leurs voix) dans les urnes. La base (celle des alassanistes) nous attend au tournant….

‘’Les hommes se répartissent naturellement en trois classes: les vaniteux, les orgueilleux et les autres…’’

Monsieur le Président, je puis témoigner : vous faites partie de la troisième classe ; mais nombres de vos collaborateurs gagneraient à quitter les deux premières classes pour vous rejoindre. Au point où dans les grins d’Abidjan on dit ceci : ‘’ il est plus facile de voir Alassane Ouattara que ses collaborateurs.’’

Soumalfa@gmail.com

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