A la célébration de la Tabaski, hier, à la mosquée de la Riviera golf, l’imam Traoré a prononcé deux sermons. Après la traditionnelle prière qu’il a dirigée. Il a insisté sur la portée de l’Aïd el fitr. Et il a demandé aux Ivoiriens de tourner le dos aux mauvais sentiments. Voici l’intégralité des sermons.
(…) Chers frères ; Chères sœurs;
Dans la vie des peuples et des nations, les fêtes sont à la fois des occasions de souvenir et des moments de réjouissances qui libèrent l’homme de ses soucis quotidiens et lui permettent de se réarmer pour la poursuite du combat de la vie. Conscient de cette réalité, l’Islam a institué, pour ses adeptes, deux principales fêtes liées chacune à un de ses piliers fondamentaux. Ce sont, l’AID EL FITR ou la fête de la rupture marquant la rupture du jeûne de Ramadan; et l’AÏD ELADHA ou la fête du sacrifice ou encore la TABASKI, célébrée le dixième jour du mois lunaire de DHULHIJJA, après que les pèlerins à la maison d’ALLAH (SWT) aient passé toute la journée du neuf (9) de ce mois à MINA en prière et en état de sacralisation, et après que les non pèlerins aient passé cette même journée en jeûne.
A ce sujet, Abou Daoud, citant Anass (RA), rapporte que lorsque le Messager d’ALLAH (SWT) émigra à Médine, il constata que ses habitants, massivement convertis à l’Islam, avaient deux jours de réjouissance collective. Quels sont ces jours de réjouissance? Leur demanda-t-il. Ils répondirent, ce sont nos jours de réjouissance depuis l’époque préislamique. Alors, le Prophète (SAW) leur dit « en échange de ces deux jours de réjouissance portant les marques de l’époque obscurantiste révolue, ALLAH (SWT) vous donne deux autres jours de réjouissance meilleurs; le jour du sacrifice et le jour de la rupture. »
Allahou Akbar, Allahou Akbar, Allahou Akcbar, La ilâh illa I Allah, AIIahou Akbar, Allahou Akbar, Wa Lillahil Hamdou.
Chers frères, Chères sœurs, S’agissant de la fête du sacrifice ou RAID EL ADHA que le monde musulman célèbre aujourd’hui dans la liesse, la Sounnat du Prophète exige qu’elle commence par deux (2) actes de haute portée spirituelle et sociale. Le premier est la grande prière collective que nous venons d’accomplir. Cette prière accomplie, sauf empêchement justifié, dans des endroits extérieurs pouvant recevoir le grand public, vise d’une part à glorifier ALLAH (swt) et à Lui rendre grâce pour Son pardon accordé aux croyants, pèlerins comme non pèlerins, à l’occasion du jour de ARAFAT. Elle vise, d’autre part, au rassemblement des croyants, à leur rencontre et à leur pardon mutuel. Toute chose qui renforce et consolide les liens d’amour et de fraternité qui les unissent. Le second acte est le rituel du sacrifice, Al OUDHIYAT, dont cette fête tire son nom et qui consiste, pour tout musulman qui en a les moyens, à immoler pour l’amour d’ALLAH(SWT) une bête sacrificielle, de préférence un bélier, et cela, après la grande prière et non avant.
