Alassane Ouattara, Guillaume Soro Et Les Saint-Thomas Contemporains

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Ils ont voulu, tel Saint-Thomas, toucher les plaies du Christ pour le croire vivant. Or il est absurde de croire ce que l’on voit, puisqu’on le voit.  L’idéal  d’une relation humaine apaisée serait bien au contraire de savoir, de temps à autre,  accorder notre confiance à ceux qui ne nous cachent souvent rien.  Les trois dernières semaines ivoiriennes ne nous en offrent-elles pas l’occasion ? Rarement on a vu se déchaîner un tel torrent de calomnies et d’inepties autour de l’hospitalisation somme toute ordinaire d’un homme. Rarement, on a vu des êtres humains, dans une danse du scalp, digne de la préhistoire archaïque de notre espèce, se défouler à la seule idée d’assister à la disparition d’un grand homme d’Etat. Sapristi ! Comment comprendre les trois semaines d’immodération et d’incongruités servies par la presse de l’opposition ivoirienne et des anticolonialistes dogmatiques de toute l’Afrique francophone, à l’occasion du séjour du président Alassane Ouattara dans un hôpital parisien ? Comment comprendre la tentative, tout aussi impudique, par certains manœuvriers de la vingt cinquième heure, autant au service de la Refondation que de la déstabilisation interne du RHDP, de faire porter coûte que vaille à Guillaume Soro, le poteau de crucifixion de la stabilité institutionnelle ivoirienne pourtant si chèrement acquise de haute lutte par son engagement héroïque et historique aux côtés du chef de l’Etat ? L’heure du bilan de ces machinations de bas étage est venue, puisqu’en ce jour du 27 février 2014 à Paris,  à l’occasion de leurs retrouvailles toutes naturelles, le chef de l’Etat et le chef du parlement en boucheront durablement et solennellement un coin aux officines de la rumeur sordide, aux agences hystériques du mensonge, et mieux encore, à tous les Saint-Thomas de l’analyse politique ivoirienne. Dans la présente tribune, il sera question de revenir sur les prétentions des Saint-Thomas ivoiriens contemporains, et de les mettre précisément en regard des enseignements des retrouvailles physiques parisiennes du président Alassane Ouattara et de son dauphin constitutionnel Guillaume Soro, les 26 et 27 février 2014. On verra alors à quelles années-lumière de la vérité se tiennent les ennemis irrationnels de la démocratie ivoirienne.

Du diagnostic contesté

Sur les tabloïds médiatiques ivoiriens, on nous aura décidément fait voir des vertes et des pas mûres ces trois dernières semaines. La première salve des mythomanes associés de tous bords a porté sur la nature de la maladie présidentielle. Alors que dans un geste digne de la nouvelle civilisation politique ivoirienne, le président de la république faisait officiellement dire à ses concitoyens qu’il s’était fait opérer d’une sciatique à Paris, la contrepèterie de l’opposition le disait entre vie et mort, annonçant des jours sombres sur le pays, de nouveau livré, disait-on, à la surenchère tragique d’une guerre successorale digne des années 92-93. Que se révèle-t-il aujourd’hui de cette fiction entretenue par les amateurs de décrépitude sur le Chef de l’Etat ? C’est le chef du parlement lui-même, qui nous donne à savoir ce qu’il a vu à Paris, le 26 février 2014, en retrouvant le président de la république :

« Chers Tous,

Arrivé ce matin à Paris. C’est non sans émotion et joie que j’ai retrouvé en pleine forme le PR ADO que je n’avais pas revu depuis le dimanche 2 Février date de son départ pour Paris. Bien que j’aie régulièrement eu le PR au téléphone et qu’il m’ait chargé de mille et une tâche ça été avec effusion que nous nous sommes étreints ce jour à 13 heures. Le PR va bien et même très bien. Dieu merci. Le PR n’a pas perdu son humour bien connu de ses intimes ni son acharnement forcené pour le travail. Diantre, tenez-vous bien : Venu pour lui souhaiter prompt rétablissement le PR a trouvé là une occasion pour me faire travailler. Je n’ai dû mon salut qu’à la subtile esquive de la Première Dame Dominique Ouattara venue à temps à mon secours. Sacré Président!

Alors nous avons devisé joyeusement. Riant des ragots et autres folles rumeurs, à desseins balancés à Abidjan pour servir la cause de la fragilité des institutions. J’ai eu le sentiment que le PR ne voulait point me laisser partir et pourtant il le fallait ! »

Le chef du parlement ivoirien pulvérise dans cette description, le premier mythe éculé des propagandistes haineux de l’opposition antirépublicaine et de l’intoxication interne. L’évidence éclate en effet ce jour même sur l’état de santé réel du chef de l’Etat ivoirien, comme en attestent les images de sa sortie officielle à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris. Opéré de la sciatique, Alassane Ouattara n’a jamais été en vie et mort, et la proximité de ses collaborateurs et compagnons de lutte ces dernières semaines à ses côtés n’a jamais signifié autre chose que la fraternelle attention qu’on doit à ceux qu’on aime.

