Regard Panoramique Sur La Côte d’Ivoire En Chantier – Moussa Touré : « La Côte d’Ivoire Bouge, La Côte d’Ivoire Est En Chantier Et La Côte d’Ivoire Change »

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Moussa Touré est un jeune cadre ivoirien au fait du développement micro et macroéconomique, vivant entre la Côte d’Ivoire son pays et l’Europe, précisément l’Angleterre. Au cours d’un de ces séjours, Lementor l’a rencontré. Il jette un regard panoramique sur la Côte d’Ivoire et les changements notoires opérés en trois (03) ans sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara. Il se prononce sur les infrastructures, l’agriculture, la filière cacao, le vivrier et le marché de gros, la dette intérieure, la cherté de la vie et l’émergence. Il se dit confiant en l’avenir d’une Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020.

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Les infrastructures : base de création de nouveaux chantiers

En Côte d’Ivoire, les changements notoires s’observent d’abord par les infrastructures. Les infrastructures qui au niveau de l’économie, entrent dans le domaine de la macroéconomie. De grands chantiers entrepris par des entreprises étrangères. La grande partie des fonds financés et générés, profite à ces entreprises bien que la main-d’œuvre soit essentiellement ivoirienne. Il y a plusieurs chantiers en C.I. dont le 3ème pont d’Abidjan, le pont de Jacqueville, le pont de la Marahoué, le pont de Béoumi, le pont sur la Comoé, le barrage de Soubré, le centre de production d’eau de Bonoua, de Loka, l’installation de la fibre optique sur l’ensemble du pays, les logements sociaux, réhabilitation de 6 aéroports, etc. Tous ces grands chantiers utilisent et utiliseront des ouvriers ivoiriens. Ces ouvriers dont la main-d’œuvre non qualifiée, sont payés entre 5000 et 10 000 FCFA/jour. Cette main-d’œuvre non qualifiée, bénéficie d’un salaire qu’elle n’avait pas avant. Ce salaire constitue un nouveau fond. Pour dire que ces nouveaux chantiers profitent à un grand nombre de personnes qui peuvent consommer et réinjecter des fonds dans le système économique du pays.

L’agriculture : des cultivateurs dont la vie change

Sur le plan agricole, des chantiers macroéconomiques font leur entrée. En exemple, le projet de développement de l’agriculture dans la région du Denguélé qui s’étend sur près de 50 000 ha gérés par une entreprise indienne (ETG). Cette opération est basée sur un système de location des terres par la dite entreprise. Le planteur qui dispose d’un hectare cultivable, le met à la disposition de l’entreprise qui l’exploite pour la culture du riz. A la suite des récoltes, ces cultivateurs-propriétaires sont payés 700 000 FCFA/l’an à l’hectare loué. A ce jour, cette société a pu recenser près de 2500 personnes possédant  de 1, 10 voir 20 ha. En faisant un petit calcul pour celui qui possède 10 ha, cela revient à 7 millions de francs CFA l’année. Pour un cultivateur qui possède 10 ha cultivables et qui par faute de moyens, avait du mal à exploiter sa parcelle car pas de moyens pour faire appel à de la main-d’œuvre, se retrouve avec une terre devenue lucrative. En 2000 et en 2010, au cours de séjours à Odienné, j’ai vu les conditions de vie de ces populations. C’étaient des personnes qui avaient du mal à avoir 10 000 FCFA par mois. Aujourd’hui, cette personne se retrouvera avec 700 000 ou 7 millions par an, cela constitue un changement notoire dans sa vie. Ainsi, elle bénéficie de nouveaux fonds dont il fait profiter son milieu en consommant et en faisant consommer. Il va suivre un changement de mode de vie en fonction de ses moyens. Cela rejaillit forcement sur toute la population. Ainsi, il y a une amélioration de vie, un plus sur ce qui existait. Les premières récoltent sont prévues pour les mois de juin et juillet 2014.

Le paiement de la dette intérieure et l’argent de la corruption qui ne circule presque plus

Deux problèmes d’ordre financier en interne, se posaient à la Côte d’Ivoire : – la dette intérieure qui n’était pas payée et l’argent de la corruption qui circulait. Si aujourd’hui, l’argent de la corruption ne circule plus ou circule très peu, c’est une solution, une victoire. Et la dette intérieure qui n’était pas payée, constituait un problème. Ce problème est résolu aujourd’hui à plus de 90 %. Les fournisseurs bénéficient de ce que l’Etat leur devait. Ce sont des entreprises ivoiriennes qui manquaient d’argent pour relancer leurs activités. Aujourd’hui, elles sont capables de payer leurs employés, capables de souscrire à des appels d’offre et les exécuter parce qu’elles ont les fonds qu’il faut. Avec le Programme Présidentiel d’Urgence (PPU), ces entreprises peuvent souscrire pour ces chantiers. Et qui dit entreprises ivoiriennes, dit employés ivoiriens. Qui dit employés ivoiriens, dit consommation sur le territoire ivoirien. Avec l’augmentation du SMIG et la revalorisation des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, puisque des entreprises viendront investir en Côte d’Ivoire courant février 2014, le SMIG prendra en compte les employés de ces entreprises. J’ai fait un tour dans les mines d’or à Ity (Zouan-Hounien), Hiré (Divo) et Tongon (Niellé). J’en ai appris sur le traitement salarial. Ce sont des personnes qui n’avaient pas d’emploi et qui aujourd’hui, ont un emploi et sont assez bien payés.

