Violence Au Pdci, Libération De La Parole… : De Quoi Parle Charles Konan Banny ?

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Il existe encore malheureusement dans notre société des gens prompts à critiquer, à dénoncer, à accuser les autres de tous les pêchés d’Israël, à faire croire qu’à leur place, ils feraient mieux qu’eux alors qu’ils n’ont jamais rien prouvé lorsque des responsabilités leur ont été confiées au sommet de l’Etat ».Ainsi commentait, dépité, un dirigeant d’une entreprise de la place, la sortie de M. Charles Konan Banny qui n’en pouvait plus de se taire face à ce qui se passe au Pdci Rda, son parti, en dépit de l’obligation de réserve et de neutralité qu’il est censé observer en raison de ses fonctions à la tête de la Cdvr. l’homme ressentait des démangeaisons, il fallait qu’il parle, qu’il se prononce sur l’actualité au sein du Pdci à la veille du 12e Congrès. Il adonc piétiné son serment, enfilé sa tunique de citoyen et de militant du Pdci pour se fendre dans une déclaration, laquelle appelle à «une nouvelle espérance démocratique et citoyenne».Dans une espèce de plaidoirie, le président de la Cdvr essaie de faire comprendre aux militants du Pdci l’absolue nécessité du débat interne. Pour lui, tout doit être mis en œuvre pour que la parole circule au Pdci et que tous les militants aient droit à cette prise de parole en vue d’enrichir le débat interne. On en vient à se demander de quoi parle M. Banny ? Le Pdci a t il muselé la parole à ce point au cours des préparatifs de ce Congrès ? Banny est il sincère ou suit il l’actualité interne au Pdci ces derniers temps ? Quel est donc ce militant du Pdci qui voulait prendre la parole et qui a été muselé ? Pour rafraichir la mémoire à M. Banny, il faut rappeler que le débat au Pdci a été libre et ouvert à tous. Il suffit pour s’en convaincre d’explorer les conditions dans lesquelles le conclave des secrétaires généraux de section et le pré congrès se sont déroulés. Il convient, en effet, de souligner que le conclave qui s’est tenu à Yamoussoukro le17 août dernier a été précédé de rencontres de larges concertations, au niveau de la base. Les secrétaires de section des différentes délégations départementales ont été regroupés en six grands groupes dans 6 régions du pays. Ils ont discuté librement et se sont prononcés sur les différents sujets intéressant la vie de leur parti et de la nation qui leur ont été soumis. Il est aussi bon de noter que ce sont les secrétaires de section qui ont désigné des membres en leur sein pour rédiger dans chaque région concernée les rapports de synthèse de leurs travaux. Ceci afin d’éviter toute altération de leur pensée ou volonté.et ce sont ces rapports qui résument les aspirations profondes des militants de base qui ont été exposées lors du conclave. Où se trouve dans le processus que nous venons de rappeler la volonté ou la tentative de musèlement des militants qui aurait poussé Banny, le super héros, à sortir de sa réserve ?le pré congrès éclaté. Cette décision de pré congrès éclaté a été prise pour justement permettre aux membres des instances de véritablement se prononcer sur toutes les questions clefs du Congrès. Banny peut il convaincre qu’il aurait été plus sage ou plus intelligent de mener un tel débat en réunissant 16000 ou 18000 personnes dans une salle ? Quel débat sérieux peut-on avoir dans ces conditions ?en outre, lors du pré congrès éclaté, un seul militant s’est-il plaint de ce qu’on lui aurait refusé la parole ? M. Banny fait aussi remarquer que le Pdci ne doit pas recourir à « la violence sous toutes ses forces ». Mais de quoi parle t il enfin ? Pèse t il ses mots « le sage » comme il se plait à se désigner lui même ? A t on tué quelqu’un au Pdci parce qu’il a osé parler ? Kkb, Djédjé Mady, Kouassi Yao qui sont candidats déclarés contre M. Bédié ne vont-ils pas librement au siège du Pdci à Cocody ou dans toutes les délégations du pays faire des meetings ? Ont ils été empêchés de pénétrer au siège du Pdci ? Au pré-congrès Aboisso-commune, Zoukougbeu, Issia ont dit non à la modification des conditions d’éligibilité. Les a-t-on tués? Qui les a muselés ?en réalité, le problème de Banny, c’est Bédié. Mais il n’a pas assez de courage pour l’affronter. Voilà un monsieur qui, il y a quelque temps, s’était mis dans cette même posture pour attaquer Bédié. Mais lorsque ce dernier a convoqué une réunion du Bureau politique, Banny a argué d’une maladie de sa belle mère pour justifier son absence à cette rencontre. Quand on prétend appartenir à « la classe d’âge des sages », est ce dans les journaux qu’on règle les problèmes internes du parti ? N’y a t il pas un autre cadre plus approprié pour réclamer la libre circulation de la parole ?

N’est ce pas là la résurgence de la fameuse histoire du canari de bangui cassé ? Banny veut diriger le Pdci ou la Côte d’Ivoire, c’est légitime. Mais lui qui est si prompt à critiquer les autres, sait il ce que les Ivoiriens pensent de lui ?

De son passage à la Primature ou de son tandem avec Gbagbo, il a fini par se mélanger les pédales ? Et alors même qu’il avait été nommé par la communauté internationale avec des pouvoirs exceptionnels, il a préférére mettre sa démission entre les mains de celui qui ne l’a pas nommé. De sorte que finalement, ce dernier s’est arrogé le pouvoir de le dégager sans que la communauté internationale ne puisse rien dire. Un échec cuisant. et Banny doit assumer sa part de responsabilité dans le drame qu’a vécu la Côte d’Ivoire. Car s’il avait su pédaler, on aurait certainement évité le pire. Quid de ses balbutiements à la tête de la Cdvr ? Ici, Banny a réussi à convaincre tous les Ivoiriens, même le petit commerçant du marché d’Abidjan, sur son incapacité non pas à réconcilier les Ivoiriens, ce serait trop lui demander, mais à définir une matrice d’action cohérente susceptible de permettre aux Ivoiriens de comprendre son travail et où il va. Depuis deux ans, Banny tourne en rond. et c’est cet homme là qui ose se poser en donneur de leçons. Il est évident que si l’on ne l’avait pas nommé Premier ministre, il aurait crié à qui veut l’entendre qu’il suffisait qu’il soit là pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire. Il est aussi certain que si l’on ne l’avait nommé à la tête de la Cdvr, il aurait juré qu’il était capable d’opérer le miracle. Aujourd’hui, la main sur le cœur, il jure qu’à la place de Bédié ou de Ouattara, il aurait transformé le Pdci et la Côte d’Ivoire.les vendeurs d’illusions vivent vraiment aux dépens de celui qui les écoute.

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