Le 29 janvier 2014, s’est ouvert à Abidjan en Côte d’ivoire, le forum des investisseurs, dénommé « Investir en Côte d’ivoire. » Prévu pour une durée de 4 jours, c’est bien la première fois que ce forum connaît une telle participation, aussi bien du point de vue de la qualité que du nombre de participants. Quant au thème de ce forum, « Secteur privé, levier d’une intégration régionale réussie », il ne laisse planer aucun doute sur la détermination maintes fois affichée du président Alassane Dramane Ouattara, de ramener la Côte d’ivoire au premier rang des pays les plus attractifs pour les investissements étrangers en Afrique de l’Ouest.
C’est près de 3000 investisseurs nationaux et internationaux qui sont « aux pieds de la Côte d’Ivoire »
Surnommée l’Eléphant d’Afrique du temps du président Houphouët Boigny, la Côte d’ivoire a démontré, plusieurs décennies durant, par la croissance exponentielle de son économie, qu’elle était non seulement un géant économique, mais surtout qu’elle avait une machine dynamique, à même de servir de locomotive au reste de la sous-région, Afrique francophone surtout.
Pétrole, bois, voies de communication, cacao et café constituaient le dispositif essentiel qui impulsait cette croissance presque arrogante, qui attirait les investisseurs du monde entier.
Aujourd’hui, c’est près de 3000 investisseurs nationaux et internationaux qui sont « aux pieds de la Côte d’Ivoire ». Chose inimaginable il y a seulement 3 ans, alors que les coups de canons et la xénophobie avaient fait fuir la quasi-totalité des investisseurs étrangers. On peut dire que la tenue de ce forum est avant tout une victoire personnelle du président ivoirien, qui n’a pas hésité à activer pour cela ses connexions personnelles au niveau des institutions économiques internationales. La tenue de ce forum est un pari gagné qui montre, si besoin en était encore, qu’ADO est en voie de réussir la pacification de la Côte d’Ivoire. Dès lors, on comprend plus aisément ses appels sans cesse à la réconciliation, sa décision d’élargir les dignitaires du régime Gbagbo, le rappel des exilés politiques. En bon économiste, ADO sait en effet, que la stabilité politique ainsi que la sécurité et la justice sont les terreaux indispensables à l’émergence d’une économie solide et prospère. La Côte d’Ivoire, malgré la crise qu’elle a traversée sous le régime Gbagbo, garde assurément beaucoup d’atouts intéressants pour les investisseurs étrangers.
On ne peut manquer de voir en filigrane la volonté d’ADO d’opérer un changement des mentalités au niveau de la gouvernance politique
En effet, avec une population de 22 millions de consommateurs et ses voies de communications très développées, des secteurs économiques diversifiés, » elle constitue une porte d’entrée idéale sur ce grand marché de 300 millions de personnes que représente la CEDEAO. » Et cela ne peut qu’attirer les magnats de la finance internationale. Il suffit donc d’ajouter l’élément sécuritaire et vous avez la combinaison gagnante.
A analyser de près le thème de ce forum, on ne peut manquer de voir en filigrane la volonté d’ADO d’opérer un changement des mentalités au niveau de la gouvernance politique. Il s’agit d’ériger le secteur privé en véritable partenaire pour le développement économique du pays. A l’instar des pays occidentaux, l’économie nationale doit être boostée par un secteur privé dynamique et entreprenant, encadré par une administration pro-active, débarrassée de toute corruption et garante d’un climat favorable à l’épanouissement des affaires. C’est alors seulement que la question du chômage sera réglée, créant ainsi une sphère de prospérité qui se renouvelle à chaque génération.
« La Côte d’Ivoire, pays émergent en 2020 », tel est le défi d’ADO. Un défi qu’il n’est pas loin de relever avec brio, et il faut espérer que son volontarisme inspire ses pairs de la sous-région.
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