Tribunal Militaire : 98 Gendarmes, Policiers et Frci Jugés

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Après la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, le  Tribunal  militaire d’Abidjan (Tma), réactivé  par  les  nouvelles autorités,  s’est  donné  pour mission de juger les forces de l’ordre  qui  ont  commis  des actes   graves  de  violation  de droit de l’homme entre 2010 et2011. Sont également concernés par ses jugements, les détenus  dont  les  informations judiciaires  ont  été  ouvertes, clôturées et renvoyées devant ce tribunal. C’est relativement à cet objectif qui lui a été assigné  que  le  Tma,  sous  la conduite  du  commissaire  du gouvernement a fait sa rentrée judiciaire, le 28 février 2012.Dans le déroulé du programme des procès à venir, celui-ci a annoncé que sur les 137 dossiers qui seront examinés, 40sont relatifs à la crise post-électorale.  Les  24  magistrats  qui devaient siéger pendant l’année 2011-2012, ce même jour, ont prêté serment en présence du ministre délégué auprès du Président  de  la  République, chargé  de  la  Défense,  Paul Koffi Koffi, à l’Etat-major des armées où s’est déroulée la cérémonie.  Le  Tma  reprenait ainsi  ses  activités  après  trois ans de suspension. Après deux ans  et  quelques  mois  d’exercice, retour sur les grands dossiers qui ont été jugés par Ange Kessy et ses hommes. Dogbo Blé condamné à 15 ans Inéluctablement, l’inculpation de  Dogbo  Blé  Bruno,  commandant de la garde républicaine sous l’ancien pouvoir et quatre de ses éléments, le 03octobre  2012,  a  été  le  plus grand  coup  marqué  par  le commissaire  du  gouvernement dans sa lutte contre l’impunité.  Au  bout  de  deux semaines  de  procès  fait  de joutes oratoires entre le procureur de la République et la défense, l’ancien homme fort de la  garde  républicaines  et  ses coaccusés,  le  commandant Kipré Yagba, le sergent-chef, Léon  Jean  Noël  Lagaud,  les sergents  Ferdinand  Toh  et Noël Touali sont écroués. Le tribunal les a déclarés coupables des faits de séquestration, d’enlèvement et de complicité d’assassinat du colonel-major Adama  Dosso.  Dogbo  Blé  a ainsi écopé de 15 ans de peine privative  de  liberté.  Kipré Yagba et Léon Jean-Noël (c’est celui qui a abattu à bout portant le colonel Dosso Adama a écopé de la même sanction. Quant aux deux autres coaccusés,   Toh  Ferdinant  et  Noël Toualy, ils ont pris respectivement 12 et 5 ans. Le dernier cité  s’en  est  sorti  avec   une sanction  moins  sévère  parce qu’il  n’appartenait   pas  à  la garde présidentielle. Il n’était également  pas  sur  le  terrain des opérations le jour de l’exécution  du  colonel-major, Dosso Adama. Toujours  dans  sa  volonté  de mettre sous les verrous tous les Fds impliqués dans des crimes de  guerre  durant  la  période post-électorale, Ange Kessy a ouvert une enquête. Au terme de cette investigation, il a inculpé  près  de  56  militaires, gendarmes et policiers proches du  camp  Gbagbo  à  la  fin  du mois de juin 2011. Ceux-ci verront  automatiquement  leurs comptes  bancaires  gelés.  Il s’agit,  en  plus  du  général Dogbo Blé, du général Vagba Faussignaux, ex-commandant de la Marine nationale et son adjoint, Allah Kassi de la base navale de Locodjoro, du colonel-major, Konan Boniface du corps d’élite des Fusilleurs Marins commandos (Fumaco), du commandant Abéhi Jean-Noël de l’Escadron blindé du camp d’Agban, du médecin-colonel Daléba  Réné,  du  chef  de  bataillon, Dua Kouassi et d’autres sous-officiers. Tous sont, en ce moment dans les liens de la détention,   excepté  le  colonel Konan  Boniface.  