Synergies D’actions Contre Les Mutilations Génitales, Espoirs Pour Redonner La Dignité Aux Femmes ? (ANALYSE)

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ABIDJAN, 6 février (Xinhua) — Des acteurs étatiques et non étatiques s’engagent à retrousser les manches pour mener un combat synergique contre les mutilations génitales féminines en Côte d’Ivoire.

Pour ceux-ci, il n’est pas question de reculer dans cette bataille de longue haleine contre le fléau.

« En dépit des actions des gouvernements, de la communauté internationale et de la société civile pour accélérer l’atteinte de la tolérance zéro aux Mutilations génitales féminines (MGF), nous déplorons toujours, dans notre pays, un taux de prévalence encore trop élevé de cette pratique nocive », a regretté la ministre ivoirienne en charge de la Solidarité, de la Femme et de l’Enfant Anne Désirée Ouloto.

Le mal perdure

Celle-ci a déploré le fait que le mal perdure, bien que de nombreux efforts soient fournis.

« Des campagnes de sensibilisation sont menées, des cérémonies de dépôt de couteaux sont organisées, des programmes de reconversion sont initiés à travers la mise en place d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) au bénéfice des exciseuses. Hélas, ces dernières ont vite fait de reprendre le couteau et de continuer à semer la désolation dans les vies des femmes », a-t- elle noté.

« Même les programmes de prévention par l’explication de la loi portant répression de certaines formes de violences à l’égard des femmes dont les MGF, n’ont pu atteindre les objectifs escomptés », a-t-elle ajouté.

La ministre a ainsi plaidé pour des solutions novatrices par rapport à la situation.

Pour celle-ci, l’intensification des efforts mondiaux pour l’élimination des mutilations génitales doit inspirer les uns et les autres.

« Il est nécessaire d’entreprendre des actions intégrées et multisectorielles, qui visent non seulement les personnes directement impliquées : pratiquants et victimes des MGF, mais aussi toutes les forces vives de la nation : gouvernants, élus, leaders communautaires, guides religieux, organisations de la société civile, corps habillés, corps médical, femmes et hommes des médias, praticiens du droit », a-t-elle souligné.

Des chiffres alarmants

Selon une étude du ministère de la Santé ivoirien, réalisée en 2011 et 2012, 38% des femmes en Côte d’Ivoire ont subi des violences physiques ou sexuelles.

Des statistiques officielles indiquent également que la pratique de l’excision touche plus de 70% des femmes dans les ré gions du nord et du nord-ouest du pays.

« 38% des femmes âgées de 15 à 45 ans ont été excisées avec un taux supérieur à 70% dans le Nord et le Nord-Ouest, 57% à l’Ouest, 50% au Centre-Nord, 21% au Nord-Est, 20% au Centre-Est et 13% au Centre », a précisé la ministre ivoirienne de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant Anne Ouloto, citant l’Enquête démographique et de Santé à indicateurs multiples de 2011-2012.

La ministre a relevé que cette pratique occasionne de graves conséquences sur le bien-être de la femme et de la fille.

Pour Anne Ouloto, de nombreuses femmes souffrent en silence à cause de cette pratique « sans fondement qui constitue une violation grave des droits fondamentaux de la Femme ».

Des conséquences graves

A plusieurs occasions, la ministre Anne Ouloto a mis en garde sur les graves conséquences sur le bien être de la femme et de la fille, qu’ occasionne cette pratique.

« Il s’agit entre autres de l’ulcération et les infections des organes génitaux, des infections sexuellement transmissibles avec un risque accru de contracter le VIH Sida, des complications liées à l’accouchement et la mise en péril du nouveau-né, des problèmes menstruels et urinaires dont les fistules, de l’infertilité et de la mort », a-t-elle prévenu.

Les mutilations génitales féminines tournent parfois au drame, dans des localités du pays où persiste cette pratique.

Une fillette de trois ans est morte fin 2011 des suites de ses blessures liées à cette « pratique néfaste » à Dabakala (nord).

Pour Anne Ouloto, de nombreuses femmes souffrent en silence à cause de cette pratique « sans fondement qui constitue une violation grave des droits fondamentaux de la Femme ».

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