Sans Boussole, Le FPI à La Recherche De Son Chemin

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Le rêve brisé des refondateurs

Que c’est dur, dur l’après Gbagbo, pour le Front Populaire Ivoirien (FPI) et les refondateurs qui, durant plus d’une décennie, ont fait la pluie et le beau temps dans le carré ivoirien. Saoulés et enivrés qu’ils étaient par les délices du pouvoir, nos socialistes des tropiques des bords de la lagune Ebrié n’avaient jamais pensé et cela ne leur venait jamais à l’esprit, qu’ils quitteraient un jour le pouvoir. C’était leur chose, un point, un trait. Ce pouvoir qu’ils croyaient, dur comme fer, offert par Dieu mais rien qu’au FPI. N’aimaient-ils pas dire « Dieu donne le pouvoir à qui il veut, quand il veut ? », tout en se disant que c’est au FPI seul, ce parti crée pour diriger la Côte d’Ivoire. Pourtant, un 11 avril 2011, l’inimaginable pour les refondateurs arriva : leur mentor, le Woody de Mama, celui qu’ils comparaient à Jésus Christ, l’homme providentiel que la Côte d’Ivoire ait jamais connu, venait d’être pitoyablement pris dans son bunker comme un vulgaire quidam. Un rat d’égouts. Subitement comme dans une tempête avec un bandeau noir sur le visage, le FPI, ce parti-Etat qui brillait de tout feu, est devenu comme un aveugle sans repère. Surpris par ce revirement inattendu de situation, le FPI n’eut (et peut-être, continue de n’avoir) qu’un seul programme de survie : Libérer Gbagbo. Pour ceux qui, dans cette turbulence collective, sont conscients que la ‘’carotte Gbagbo était bien cuite’’, n’osaient pas le dire craignant les volets de bois verts, criaient tous à l’unisson en embouchant la trompette « Libérez le soldat Gbagbo » pour faire ‘’bon militant’’. C’est tout comme au FPI, on feignait de savoir qu’un pays demeure, tout comme un parti politique et que les hommes qui ont eu à les diriger à un moment donné, doivent passer, passent et passeront.

Poursuivre le combat ou disparaitre

Aujourd’hui, le FPI se trouve à la croisée des chemins. Tourner la page Gbagbo pour poursuivre le combat politique de la reconquête du pouvoir d’Etat ou demeurer dans l’irréaliste rêve d’un retour au pouvoir de l’enfant de Mama. Ce qu’il a démontré en refusant d’aller à toutes les autres élections et même refusé de rentrer au gouvernement. Ah, la politique de la chaise vide. Quels dégâts cette tactique peut infliger à un parti politique qui aspire accéder au pouvoir d’Etat ! A preuve. Lors de sa 8ème convention extraordinaire, certains comme l’ex-député Yao Yao Jules n’avait-il pas exigé qu’il soit mentionné dans les résolutions finales de la dite convention « Détenu ou libre, Laurent Gbagbo candidat à l’élection présidentielle de 2015 » ? Toujours dans la mouvance du « Gbagbo ou rien ». C’est dire l’ampleur du fossé, sinon du gouffre entre les héritiers de Gbagbo pour l’avenir du FPI. Pourtant, Pascal Affi N’guessan, président du parti à la rose qui ne partage pas ce point de vue suicidaire, n’a pas le courage de dire haut que la page Gbagbo doit être tournée. De peur de recevoir la foudre des militants qui rêvent encore debout. Pourtant, en observant bien, il se positionne (et voudrait qu’il en soit ainsi) en candidat du FPI en 2015. Ses nombreuses tournées feront-elles estomper petit à petit l’image de Gbagbo pour celle d’Affi ? Sinon quels seraient les fruits de ces nombreuses tournées ? Le temps nous le dira. 2015, c’est demain.

 

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