Pascal Affi N’guessan, Président du Front Populaire Ivoirien (FPI) a rendu visite, jeudi dernier, à Henri Konan Bédié, le sphinx de Daoukro, Président du PDCI-RDA et Président du présidium du RHDP. Main dans la main, ils ont marché devant les caméras. Mais les cœurs étaient ailleurs et les regards tournés vers des horizons opposés. Il (Affi) déclarera : « L’année 2014 soit l’année de la réconciliation et de la décrispation. Henri Konan Bédié est un ancien président de la République, qui a un parcours dans ce pays et qui compte sur l’échiquier politique. Dans cette phase de réconciliation, il est indiqué que le FPI lui rende visite pour lui présenter les vœux de santé, de paix et de prospérité ». Poursuivant, à Affi N’guessan de confesser, toute arrogance bue : «Nous avons échangé sur la situation politique du pays. Nous avons sollicité le Président Henri Konan Bédié pour que ces problèmes connaissent un aboutissement heureux. C’est une bonne rencontre qui montre que nous pouvons construire ensemble la paix ». Qui l’eut cru ! Affi oublie-t-il que celui qu’il dit, venir solliciter, est le Président du présidium du RHDP ? Celui que le Président de la République, SEM Alassane appelle ‘’mon ainé Bédié’’ et qu’il consulte pour les grandes décisions ? A-t-il déjà oublié que dans sa guerre de Don Quichotte, il s’attaquait à la fois au RDR et au PDCI-RDA ? Après avoir tant guerroyé, tant vilipendé et se retrouver aujourd’hui en position de solliciteur, qui l’eut cru ? L’on serait tenté de dire « Affi, pourquoi si tard ? Tu aurais pu commencer par là ». Où sont passés les nombreux préalables, dont la libération de Gbagbo, celle de tous les prisonniers (même si c’est en cours) et les fameux ‘’ Etats Généraux de la République » ? Le sage n’a-t-il pas dit : « Pour mieux atteindre ton adversaire, sois proche de lui ». Est-ce cette stratégie que veut mettre en application Affi N’guessan ou tout simplement que sa démarche est guidée par la sagesse retrouvée ? Quel que soit son choix, est-il que l’homme des préalables vient de recevoir un préalable du Président Bédié, par son Secrétaire exécutif, Maurice Kacou Guikahué : « Tout se règle par le dialogue. Quand on discute, c’est pour s’entendre. Il faut abandonner la violence et utiliser le dialogue. Il faut continuer le dialogue avec le gouvernement ». Malheureusement pour lui, Affi N’Guessan s’était attaqué à Alassane Ouattara, en affirmant même que ce dernier n’était pas éligible aux élections de 2015. Et à la Une de Notre Voie, de barrer : « Ouattara doit choisir entre la CPI (Cour Pénale Internationale) et les états généraux ». Concernant les attaques contre Bédié, voici quelques morceaux choisis extraits d’un texte d’Akwaba Saint-Clair du Nouveau Réveil : « Il faut reconnaître que ces derniers temps, le 1er responsable du FPI a fait des injures gratuites et des basses attaques contre le Président Bédié, son sport favori dans la région du N`Zi-Comoé. Pour implanter le FPI et faire aimer Gbagbo par les populations de cette région, bastion imprenable du PDCI-RDA, Affi N`Guessan s`est cru obligé de se servir des injures comme argument de campagne et de séduction. « Bédié est dépassé, Bédié est vieux, Bédié est la cause du retard de notre région ». A tel point qu`à Ouélé, un notable aurait interpellé le président du FPI en ces termes : « Mais vous dites que le Président Bédié n`a rien fait. Pourtant, lorsque vous êtes de passage à Daoukro, c`est à la maison des hôtes que vous passez vos nuits. Mais dites-nous, qui a construit la maison des hôtes ? ». C’était juste un rappel à quelqu’un qui croit dur comme fer, que la politique rime avec l`injure, la calomnie, l’irrévérence et la mauvaise foi. C’est cet Affi N’guessan qui, depuis quelques temps, avec ses camarades du FPI, ne cessent de faire la cour au parti du sphinx de Daoukro. Allant jusqu’à le solliciter pour régler les problèmes des pro-Gbagbo en lui confier le sort des prisonniers de la crise. Pascal Affi N’guessan, en venant se confier au Président Bédié, ne pense-t-il pas être la victime expiatoire du RHDP (son bourreau) animé par Bédié, Alassane et leurs autres amis de cette plate forme politique ? Bédié qui pourrait penser que le FPI serait l’instigateur du coup d’Etat de 1999 contre son pouvoir et responsable de la longue crise que la Côte d’Ivoire a connue, le dialogue engagé par Affi N’guessan avec le sphinx de Daoukro ne serait-il pas un dialogue de sourds ? Quand on connait les capacités de changement de couleurs et de camouflage du FPI, tel le caméléon de nos forêts et savanes. Selon le président du Front populaire ivoirien, 2014 doit être une année de rapprochement, de convivialité et de fraternité, où les sentiments d’amour doivent être au centre des rapports entre les Ivoiriens. Le sage ne recommande-t-il pas « Mieux vaut tard que jamais » ?
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