Il est exigé de nous, hauts responsables politiques de notre pays, une réelle volonté de dépassement pour poser des actes simples de fraternité comme celui de votre présence, aujourd’hui, parmi nous, comme l’usage du bon ton qui pourrait et devrait être désormais la marque déposée de tous nos partis et groupements politiques et le signe fort du renforcement de la convivialité retrouvée autour de la mère patrie». C’est sur un ton pathétique que le président de l’Udpci, Albert Mabri Toikeusse, a lancé cet appel aux représentants des partis politiques présents à l’ouverture des congrès de son parti et des organes spécialisés. Il leur a adressé cette invitation à la réconciliation, hier, à la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la Paix à Yamoussoukro, à l’ouverture de ces assises qui prennent fin vendredi. Une rencontre consacrée au thème central «Construire une Udpci forte pour bâtir la nation». Il s’agit du 2econgrès ordinaire de l’Udpci, du premier congrès ordinaire de l’Uf-Udpci et du 2econgrès ordinaire de la J-Udpci qui se tiennent conjointement. «Nous sommes tous fils et filles de ce pays. Ne pouvons-nous pas marcher résolument vers une réconciliation sans faux fuyant, sans arguments fallacieux, sans proposition et contre-proposition démesurées ?», a-t-il poursuivi. Et d’insister : «Que représentent nos divergences, nos frustrations, nos humiliations devant les souffrances et les drames qui ont endeuillé nos populations ? Que pèse notre aspiration au pouvoir, fût-elle légitime, face à leurs cris de détresse, de la comptabilité sordide et funeste des pertes et des destructions que nous pouvons faire, chacun, des années noires que traversa la Côte d’Ivoire ?» Le président du parti arc-en ciel a alors salué la présence des délégations du Rdr, du Pdci Rda, du Mfa, du Pit, de Lider, du Rpp et surtout du Fpi à ses côtés à cette cérémonie. «La présence de ces partis frères laisse entrevoir au peuple que nous sommes capables de nous retrouver à la seule fin de mener la lutte qui vaille, celle de préserver notre pays de la haine destructrice et sauvegarder sa paix et son unité»,s’est-il félicité. «Démontrons à notre peuple que nous sommes capables de surmonter et de surpasser nos dissensions», a encore lancé l’orateur très applaudi par ses militants qui ont accouru nombreux à ces assises. Albert Mabri Toikeusse a promis aux congressistes qu’outre les questions propres à la marche de l’Udpci, la rencontre de la capitale politique et administrative va aussi aborder des sujets de grand intérêt national telles l’alliance au sein du Rhdp, les élections présidentielle et générales de 2015, la nationalité, la réconciliation nationale. A propos du Rhdp et de l’élection présidentielle, a-t il averti, «l’Udpci doit se saisir de son congrès pour se prononcer certes par rapport à ses intérêts partisans mais aussi en considérant l’intérêt général, celui de notre pays et de nos concitoyens qui ne souhaitent que la paix et la stabilité et qui seront d’accord avec Houphouët-Boigny que le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu». Il a appelé ses militants à se rappeler, au «regard de l’expérience vécue par tous, les conseils du sage de Yamoussoukro qui nous invitait à mettre tout en œuvre pour préserver l’essentiel, c’est-à-dire la Côte d’Ivoire et nous engager à bâtir ensemble la nation ivoirienne, celle qui nous réconciliera, nous mobilisera, nous donnera notre fierté et préparera l’avenir de nos enfants, de nos petits-enfants…»Albert Mabri Toikeusse a vivement félicité la direction de son parti et ses militants pour leur attachement à l’Udpci et à sa personne et pour le chemin déjà parcouru. Mais, les a-t-il avertis, 12 ans après sa création, ce congrès de l’Udpci, de ses femmes et de ses jeunes doit être «l’occasion d’un nouveau départ». Aussi a-t-il annoncé des «réaménagements (qui) sont indispensables pour adapter le parti à l’évolution des temps».Il a rendu un hommage appuyé au Président de la République, Alassane Ouattara qui, a-t-il estimé, a remis le pays sur les rails du développement. «J’ai foi que 2014 et 2015 consacreront l’amélioration des indicateurs sociaux et du bien-être dans tous nos ménages», a-t-il espéré. Le président de l’Udpci a, par ailleurs, appelé les cadres et militants du parti qui l’ont quitté, pour une raison ou une autre, à «revenir à la maison.»En outre, au nom de son parti, il a élevé le Président «Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la nation ivoirienne, père du Rhdp»,puis le général Robert Guéi, «président fondateur de l’Udpci, notre référence», à la dignité de Grand-croix de l’ordre de l’Arc-en-ciel, à titre posthume, et confié les attributs de leurs distinctions à leurs familles respectives.
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