Chers frères, Chères sœurs,
Ce rituel de sacrifice, en plus de la viande qu’il offre au musulman et dont celui-ci doit garder une partie dans sa famille pour le repas de la fête et distribuer le reste à ses voisins musulmans comme non musulmans et aux pauvres afin de les associer tous à la joie de la fête, ce rituel de sacrifice, dis-je, perpétue surtout le souvenir de l’épreuve de sacrifice à laquelle ALLAH (SWT) a soumis Son Envoyé et bien aimé Ibrahim (AS). Et cela, afin de tester la sincérité de sa foi et le degré de sa soumission à ses ordres. Le récit de cette épreuve tel que mentionné dans plusieurs sourates du Saint Coran notamment, la sourate 37 verset100 à 111 se résume ainsi: Ibrahim (AS) fut l’Envoyé d’ALLAH à son peuple qui vivait dans la région appelée aujourd’hui lraq et qui adorait, sons ALLAH, une multitude d’idoles. Sa mission était d’appeler son peuple à abandonner cette pratique contraire à la raison et au bon sens pour adorer ALLAH seul, le créateur des cieux et de la terre et le pourvoyeur de toutes choses. Mais, au lieu d’entendre son appel plein d’amour et de sagesse, son peuple le prit plutôt pour ennemi, l’arrêta puis le condamna à la mort par le feu. Sauvé miraculeusement du feu par Son Seigneur, Ibrahim (AS) émigra avec son épouse Sarah en Palestine où il poursuit sa mission prophétique. Ayant atteint, dans sa nouvelle patrie, un âge très avancé sans avoir d’enfant, Ibrahim implora son Seigneur de lui faire don d’une progéniture vertueuse qui puisse lui succéder dans sa mission et porter son nom. ALLAH (SWT) exauça sa prière et lui donna de Hadjarat, sa seconde épouse, un garçon longanime auquel il donna comme nom Ismail, qui est l’ancêtre de notre Prophète (SAW).Puis, quand celui-ci grandit et fut en âge de l’accompagner dans ses occupations, voilà que son Seigneur lui ordonna, en rêve, de l’immoler de ses propres mains en sacrifice. Ce rêve mit Ibrahim dans un embarras. Mais, en croyant pieux et profondément pénétré de ta crainte d’ALLAH, il se résigna à le réaliser et en parla à Ismaïl. Celui-ci, en enfant bien éduqué, lui dit : « Père ! Fais ce qui t’est ordonné, tu me trouveras INCHA ALLAH du nombre des endurants. »
Et, quand le vieillard renversa Ismaïl alors son fils unique sur le front afin d’éviter que leurs regards se croisent et mit le couteau sur son cou pour le trancher, ALLAH (SWT) l’arrêta net et lui offrit, en rançon à l’âme de son fils bien aimé, un beau bélier cornu qu’il fit descendre des deux par l’Archange Gabriel (AS) que Ibrahim sacrifia.
Chers frères, Chères sœurs,
Tel est, en résumé, le récit de l’épreuve difficile à laquelle ALLAH (SWT) a soumis Son Envoyé et bien aimé Ibrahim (AS) et dont le rituel de sacrifice que vous accomplirez tout à l’heure au sortir d’ici, vise à perpétuer le souvenir.
Et si ALLAH (SWT) a soumis à cette épreuve difficile Son Envoyé et bienaimé Ibrahim (AS) qu’II savait sincère dans sa foi et parfaitement soumis à Lui, c’est pour qu’à travers sa conduite, les croyants comprennent ce que signifie être croyant et ce que cela implique comme comportement dans la vie.
En vérité, un croyant sincère place toujours l’amour d’ALLAH et la recherche de son agrément au-dessus de toute chose au monde, fût-ce son fils unique, comme le montre Ibrahim(AS) par sa conduite dans cette épreuve.
Et c’est d’ailleurs, cette sincérité dans la foi et la piété qui en découle qu’ALLAH (SWT) appréciera et agréera de notre part quand tout à l’heure nous procéderons à l’immolation de nos bêtes de sacrifice. A ce propos, ALLAH (SWT) dit dans le saint Coran, sourate 22 verset 37 :« Ni leurs chairs, ni leurs sangs n’atteindront ALLAH; mais ce qui l’atteint de votre part, c’est la piété. »
Chers frères, Chères sœurs,
Qu’ALLAH (SWT) fasse que nous soyons du nombre des croyants sincères et pieux. Et qu’ALLAH agrée nos sacrifices et toutes nos bonnes œuvres accomplies en ce jour béni.
Chers frères ; Chères sœurs;
Le Conseil supérieur des Imams en Côte d’Ivoire, COSIM, a placé la Tabaski 2013 sous le signe de l’amour, de la tolérance, du pardon et de l’unité; vertus enseignées et incarnées à la perfection par Ibrahim (AS) et par les Envoyés du Dieu unique, ALLAH(SWT), venus après lui dont le sceau fut Mohammad (SAW).
Je vous exhorte donc, chers frères et sœurs, à vous approprier ces vertus et à les cultiver en vous et autour de vous. Et cela, afin de faire barrage aux discours de haine et de division qui ont fait leur retour ces derniers temps dans le débat politique et de donner au processus de réconciliation et aux efforts de la reconstruction en cours toutes leurs chances de réussir.
Chers frères, Chères sœurs,
Bonne et heureuse fête de TABASKI à toutes et à tous. Qu’ALLAH (SWT) vous bénisse et bénisse notre pays, la Côte d’Ivoire.
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