Des procès d’intention contre Guillaume Soro

La deuxième fiction outrageante servie par l’opposition antirépublicaine et l’intox interne ivoiriennes aura consisté à cibler le président de l’assemblée nationale dans cette affaire, en lui prêtant toutes sortes d’intentions de félonie. Qui ne sait pas que Guillaume Soro a depuis longtemps pour devise : « La patience est de Dieu, la précipitation, du diable » ? Les charognards de la lagune Ebrié débordent décidément d’imagination perverse. On a d’abord imaginé le film délirant un Guillaume Soro envoyant son épouse s’enquérir en espionne de l’état de santé réel du chef de l’Etat, afin de décoller de ses starting-blocks de dauphin constitutionnel vers la fonction suprême de président de la république. Sinistre manipulation ! Non seulement Madame Sylvie Soro, connue pour sa réserve et sa discrétion envers le monde politique,  n’a jamais bougé d’Abidjan pour l’hôpital parisien du Chef de l’Etat,  mais elle peut le rencontrer à loisir selon sa disponibilité, puisqu’entre elle et le président Alassane Ouattara, règne une relation filiale qui date d’avant sa propre vie maritale avec Guillaume Soro ! Comment imaginer que le chef du parlement puisse organiser une visite officielle du chef de l’Etat par son épouse, sans s’être assuré de la fluidité cérémonielle de l’événement ? Il y en a décidément qui croient que l’on gère un état comme une épicerie à l’étalage au marché d’Abobo-Gare. Les choses de l’Etat, faut-il l’expliquer aux Refondateurs, ne se gèrent point avec légèreté, mais avec procéduralité, circonspection et légalité. Le caractère solennel des retrouvailles entre le président de la république et le président de l’assemblée national ce 27 février à Paris ne montre-t-il pas, une fois de plus, que les hautes institutions ivoiriennes sont éminemment dirigées par des hommes et des femmes doués d’une haute conscience du protocole et du sens de l’Etat ? Je ne puis résister à l’envie de citer encore ici, le tweet ironique du président Guillaume Soro au matin du 27 février 2014 :

« Bonjour, Chers Tous. Les Saint Thomas en auront pour leur compte. Je serai avec Son Excellence ADO sous peu et de la façon la plus officielle. »

On nous avait pourtant rebattu violemment les oreilles d’une troisième fiction cauchemardesque et nauséabonde. Il y en a décidément trop qui veulent savoir à quoi pense Guillaume Soro en se rasant tous les matins. N’ayant aucun moyen de s’en enquérir, ils s’inventent une cosmogonie fantasque, où le Guillaume Soro réel est remplacé par leurs désirs irréels. Selon cette dernière foutaise donc, le chef du parlement serait en crise de confiance avec le président de la république, au point que les services du dernier cité auraient éconduit le député de Ferkéssédougou du chevet de son supérieur hiérarchique. Joli scénario, sans doute, mais marqué au coin de la bêtise inepte ! On ironisait, ricanements d’hyènes assoiffées de haine compris, sur un prétendu refoulement de Guillaume Soro en personne aux portes de l’hôpital parisien où une garde rapprochée sourcilleuse veillerait sur le secret médical présidentiel. Jamais, en fait, une telle scène n’a eu lieu à Paris. Disons plus. Cette scène imaginaire, qui s’alimentait d’une interprétation malicieuse et malhonnête des visites successives d’autres personnalités du RDR au chef de l’Etat à Paris, vient de perdre toute crédibilité devant l’éclat de l’affection filiale qui règne indiscutablement entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro. En orchestrant ensemble ce 27 février 2014, l’un dans les bras de l’autre, la cérémonie de sortie officielle d’hospitalisation du président de la république, le chef de l’exécutif et le chef du législatif ivoiriens envoient d’un direct au tapis, les vendeurs d’illusions de toutes obédiences.

La vérité de l’événement

Il faut donc regarder la sortie solennelle du chef de l’Etat en compagnie du Chef du Parlement à Paris, comme une illustration de la solidité parfaite de l’ordre institutionnel et constitutionnel ivoirien. En se remettant courageusement au travail, en s’armant provisoirement d’une béquille pour soulager sa hanche opérée, le président de la république de Côte d’Ivoire indique par son audace physique que jamais sa fonction n’a connu de vacance depuis décembre 2010. Alassane Ouattara, bosseur de haut vol, frappe de plus les imaginations par la cohérence entre son dire et son faire présidentiels. Passionné par sa mission et attaché à son pays qu’il sert avec excellence et subtilité, le brave Tchè dégage une énergie exponentielle pour la métamorphose modernisante de la Côte d’Ivoire. C’est d’une sciatique qu’il a été opéré, et c’est uniquement d’elle qu’il se relève avec vigueur pour poursuivre sa mission régalienne au sommet de la Côte d’Ivoire. Guillaume Soro, dans cette séquence politique, où certains croyaient pouvoir le noyer dans l’intrigue, s’en sort avec brio et maestria, grâce aux qualités humaines imputrescibles qui le caractérisent : l’humilité, le sang-froid, le courage, la lucidité et l’amour inexpugnable de sa patrie. Oui, regardant les deux hommes dans les bras l’un de l’autre ce 27 février 2014 à Paris, on peut dire avec certitude qu’ils ont résolument administré une thérapie de choc de plus à tous les Saint-Thomas de l’analyse politique ivoirienne. Il n’y a pas de doute qu’il faudra à chaque fois que ce sera nécessaire, en re-administrer une dose homéopathique. N’est-ce pas en cela que l’on voit la hauteur éthique d’une république démocratique ?

 

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