Par la magie de l’internet, les réseaux sociaux se partagent les images de Charles Blé Goudé (COJEP) et Jean Yves Dibopieu (SOAF), ces deux prévenus en résidence surveillée, depuis leurs cellules, dans un lieu tenu secret. Ces images ont l’avantage d’éclairer plus d’un, sur l’état de santé et les conditions de détention des deux prisonniers, quand on sait ce que relatent les rumeurs sur ces personnes qui seraient en « état d’agonie » tant leurs conditions de détention sont déplorables. A vue d’œil, on peut dire qu’aujourd’hui, on en sait un peu plus sur leur état physique qui est loin de celui de personnes agonisantes. Au-delà de l’information partagée, ces images, les conditions et les circonstances dans lesquelles elles ont été prises, les positions consentantes des objectifs (car ce ne sont pas des photos prises à leur insu), amènent à des questions et à des réactions. « Complicité ou négligence ? ». « Qui d’autres que nos forces de sécurité avaient accès à ces personnes en ‘’résidence surveillée ? ».
Analyse des images
Comment peut-on expliquer ces photos qui n’ont pas été prises sous contrainte, puisque les détenus ont bien eu le temps de poser ? Blé Goudé avec une bible, en pantalon noir ensuite couché en boxeur. Ça veut dire qu’il a eu toute la latitude de se changer pour faire les différentes prises. De même pour Dibopieu qui a en a fait couché comme assis. En résidence surveillée et bien surveillée, est-ce possible? Où était la garde lors de la prise de ses photos? De toute évidence, c’est de la complicité en vue d’une tentative de manipulation. Tantôt adossé à la porte de sa cellule, une bible entre les mains, tantôt couché à même le sol, en sous-vêtement blanc, le torse toujours nu. Et autour de lui, un seau d’eau et des objets religieux. Le mur défraîchi et le décor austère rappellent qu’il est bien loin du confort de ses années de gloire du temps de Laurent Gbagbo. Jean Yves Dibopieu, lui aussi apparaît sur une image, torse nu, avec une barbe touffue. Dans une autre, on l’aperçoit assis à même le sol, en sous-vêtement blanc, toujours le torse nu. Autour de lui, des bouteilles d’eau minérale vides, un seau d’eau, des fruits. Toutes ces images montrant bien qu’ils sont conscients et bien consentants pour les prises de photos. Quel est donc le message qu’ils veulent véhiculer ?
Blé Goudé souhaite que l’histoire se répète : se faire passer pour un martyre du régime
Dans ce genre de situation médiatisée, Blé Goudé n’est pas à sa première tentative de mascarade afin de se présenter en victime pour se faire passer pour un martyre. Donc il faut faire attention pour ne pas vite tomber dans son piège en se laissant attendrir pas ces images. Pour rappel, en 1998 alors étudiant, cet énergumène n’a-t-il pas fait lui-même brûler sa propre chambre au campus de Cocody pour laisser croire que des sbires du régime de Konan Bédié, voulait attenter à sa vie à l’époque ? Un an après, en 1999, ce fut la même tactique qu’il utilisa en se faisant enchaîner sur son lit d’hôpital, pour ensuite se laisser photographier. Afin de faire croire au monde entier que le régime du Président Bédié l’avait fait enchaîner sur un lit de l’hôpital, alors qu’il n’en était rien. La chose fit grand bruit à l’époque. Connaissant donc les méthodes de cet homme pour susciter l’indignation des gens sur sa personne, il serait bien de réfléchir à deux fois avant de se prononcer de bonne foi sur cette situation bizarre. Comme au temps de Bédié où il a été montré enchainé, aujourd’hui dans sa cellule, ces images n’ont pu être prises que grâce à la complicité soit de ses avocats, soit de ses médecins et soignants ou soit des agents commis à sa surveillance. C’est le lieu d’interpeller les autorités sur l’infiltration du système sécuritaire. Il faut que les auteurs soient retrouvés et qu’ils répondent de leur acte devant la justice. Si en voulant montrer au monde, les conditions exécrables de détention de Blé Goudé, il pense ternir l’image du régime, l’autre interprétation peut être de le transférer au plus vite à la Haye où les conditions de détentions sont meilleures que celles de la Côte d’Ivoire. Ainsi sera pris tel qui voulait prendre. Car en voulant faire passer Blé Goudé pour une victime du régime Ouattara, les commanditaires de cette mise en scène grotesque, ne font que précipiter son départ pour la Haye où il est demandé.
La roue de la vie tourne et au bout, le pardon
Hier, au sommet du pouvoir avec tous les délices et aujourd’hui entre murs d’une prison, réduit à sa simple personne. Telle est la déchéance de Blé Goudé. Chacun à son niveau, doit pouvoir tirer des leçons de cette traversée du désert du sieur Charles Blé Goudé. La vie est faite de haut et de bas, de toutes sortes de vicissitudes car rien n’est éternel ici bas. C’est pourquoi, lorsqu’on a un minimum de pouvoir, il faut l’utiliser avec délicatesse afin d éviter de commettre des maladresses qui pourraient nous rattraper à l’avenir. Houphouët ne disait-il pas « Lorsque vous êtes dotés d’un minimum de pouvoir, faites en sorte de nuire le moins possible » ? C’est ce que n’a sans doute pas compris Blé Goudé même s’il a une bible avec lui aujourd’hui. Hélas! Ce n’est pas facile d’oublier cependant, pardonnons-nous et laissons Dieu, Allah le Tout-Puissant nous juger car nous serons tous jugés un jour. Pour l’instant, cherchons à nous pardonner au lieu de compter nos morts. Nous qui avons la chance d’être encore en vie, apportons quelque chose à la construction de la Côte d’Ivoire. Ne passons plus le peu de temps qui nous reste à guerroyer, à nous insulter sachant bien que rien ici-bas, ne pourra redonner vie a nos morts. Prions donc tous pour le repos de leurs âmes et surtout soyons dignes de porter leur deuil. Que Dieu bénisse notre beau pays et qu’il nous aide à le construire dans l’union et la paix.
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