Côte d’Ivoire : Bras De Fer Autour De La Police Universitaire

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ABIDJAN, 6 mars (Xinhua) — Un bras de fer oppose le ministè re ivoirien de l’Enseignement supérieur et les autorités universitaires à propos d’une police installée sur les campus et dont des éléments ont commis des exactions sur des étudiants à l’origine d’un arrêt des cours dans les universités publiques à Abidjan.

Les 20 et 21 février, des violences impliquant des étudiants et la police universitaire ont fait des dizaines de blessés dont des cas graves parmi les policiers et dans le rang des étudiants, contraignant les étudiants, puis les enseignants à un arrêt des cours sur les campus Félix-Houphouët-Boigny et Nangui-Abrogoua, à Abidjan.

Dans un communiqué vendredi, le Conseil de l’université Félix Houphouët-Boigny a condamné avec fermeté ces actes de violence « inqualifiables » à l’encontre des étudiants et a décidé de « la suspension » des activités de la police universitaire sur le campus, dans l’attente d’une « solution consensuelle ».

Quelques jours plus tard, mercredi, le ministère de l’Enseignement supérieur a rejeté la décision du Conseil de l’université, affirmant que seul le gouvernement peut remettre en cause la présence de la police universitaire dans les universités publiques.

Un communiqué du ministère rappelle que la Société d’infrastructure moderne et pour le développement de la Côte d’Ivoire (SIMDCI, privée dont dépend de la police universitaire) a été sollicitée par le gouvernement pour « assurer l’entretien et la sécurité » des universités publiques rénovées à hauteur de plus de 100 milliards de francs CFA.

« Aussi longtemps que ce contrat ne sera pas remis en cause par le gouvernement, seule la SIMDCI sera habilitée à rendre des comptes à l’Etat en ce qui concerne la sécurité dans les universit és », souligne le communiqué.

Avant la tutelle, la direction générale de la SIMDCI avait ignoré la décision du Conseil de l’université.

Après avoir présenté ses « excuses » à la communauté universitaire, elle a annoncé la radiation de 20 de ces éléments identifiés comme coupables des violences, tout en rassurant que de tels actes ne se reproduiraient plus et en promettant de « veiller à la sécurité des personnes et des biens au sein de l’espace universitaire dans le respect scrupuleux et mutuel de la dignité de tous ».

« Tant qu’elle (la police universitaire) sera présente sur le campus les cours ne reprendront pas et, si on n’y prend garde, ce sont toutes les universités et toutes les écoles qui se soulè veront », a menacé mercredi devant la presse un responsable syndical estudiantin, Etienne Assa.

Du côté de la Coordination nationale des enseignants et des chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC), qui soutient la décision de suspension des activités de la police universitaire, l’arrêt des cours est nécessaire pour « éviter mort d’homme sur le campus ».

UNE CRISE POLITIQUE?

Pour le ministère de l’Enseignement supérieur, les violences puis l’exigence du retrait de la police universitaire des campus tiennent à un « projet » de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci, pro-Gbagbo) de « récupérer et contrôler le campus, avec l’appui affiché d’enseignants et des personnels administratifs et techniques proche de l’ancien régime ».

Le responsable de la communication de la police universitaire, Jeannot Loukou, ne dit pas autre chose.

Selon lui, la question de la police universitaire « n’est qu’un prétexte », la crise étant en fait « politique ».

De fait, croit savoir Jeannot Loukou, la Fesci, le bras sé culier du régime de Laurent Gbagbo, dont l’influence a été mise en veilleuse avec la prise du pouvoir par Alassane Ouattara après la crise post-électorale de 2010, tente de revenir sur la scène.

Son règne entre 1990 et 2011 avait été marqué par un long cycle de violences dans le monde scolaire et estudiantin.

 

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