Enquête – SAN-PEDRO – Agression De L’environnement : Le Lac En Danger

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Le lac qui traverse toute la ville de San-Pedro, du quartier Lac (qui porte son nom) à la Cité, pour se retrouver sous le pont à l’entrée de la ville, se meurt. Le lac se meurt sous deux formes d’agression de l’homme : la pollution de son eau et le rétrécissement de son lit. Pourtant ce lac, s’il était bien aménagé, ferait l’une des fiertés touristiques de la ville balnéaire. Imaginez les spécialistes de la restauration et du tourisme à qui les abords seraient loués, avec leurs terrasses et autres bungalows où les populations viendraient se détendre autour d’un pot, bercées par la fraicheur de la nature. Malheureusement, le lac qui aurait pu être une petite merveille, est depuis longtemps, agressé par la pollution. Tous les déchets du CHR et des usines avoisinantes y sont déversés. Rendant son eau impropre. Si impropre que l’autorité préfectorale avait pris en 2011, un arrêté y interdisant la pêche.  Il y a à peine un mois, précisément les mercredi 2 et jeudi 3 octobre derniers, lors d’un séminaire de formation sur les risques, le Gal Kili Fiacre Fagnidi, DG de l’Office National de la Protection Civile (ONPC), ne disait-il pas de San-Pedro et surtout de son lac : « San-Pedro, comme toutes les villes de la Côte d’Ivoire, a ses risques. Il y a des risques d’origine naturelle et des risques provoqués par l’activité humaine. Exemple, le remblayage du lac. Le lac, tout le monde le sait, est une zone non constructive. On ne doit pas construire sur le lit d’un lac. On y installe des bâtiments mais dans quelques années, l’eau peut venir en force et entrainer la destruction de ces bâtiments. Ce qui risque d’entrainer des pertes en vie humaine. Il y a également des maisons construites sur les flancs des collines. L’Etat a des dispositions à prendre pour prévenir ce genre de catastrophe ». A sa suite, lors de la journée ‘’Plage propre’’, organisée le samedi 19 octobre 2013, le DR de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, Lt-Col Tissé Tokpa Bernard ne renchérissait-il pas : « Aujourd’hui, il n’y a plus de pêche sur le lac. Nous savons que le lac est pollué par les déchets venant du CHR. Nous avons interdit la pêche sur le lac et cela est effectif depuis quelques semaines  ». La seconde agression du lac vient du rétrécissement de son lit par l’action de l’homme.  Force est de constater que le lac de San-Pedro coure un véritable danger car déjà décrété pollué, il est à présent, en voie d’assèchement si l’on n’y prend garde. Les constructions poussent sur ses bords comme des champignons. Ici, c’est une pharmacie et là, c’est une station d’essence avec ses relents de gaz, face au CHR qui abrite les malades. Sur d’autres versants, ce sont des tonnes de terre déversée par des camions benne et qui sont nivelée par les bulldozers. Le lac se rétrécit à vue d’œil, croulant sous les herbes aquatiques, jacinthes d’eau et nénuphars, non traitées et d’autre part, repoussé par les machines. De cette autre agression de la nature par l’homme, le Col Tissa dira : « Le lac s’assèche. Le réflexe de tout homme est de récupérer du terrain. Et les habitants font des demandes. Les autorités en charge de la distribution des terrains, souvent mal informés, car pensant avoir affaire à des terrains bien situés, accordent certaines autorisations. Lorsque nous constatons cela, nous attirons leur attention. Bien entendu, un terrain qui est déjà attribué avec des autorisations des autorités de San-Pedro, nous ne pouvons faire obstacle. Ce que nous faisons, c’est d’attirer leur attention pour qu’à l’avenir, elles soient plus attentives. Nous allons entreprendre des actions pour que le lac renaisse », concluait-il. Afin de ne pas se retrouver un jour de grande pluie, face à un lac en crue qui sortirait de son lit pour envahir la voie et l’espace environnant dont la mosquée de la Cité, c’est maintenant que les autorités compétentes doivent se pencher sur le cas de ce cours d’eau, en plein centre ville, malade de diverses agressions par le fait de l’inconscience de l’homme.    Si la sensibilisation n’a pas fait d’effet, il est temps de brandir le bâton du gendarme

 

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