Pour Sa Sécurité Et Sa Survie : Blé Goudé Est Mieux à La Haye

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Selon une sagesse africaine, « Lorsque l’on crache en l’air, il faut toujours s’attendre à une pluie de crachat sur le visage ». En faisant publier leurs images, Charles Blé Goudé et Jean Yves Dibopieu, dans leurs supposées  cellules de détention, voudraient faire passer au juste quel message ? Des victimaires qui veulent se faire passer pour les victimes, oubliant que le temps des vraies victimes a sonné ? Doit-on s’émouvoir sur ces tristes bourreaux qui semblent être en bonne santé et dont le chemin a été jonché de morts par balles, par asphyxie et par le feu, ou plaindre les nombreuses victimes dont certaines encore en vie, traumatisées physiquement et moralement par les effets de la crise postélectorale ivoirienne ? Ces victimes qui n’ont pas encore eu droit au pardon de leurs bourreaux, encore moins, de compensations. Le temps est arrivé pour les écouter et tenter de soulager un tant soit peu, leurs profondes meurtrissures. Le temps de la comédie est révolu.

Blé Goudé peut-il bénéficier d’une liberté provisoire ?

Les nombreuses blessures et meurtrissures sont encore si profondes et non encore cicatrisées. Blé Goudé, en demeurant en Côte d’Ivoire avec l’espoir de bénéficier d’une liberté provisoire comme beaucoup de l’écurie Gbagbo, comptant sur la magnanimité reconnue du Président de la République, SEM Alassane Ouattara, se fourvoie lamentablement. La Cour Pénale Internationale (CPI) n’est pas prête à lâcher prise. Quand on a en mémoire que c’est depuis le 21 décembre 2011, qu’un mandat d’arrêt contre Charles Blé Goudé a été émis. Souvenons-nous aussi que le 30 septembre 2013, le juge unique de la Chambre préliminaire, Silvia Fernández de Gurmendi a levé les scellés sur le mandat d’arrêt lancé contre Charles Blé Goudé. Mandat d’arrêt sur quatre faits, à lui reprochés : – Crimes contre l’humanité, – Meurtre, – Viol, – Persécution et autres actes inhumains, perpétrés entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Le juge Silvia Fernández de Gurmendi, dans une décision en date du 2 décembre 2013, a ordonné au greffier de la CPI, de rappeler à la Côte d’Ivoire, son obligation d’exécuter la demande de transfèrement de Charles Blé Goudé. Après au moins deux sursis sollicités par la Côte d’Ivoire, la CPI est demeurée inflexible. Elle a rejeté en ce début mars 2014, la demande de sursis formulée par la Côte d’Ivoire et a exigé le transfert à la Haye de Charles Blé Goudé, l’ex-leader des jeunes Patriotes et initiateur de l’Article 125. Ce fameux article qui a endeuillé tant de familles. Malgré sa bonne volonté, que doit faire le Président Ouattara ?

Les risques en restant au pays face au moindre mal qui est la prison sécurisée de la Haye

N’eut été son Article 125, ceux qui auraient préféré se retrouver en vie comme Blé Goudé et Jean Yves Dibopieu même dans une cellule, et Dieu sait s’ils sont nombreux, lui auraient sans doute pardonné. Ces morts, leurs parents et proches réclament justice. Dans ce contexte, Le Ministre Joël N’guessan, Porte-parole Principal du RDR, ne déclarait-il pas : « Les milliers de victimes de la crise postélectorale, aujourd’hui prématurément envoyées dans l’au-delà, après avoir été assassinées à l’arme lourde et brulées comme des animaux, auraient souhaitées avoir la chance de se réconcilier avec Dieu en ayant comme livre de chevet, dans leurs cellules, une Bible ou un Coran avant leurs derniers voyages » ? Avec ce tableau de chasse garni, Blé Goudé n’est pas du tout en sécurité en Côte d’Ivoire, même si les autorités décidaient qu’il soit ainsi. Le philosophe a dit : « L’homme nait bon mais c’est la nature qui le rend méchant ». Des comportements négatifs peuvent voir le jour de la part des victimes et de parents de victimes, prêts à se faire justice soi-même. L’on ne devrait pas être surpris de retrouver le corps calciné ou gisant dans une mare de sang, du Général de la rue, dans une ruelle sans nom. Parce qu’une victime ou un proche n’a pas pu contenir sa colère devenue bestiale.

Il a joué à un jeu dangereux qui peut et doit précipiter son transfèrement à la Haye

Qui croyait prendre, est pris, pourrait-on dire de Charles Blé Goudé, des suites de l’acte qu’il vient de poser. Ni plus, ni moins qu’un retour de boomerang en pleine face. En faisant diffuser de lui, des photos de son ‘’traitement inhumain’’ par le pouvoir Ouattara, il croyait s’attirer la sympathie de l’opinion nationale et internationale et du coup, jeter l’opprobre sur ses ‘’geôliers’’. Malheureusement pour lui, son acte lui offre le passeport en lui indiquant le chemin de la Haye où il rejoindra probablement son mentor Laurent Gbagbo. C’est tout comme si Blé Goudé voulait accélérer son départ devant la CPI pendant que les autorités ivoiriennes se battent pour que le Général de la rue réponde de ses actes devant la justice ivoirienne. L’argument de poids de l’opinion nationale et internationale sera sans nul doute : « Si Blé Goudé est détenu dans des conditions aussi exécrables, vaut mieux le déférer devant les tribunaux internationaux où sa condition de détention sera meilleure ». Quand on creuse le trou de la traitrise, il faut creuser un second pour soi.

 

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