L’aigle Du Sacrifice S’est Envolé : Hommages éternels à Maître Konaté Fakhy – Secrétaire Général de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire

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Qui a dit que les grandes douleurs étaient muettes ? En le disant, celui-là même s’est heureusement contredit, nous donnant à comprendre que le silence des grandes douleurs se glisse de toutes façons dans l’indicible des mots, dans la pesanteur de la tristesse qui semble soudain nous interdire le moindre espoir de regarder dans le ciel.  Qu’avons-nous fait en ce 26 novembre 2013 pour mériter pareille tragédie ? Que n’avons-nous pas su faire pour le garder encore et encore, alerte et vivant parmi nous ? Hélas. Alea jacta est.  Maître Fakhy Konaté n’est plus. Ce n’est pas seulement un grand commis de la république de Côte d’Ivoire qui se retire dans le siècle des siècles. Ce n’est pas seulement un père et un époux soucieux que la trappe du temps happe à son intransigeant passage. C’est l’un des hommes les plus braves que cette génération d’Ivoiriens ait produit, compagnon de péril de Guillaume Kigbafori Soro, devenu par la force de sa compétence et l’abnégation de son travail, la cheville ouvrière du Parlement Ivoirien depuis 2012. Je l’ai connu et je m’en honorerai à jamais !

Quand un monument de la taille de Fakhy Konaté tombe sur le champ d’honneur du service de l’Etat, il est temps de mettre plumes et passions en berne vibrante, pour méditer la gravité du mal qui nous frappe et du drame qui nous étreint.  Et quand vient la terrible heure de nous séparer d’un homme de la valeur de Fakhy Konaté, appelons les Muses à la rescousse, car elles seules savent de quel bois le malheur et ses douleurs se chauffent. Les Muses seules savent pourquoi l’Aigle du Sacrifice s’en est allé loin dans le Ciel et elles disent :

On dit que Maître Konaté, mon Ami, est mort…

Me voici donc, corps et âme transis de remords

De ne plus pouvoir encore le serrer dans mes bras

Et de voir, au décor, les siens souffrir de son débarras

 

On dit que Maître Konaté, mon Frère, est  vraiment mort…

Mais moi je demande en vérité à la malemort qui mord

De me laisser la mémoire d’été de ce grand sycomore

De laisser graver en moi, sa gaîté, son âme multicolore

 

On dit que Maître Konaté, mon Doyen, s’en va au-delà…

Mais comment vivrai-je en beauté à sa hauteur ici-bas ?

Je ne demande à la Vie que le doigté, la force sublime

D’honorer encore les valeurs de loyauté dont il fut la cime

 

Et moi, de toutes mes fibres, je proclame à son âme :

« Affronte enfers et purgatoire, fuse au Paradis, proclame

Que nous témoignerons de l’excellence de ton passage

Quand viendra notre tour sempiternel au Grand Péage ».

 

Et quant à toi, Kigbafori Soro, œil d’Aigle, cœur de Lion

Pleure ton frère, pleure ton ami, mais honore sa passion

Gémis, gémis, gémis, mon Frère, mais poursuis ton œuvre

Pour que demain, au Panthéon, Fakhy reste à la manœuvre !

 

 

Professeur Franklin Nyamsi

Rouen, en Normandie,

Ce 27 novembre 2013

Une heure trente-cinq minutes du matin.

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