Que Reste-Il Des Revendications Du FPI ?

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Dans sa farouche volonté de décrisper la situation sociopolitique après la grave crise postélectorale, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à pas de course et sacrifiant à son principe sacro-saint «d’homme d’actions concrètes et de paix », traduit dans les faits sa détermination à bâtir un climat de paix en Côte d’Ivoire. L’économiste et le banquier chevronné, qui a le respect de la parole chevillée au corps, donnant le ton dans son discours du nouvel an, sans attendre le Front Populaire Ivoirien, est allé au-delà de toutes les espérances. Cela en prenant des mesures pour conforter la cohésion sociale entre les filles et fils de Côte d’Ivoire. Sur son instruction, le gouvernement est à la tâche depuis le 09 janvier dernier. Le dialogue républicain avec l’opposition ivoirienne a repris de plus belle. Après une première rencontre avec une frange de l’opposition ivoirienne dans le cadre des réunions du Cadre permanent de dialogue (CPD), c’était le FPI, conduit par son président Affi N’Guessan, que le gouvernement recevait à la primature le jeudi dernier. Le tête-à-tête de trois heures d’horloge que les deux parties ont eu a sans doute permis de résorber les premiers obstacles. Du moins si on doit s’en tenir aux déclarations teintées d’optimisme faites par le porte-parole de la délégation des frontistes, au sortir de la rencontre.
Mais que reste véritablement de la plate-forme revendicative de ce parti confronté depuis le 11 avril 2011 à la tempête provoquée par les vents qu’il a lui-même semés ? A la vérité, après le rendez-vous du jeudi, la besace de frondes du FPI ne devrait plus peser le poids d’un clou. En effet, le 24 septembre 2013, à l’entame des discussions du Cadre permanent de dialogue (CPD), Affi et ses camarades avaient sorti une longue liste de préoccupations : le désarmement, l’encasernement et la réinsertion des ex-combattants, la restitution des biens privés illégalement occupés par les FRCI, la sécurisation des sièges des partis politiques, le financement et le statut de l’opposition, la libération des détenus de la crise postélectorale, le retour des exilés, le foncier rural, la recomposition de la commission électorale indépendante, la révision de la liste électorale, le découpage électoral, le dégel des avoirs. Or, avant même que le FPI et son chef Affi ne se résolvent à répondre présents aux appels du gouvernement, ces questions qui constituaient le point d’achoppement entre le pouvoir et le parti de Laurent Gbagbo ont, en tout cas pour la plupart, déjà connu un début de ‘’traitement’’. De sérieux gages ont ainsi été donnés pour la libération des détenus de la crise postélectorale, puisqu’il a été demandé au FPI de déposer la liste exhaustive de ses militants détenus dans le cadre de la crise postélectorale. Idem en ce qui concerne le dégel des avoirs, une liste de tous les comptes bancaires gelés ayant été réclamée afin que les instructions du chef de l’Etat soient mises à exécution. Pour la question du retour des exilés, des gages formels ont été également donnés pour leur sécurité et leur intégration pour ceux qui sont fonctionnaires. Quant à la recomposition de la CEI, le découpage électoral, la liste électorale, le gouvernement s’est engagé à explorer toutes ces questions en engageant la réflexion pour leur résolution. Du coup, la longue liste de revendication de l’opposition n’a objectivement plus de raison d’être. Dans sa volonté de décrisper la vie politico-sociale, le chef de l’exécutif ivoirien, sans aucun doute, a pris l’ascenseur, l’opposition, et singulièrement le FPI, va-t-elle, à défaut de prendre le même ascenseur, emprunter tout au moins l’escalier de la bonne foi et de la conciliation ? Avec la reprise du dialogue républicain, les jours à venir situeront les Ivoiriens.

 

 

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