Nouvelle Découverte Macabre A Bamako: Sanogo, Un Accident De L’histoire Du Mali

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Encore un macchabé au fond d’un puits à Kati. A chaque semaine son charnier, est-on tenté de dire. En effet, c’est le corps d’un autre militaire, probablement un béret vert, qui a été sorti du fond d’un puits, toujours à Kati, dans l’ex-quartier général du capitaine Amadou Sanogo. Depuis le début de l’enquête sur les « bérets rouges » disparus avant d’être retrouvés dans une fosse commune, la liste des cadavres ne fait que s’allonger, et c’est donc avec consternation que les populations maliennes découvrent, jour après jour, l’étendue de la tragédie de la conquête du pouvoir par le capitaine Sanogo.

Celui qui voulait se faire passer pour un patriote, n’était en réalité qu’un imposteur

La situation est déjà assez difficile à supporter par les habitants de Kati, qui commencent à se demander très sérieusement, si chaque puits perdu à Kati, ne contient pas de cadavre de soldat malien. En attendant qu’une autopsie le confirme, certaines sources proches de l’enquête, pensent qu’il s’agit cette fois-ci, du cadavre d’un béret vert, probablement celui du Colonel Youssouf Traoré, ancien chef des opérations spéciales de l’ex-junte et l’un des proches compagnons du capitaine Amadou Haya Sanogo. Voilà sans doute ce qui lèvera le reste du voile sur le comportement de celui qui voulait se faire passer pour un patriote et qui n’était en réalité qu’un imposteur, assoiffé de sang et de pouvoir.
Si la furie dévastatrice de Sanogo n’a même pas daigné épargner son ami, celui à qui il confiait ses « missions difficiles », autant dire alors que la conquête du pouvoir était devenue sa seule raison de vivre. Il ne supportait donc pas la moindre contestation. Des dictateurs, on en a certainement connu dans l’histoire de ce pays. Mais point de la trempe de Sanogo. L’avènement de cet officier parjure, il faut le dire, est un accident dans l’histoire du Mali.

Il est impératif que l’Etat malien donne tous les moyens nécessaires pour assurer la sécurité du juge Karambé

Cela dit, il faut saluer le courage et la détermination des parents des victimes de Sanogo qui, constitués en association, ont osé porter plainte contre l’Etat malien et exiger que toute la lumière soit faite sur ce qu’il convient d’appeler désormais « l’affaire des disparus de Kati ». La neutralité apparente que le nouveau président, Ibrahim Boubakar Kéita, observe dans cette affaire, alliée à l’immense courage du juge d’instruction Yaya Karembé, sont de nature à faciliter l’avancée des enquêtes sur le terrain. L’ouverture de la procédure en tant que telle, est déjà une victoire de l’indépendance de la justice et partant, de la démocratie malienne. Son aboutissement sera tout autant une victoire personnelle de IBK, qui a toujours déclaré que, sous son magistère, aucun Malien ne sera au-dessus de la loi. Mais on ne doit pas se leurrer ; les choses n’iront pas aussi facilement jusqu’au jour du jugement. Malgré l’incarcération de Sanogo et de bon nombre de ses lieutenants, on est encore loin d’avoir neutralisé tous les membres du réseau. Bien d’autres « Sanogo » sont encore tapis dans l’ombre et pensent que ce rouleau compresseur passera loin d’eux. Ils seraient prêts à un dernier baroud d’honneur pour arrêter sa progression. Et pour avoir été des disciples de Sanogo, il faut craindre qu’ils provoquent un autre accident dans l’histoire du Mali. Il est donc impératif que l’Etat malien donne tous les moyens nécessaires pour assurer la sécurité du juge Karambé. L’aboutissement de ce dossier confirmera la volonté de IBK de ne laisser personne croire qu’il est au- dessus de la loi. Général ou vendeur de bananes, tous doivent être égaux devant la justice.
Après ce chapitre Sanogo, le Mali retiendra pour la postérité que la marche sanguinaire d’un homme impitoyable a été stoppée à deux pas du palais de Koulouba.

 

 

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