L’ex-commandant du théâtre des opérations  des  ex-Fds,  actif  sur  le front militaire pendant la crise post-électorale,  a  été  même promu inspecteur de la marine après le conseil des ministres du 27 juin 2012. Une promotion qui est intervenue après qu’il a mis fin à son exil forcé, e 29 juillet 2011, à l’appel du Président  Alassane  Ouattara aux  exilés  militaires  et  politiques de regagner la mère patrie. En ce moment, il est en stage au Collège des études de Défense nationale à Beijing en Chine depuis le 1erdécembre2013. Et pourtant, à la surprise de tous, des journaux proches de  l’opposition,  avaient  annoncé  que  le  colonel-major avait été convoqué le jeudi 26décembre  par  le  général  Vagondo Diomandé, Chef d’Etat major particulier du Président de la République. Une information vite démentie dans un communiqué  par  le  ministre auprès du Président de la République,  chargé  de  la  Défense, Paul Koffi Koffi, dans la même soirée. Quant au commandant Abéhi Jean-Noël, dont le procès cristallise toutes les attentions, le commissaire du gouvernement a avancé que son procès, qui était initialement prévu pour la fin du mois de décembre, a été reporté dans le courant du mois de janvier ou de février2014. Ange Kessy a justifié ce report par le fait que ce dernier est trempé dans plusieurs affaires comme le massacre des femmes  d’Abobo  pendant  la crise post-électorale, d’atteinte à la sureté d’Etat et de désertion.  « Le juge d’instruction m’a confié que pour que Abehi ne  revienne  pas  5  à  10  fois dans  les  procédures,  il  vaut mieux faire ce que l’on appelle une  jonction.  C’est-à-dire  s’il est cité dans 5 procédures, on finit ces 5 procédures. Ce, en le jugeant le même jour avec des personnes impliquées dans le même délit que lui. C’est ce qui explique les différents reports de  son  procès  jusqu’à  aujourd’hui», a  expliqué  Ange Kessy. Il justifiait ainsi la lenteur constatée dans la comparution de Abehi devant le Tm alors d’une tournée dans les corridors  le  jeudi  26  décembre2013. Des officiers généraux et supérieurs de la police à la barre le 9 janvier Pour l’année 2014, le commissaire du gouvernement a déclaré que le prochain procès au Tribunal  militaire  d’Abidjan(Tma) aura lieu le 09 janvier. Ce jour-là, des officiers généraux et supérieurs de la police, mis en cause dans la répression de la manifestation de la Rti,  le  jour  où  l’ex-Dg,  Brou Aka Pascal, devait être installé, vont  comparaître  à  la  barre. C’est  après  ce  procès,  selon Ange Kessy, que le groupe des militaires  et  gendarmes parmi  lesquels  se  trouve  le commandant Abéhi vont être jugés. Dans sa lutte contre l’impunité, Ange  Kessy  n’a  pas  hésité  à frapper dans les rangs des Frci qui  ont  commis  des  crimes pendant  cette  période  tourmentée de la Côte d’Ivoire. Des Frci écroués pour meurtre Ainsi, traduit devant le Tma, Amara  Doumbia  a  été condamné, le vendredi 3 mai2013,  à  10  ans  de  prison ferme. Avec lui 6 de ses complices. Celui-ci était le chef de sécurité à Vavoua. Le Tma lui reproche  d’avoir  ordonné  à ses  éléments  d’ouvrir  le  feu sur une foule déchaînée, faisant 5 morts. Tout comme ses frères d’armes, Karna Konaté dit  Kass  a  également  été condamné à 3 ans de prison ferme  le  jeudi  21  novembre2013. Il lui est reproché, alors qu’il était en fonction à Bianouan,  sous-préfecture d’Ayamé, dans la nuit du 02au 03 septembre 2011, d’avoir tué un jeune étudiant. En sus de ces deux véritables procès des Frci, d’autres éléments des Frci comparaîtront pour racket, intimidation, violation  de  consignes.  A  cet égard, le commissaire du gouvernement, faisant le point, le31 octobre 2013, avait indiqué que 53 dossiers sont instruits. Ils impliquent 124 militaires dont 35 sont, en ce moment, détenus.  Il  a  avancé  également que 60 ont été mis en liberté  provisoire  et  18  jugés pour  racket  dont  trois  éléments de la garde présidentielle. Ceux-ci sont poursuivis pour  meurtre  et  violations graves de droits de l’homme. Sur ce chapitre, il a soutenu que trois dossiers d’assassinat concernant 12 éléments Frci sont prêts pour être jugés. Ils portent sur l’assassinat d’un commissaire  de  police  à  Sikensi par des éléments de la police  militaire  et  deux  affaires de meurtres à Alepé et à Aboisso. Au total, il a souligné que 35 éléments des Frci sont en prison dont 18 jugés reconnus coupables et condamnés à des peines allant de 3 à 15ans de prison. Des Fds racketteurs au cachot Au sujet du procès des racketteurs ouvert le 04 janvier 2013, Ange Kessy a laissé entendre que ce sont au total 47 dossiers impliquant 98 gendarmes, policiers et Frci qui ont été jugés.56 condamnés à des peines allant de un à 24 mois de prison ferme, et des amendes variant de 50.000 à 200. 000 Fcfa.

 

 

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