La politique, disait le président Félix Houphouët Boigny, c’est la saine appréciation des réalités du moment. Bonnes ou mauvaises. Le moins qu’on puisse dire de la rencontre de discussion entre le Fpi de Laurent Gbagbo et le Rdr de Alassane Ouattara, est que la réalité a fini par s’imposer à tous les jusqu’au boutistes qui ont jusque-là embouché la trompette de la haine, de la défiance et de la revanche. Tous viennent de remarquer que quand affi n’guessan, président du Fpi, prend le courage de quitter le terrain des propos belliqueux, des injures au pouvoir, de la haine, de la violence verbale et de l’incitation à la désobéissance… pour emprunter le chemin de la discussion responsable, il trouve en face des oreilles attentives. Il trouve des hommes et des femmes de bonne volonté, de bonne foi pour l’écouter eté changer avec lui. Tant qu’il s’agit de l’intérêt supérieur des populations, tant qu’il sera question du bien de la Côte d’Ivoire, du développement harmonieux de la paix, de la réconciliation et de la sécurité. Le Fpi, a demandé cette rencontre sans préalable ; le Rdr, l’a acceptée sans condition. La preuve est donc faite, hier, que les préalables et conditions politiciens n’ont d’autre mérite que de retarder sinon d’éloigner l’accord sur l’essentiel qui est la Paix et la Réconciliation. Que de temps n’a t-on pas perdu dans les préalables et conditions posés par le Fpi qui, pourtant, avait engagé un dialogue avec le pouvoir ? Quand affi n’guessan était en prison, son intérimaire à la présidence du Fpi, Miaka oureto, avait pris son courage à deux mains pour aller à la table de discussion avec le pouvoir Rhdp, en vue de parler franchement des problèmes qui tiennent à cœur aux hommes de l’ancien régime. Notamment la sécurité, la rétrocession des maisons occupées, la libération des prisonniers contre qui ne pèsent pas de lourdes accusations, le financement des partis politiques…Cela aura permis des avancées dont l’une des notoires est la libération des prisonniers de la crise postélectorale dont affi n’guessan. à sa sortie de prison, chacun des observateurs était en droit d’attendre affi sur le terrain du dialogue et de la franche discussion sans passion pour faire face aux autres préoccupations. Que neni ! Le président du Fpi a pris du poils de la bête et monta sur ses grands chevaux pour un tour du pays très vite transformé en foire aux injures, à la défiance et à l’incitation au soulèvement. La rencontre d’hier aura démontré que si dès sa libération (provisoire), affi avait opté pour le dialogue qui est l’arme des forts, le pays serait aujourd’hui avancé dans la recherche des solutions pour la Réconciliation et la Paix. Hier lundi, à la Rue Lepic, les adversaires les plus farouches de la scène politique nationale, les frères ennemis se sont assis, se sont regardés dans les yeux et se sont parlé. Sans préjugés et sans que le ciel ne leur tombe sur la tête.au delà même des résultats qui peuvent être approuvés sur le champ ou non, la rencontre, dans sa forme déjà, est une victoire du dialogue. Cette rencontre ne doit donc pas être isolée. Il faut qu’elle soit suivie d’autres rencontres de discussion, jusqu’à ce que la haine tombe totalement, que l’amour du pays et de son prochain reprenne le dessus, jusqu’à ce que la Paix et la réconciliation s’imposent à nouveau. Pourvu que affi le décide.
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