Ils sont des centaines à être à la fois, les yeux et les oreilles de plus de la trentaine d’organes de presse, quotidiens, hebdomadaires et mensuels, tous confondus, dans toutes les régions du pays. Ils sont à la fois, journalistes, grands reporters et photographes de ces organes. Ils brandissent en cas de besoin, pour ceux qui en possèdent, leur ‘’Carte de Presse’’ délivrée par les organes qui les utilisent. Leur précieux passeport et laissez-passer. Ils, se sont les correspondants de presse, tantôt considérés comme journalistes, tantôt sans étiquète. Ces hommes et femmes qui, avec passion, permettent à leurs organes d’être en temps réel, au fait des informations des quatre points du territoire et de les servir à leurs lecteurs. Pour cela, ils sont associés aux séminaires de formation et de sensibilisation des ‘’hommes de média’’. De grands journalistes consultants sont commis pour le renforcement de leurs capacités. Durant 24 ou 48 h, ils se retrouvent autour de divers thèmes relatifs à la bonne écriture journalistique. Autres sollicitations. Lorsque des journalistes veulent renouveler un de leurs organes ou en créer, les correspondants sont sollicités en tant que journalistes, logés et nourris dans des hôtels chics, afin de donner leur voix à Jean ou à Paul. Après ces moments de retrouvailles où tout le monde est journaliste, les correspondants de retour, sont oubliés dans leur coin, juste bons pour relayer l’information de leurs régions. Jamais leurs articles ne sont mis en compétition pour les prix que nous connaissons. Ebony et autres.
Pourtant ils sont souvent présents ou envoyés sur le théâtre des actions. Ils y font de grands dossiers, des enquêtes ou des reportages à chaud, parfois dans le feu de l’action. Quels envoyés spéciaux étaient au quotidien, à Bouaké, à Man ou à San-Pedro, lors des actions qui s’y sont déroulées de 2002 à Avril 2011 ? Des correspondants ont suivi des soldats lors de ratissages dans leurs zones, à la recherche de miliciens et rebelles libériens. Des correspondants ont été à Para pour rapporter ce qui s‘y était réellement passé, encadrés de soldats qui étaient toujours sur le qui-vive car l’ennemi courait encore dans la forêt. Ces reportages et leurs photos inédites ont fait la Une de certains journaux et occupé des pages importantes. Pourtant, jamais mis en compétition, parce que produits par des correspondants, ces oubliés du 4ème pouvoir. Ces oubliés qui, dans leur microcosme, ne sont pas des anonymes. En temps de crise, ils sont les plus exposés car connus et reconnus comme la plume des opposants au régime en place. Les menaces sont leur lot quotidien et malgré tout, ils poursuivent leur travail. Lorsqu’arrive le moment des récompenses, personne ne fait cas des correspondants qui furent et sont l’arrière garde ou la troupe avancée (c’est selon) du combat. Pour finir, dans les organes, ils ne sont pas logés à la même enseigne. Les piges ne sont, ni uniformes ni revalorisées. Fermant les yeux sur leurs propres conditions de travail, ils dénoncent celles des employés sous-payés, non déclarés à la CNPS par des sociétés de la place. Ils continuent d’informer car c’est leur passion, ces oubliés du 4ème pouvoir.
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