  Filière cacao : une redistribution équitable des fonds

Dans la filière du cacao, les acheteurs de produits et pisteurs, les négociants, étaient les rois pendant que les producteurs souffraient. Aujourd’hui, l’argent du cacao est redistribué entre les producteurs et les usiniers. Les pisteurs qui servaient de relais entre les planteurs et les usines, sont aujourd’hui, en difficulté. Il est mieux de sacrifier ces pisteurs au profit des planteurs, ceux-là mêmes sur qui, repose le succès de ce pays. Ainsi, la redistribution des fonds devient équitable. Dans la filière du cacao, la redistribution des fonds qui prend en compte sérieusement, en concédant une large part aux planteurs, est salutaire pour le monde agricole, donc à saluer. J’ai vécu à San-Pedro et je sais que le pisteur est celui qui grugeait le plus, le planteur. Si le gouvernement a réussi à les sortir du système d’achat du cacao, ce ne peut qu’être salutaire pour le planteur.

La cherté de la vie : liée aux moyens du citoyen

La cherté de la vie est un problème d’ordre mondial, elle n’est pas spécifique à la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas le coût de la vie qui est le problème mais la poche du citoyen. On aura beau baisser le prix des marchandises, si les gens n’ont pas d’argent pour acheter, le produit sera considéré toujours comme cher. Aujourd’hui, créer des emplois, trouver du travail aux gens, trouver des fonds, c’est-à-dire leur procurer de l’argent, permet de lutter sérieusement contre la cherté de la vie. C’est à partir de ce moment que l’Etat peut s’appuyer sur les prix du vivrier pour que la population puisse ressentir une amélioration. Les chantiers que nous voyons, constituent une véritable création d’emplois. Ce sont des emplois en plus de ce qui existait, des salaires en plus de ce qui existait. Donc des personnes capables d’injecter de l’argent dans le circuit économique. Ainsi, la cherté de la vie peut être vaincue. Les chantiers ne décroissent pas et les projets d’agriculture ne font que croitre. L’agriculture emploiera encore plus de personnes qui auront à leur tour, plus de moyens. Une fois que les gens ont de l’argent pour acheter, ils ne sentent plus que la vie est chère. Et l’on parlera de moins en moins de cherté de la vie.

Le Marché de gros de Bouaké : un système de régulation des produits vivriers

J’ai eu à visiter le marché de gros de Bouaké. Tous les producteurs du vivrier devraient stocker leurs productions au marché de gros de Bouaké. Ce qui devait être régulé par l’Office d’Aide à la Commercialisation des Produits Vivriers (OCPV) et le marché de gros revend la marchandise à tout le monde, mettant tous les commerçants au même niveau. Malheureusement, le vivrier était monopolisé par un groupe de personnes en Côte d’Ivoire. Ces personnes empêchaient les produits d’arriver sur le marché de gros. Elles les payaient en amont, depuis les plantations et le marché de gros n’était plus approvisionné. Ceux qui détenaient ainsi un certain monopole sur le vivrier, faisaient la pluie et le beau temps sur le prix du vivrier. Il suffit que ces personnes ne soient pas du même bord politique que le pouvoir en place, qu’elles peuvent faire monter les enchères afin de perturber l’objectif du gouvernement en jouant sur la cherté de la vie. Aujourd’hui, l’Etat a mis des structures en place pour réguler cela. Surtout après le passage du Président de la République dans les régions de Bouaké et la Vallée du Bandama. L’OCPV doté de gros moyens logistiques, est capable de traquer tous les camions qui vont vers Abidjan et l’intérieur du pays, sans les tickets de l’OCPV qui permettent à l’Etat de savoir qui est passé ou pas, par le marché de gros de Bouaké. Cette mesure permettra aux cultivateurs et à la population de bénéficier de prix équitables. Donc ce système consistant à briser le monopole, est une arme pour lutter contre la cherté de la vie.

De l’émergence : une classe moyenne plus accentuée

Pour comprendre l’émergence selon moi, il faut appréhender ceci. Dans un pays, il y a trois (03) catégories de citoyens. Il y a la classe des riches, la classe moyenne et celle des pauvres. Un pays émergeant est un pays où la classe moyenne dépasse la moitié de la population totale. Dans les pays africains, donc non émergents, ce sont les pauvres qui font plus de la moitié de la population et la classe moyenne n’est pas assez nombreuse. Les riches consomment plus à l’étranger et cela ne profite pas au pays. Leurs enfants vont à l’école à l’étranger, en vacances à l’étranger, ils font presque tout à l’étranger. Les pauvres ne consomment pas parce qu’ils n’ont pas de moyens. Et la classe moyenne qui dépasserait la moitié de la population, elle qui consomme dans le pays, elle va créer l’émergence. Lorsqu’on parle d’un pays émergent à l’horizon 2020, on doit comprendre en cela que la classe moyenne va augmenter avec ses moyens jusqu’en 2020. Car la consommation à partir de la classe moyenne, va se multiplier. C’est cette augmentation de la classe moyenne qui permettra à la Côte d’Ivoire de connaitre l’émergence en 2020.

 

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