Retour Au Pays Natal : Marcel Gossio Ou Le Choix Du Réalisme

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« Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie ?
Dans son brillant exil mon cœur en a frémi ;
Il résonne de loin dans mon âme attendrie,
Comme les pas connus ou la voix d’un ami ».

Comme si Marcel Gossio, ex-tout puissant DG du Port Autonome d’Abidjan (PAA), durant son exil,  s’était abreuvé des  paroles pleines de sagesse de l’écrivain français du 19ème siècle, Alphonse de Lamartine. Ces paroles de l’appel du pays natal. Il est donc rentré au pays le vendredi 17 janvier 2014, après un long exil de deux ans et neuf mois au Maroc. N’avait-il pas déclaré un mois après son exil, en réaction à des  journaux qui l`accusaient de préparer, depuis le Ghana, un coup d`Etat contre les nouvelles autorités ivoiriennes ? : « Moi je n`ai pas l`âme d`un faiseur de coup d`Etat. Je ne suis pas en train de préparer un coup d`Etat là où je me trouve. Que les gens arrêtent de raconter des histoires et de propager des informations dont ils ne détiennent aucune preuve ». En 2012, l’ancien patron du PAA réitérait sa volonté de paix en déclarant : « Il faut discuter, il faut aller à la paix, le pays en a besoin pour avancer. La Côte d’Ivoire ne va pas rester éternellement dans cette spirale de violence. Moi j’ai perdu une tante, trois oncles et bien d’autres parents, amis et connaissances dans la guerre. Mais il est temps de mettre un terme à tout ça. Les Ivoiriens doivent se parler pour aller à la paix », s’inscrivant ainsi, totalement dans la dynamique de réconciliation nationale prônée par le Présent de la République, Alassane Ouattara. Qui n’a de cesse de tendre la main à ses frères et sœurs. Venant vers la main tendue et rentré donc ce vendredi, il déclarera à l’AFP : « Je suis rentré ce matin du Maroc (…) parce que je considère que le paysage sociopolitique est apaisé. J’ai fait l’analyse et je me suis dit qu’il fallait que je rentre dans mon pays pour prendre ma part à cette réconciliation  ». Ne dit-on pas que la politique est la saine appréciation des situations du moment ? Il faut rappeler que Marcel Gossio est natif de Bloléquin, dans le grand Ouest montagneux, zone où la guerre a été des plus meurtrières. Cependant, l’homme ne veut pas remuer le couteau dans la plaie. Il ne revendique aucunement que les siens disparus soient d’abord ressuscités avant d’aller à la réconciliation. Dieu seul sait, combien d’ivoiriens de différents bords politiques ont perdu des êtres chers. C’est le lieu, comme c’est son souhait, d’aider son parti le Front Populaire Ivoirien (FPI) à suivre la voie qu’il a tracée. Lui, un des piliers incontournables du régime de l’ex-Président, Laurent Gbagbo. Et Gossio reste fidèle à son discours de 2012 où il déclarait une fois de plus : « Ce qui est arrivé est arrivé, ce qui est fait est fait. Pour moi, c’est le pays d’abord avant les partis politiques. Après tout ce que le pays a vécu depuis des années, cherchons maintenant à nous parler pour aller à la paix. Il ne faut pas d’orgueil pour faire la paix. Moi j’ai décidé de transcender tout ça pour mettre en avant l’intérêt de mon pays». Belle leçon de patriotisme, d’humilité et de grandeur d’esprit. Il est temps de quitter le patriotisme étriqué et de regarder la Côte d’Ivoire et toutes ses filles et fils dans un miroir non déformant. Et depuis son exil, il avait lancé ce message à ses frères et sœurs : « Le président Ouattara a dit qu’il veut la paix pour le pays. Allons donc à la table de discussion pour parler avec lui ». Ce qu’il vient de concrétiser par sa venue au pays. Fasse qu’Affi N’guessan et certains autres qui se prennent pour des faucons du FPI, apprennent à l’école de sagesse de Marcel Gossio. La Côte d’Ivoire ne s’en porterait que mieux. Petit à petit, le temps fera son travail de cicatriser les blessures internes que porte le cœur de chaque ivoirien, après la traversée de cette décennale crise.              

 

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