En tournée dans la région de San-Pedro et au-delà jusqu’à Touba, le Ministre en Charge de la Défense, Paul Koffi Koffi a traité sans détour avec les populations, des problèmes sécuritaires. Il était dans la seconde ville portuaire de la Côte d’Ivoire en vue de se rendre à Grabo afin de tâter du doigt la réalité du terrain et remonter le moral des troupes, après l’attaque de Grabo. Il ne pouvait pas passer son chemin sans rencontrer les populations afin de les rassurer. « Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, pendant qu’il était absent, nous avons connu l’attaque de Grabo avec les pertes en vies humaines que nous connaissons. Nous avons réussi à redresser la situation et à reprendre les choses en main. Naturellement, au vu des évènements, il était nécessaire que les forces de sécurité, les chefs militaires viennent sur place, s’enquérir de la situation. Après eux, il faut que le Ministre en charge de la défense vienne. Afin que je voie de mes yeux, remonter le moral de nos troupes, rassurer la population et rassurer nos voisins. Parler aussi avec vous, vous entendre, communier avec vous, les populations. C’est la mission que m’a confiée le Président de la République », déclarera-t-il d’entrée de jeu. De sa tournée, le Ministre donnera plus d’éléments « Je vais parcourir toute la région. Demain, je me rendrai à Grabo pour voir exactement ce qui s’y est passé. Ensemble, faire en sorte que ces choses n’arrivent plus. La dernière attaque remonte il y a un an, c’était au mois de mars 2013. Depuis ce jour, la situation est calme mais ce n’est pas parce que c’est calme que nous allons estimer qu’il n’y a plus rien. Il est donc important pour nous qui avons la responsabilité de traiter les questions de défense auprès du Président de la République, de venir de temps en temps sur le terrain, voir comment on peut améliorer la situation qui n’est jamais parfaite. Il manquera toujours quelque chose quelque part. Il y aura toujours quelque chose à faire. Nous ne pouvons pas avoir la sécurité zéro. Je voudrais commencer par vous donner l’assurance et vous amener à être sereins ».
De la situation stratégique de San-Pedro, le Ministre Paul Koffi Koffi déclarera : « San-Pedro est une ville, une zone stratégique en terme de sécurité. Ici, vous avez un port, une zone riche en matières premières agricoles, minérales et minières, vous avez une façade maritime, vous avez une frontière, vous avez des forêts naturelles classées comprenant des variétés mondiales. Tout cela attire des convoitises. Naturellement, cela peut constituer des menaces. Notre rôle, c’est d’endiguer ces menaces », rassurera-t-il. Concernant l’attaque de Grabo, le ministre dira : « Cette attaque a malheureusement occasionné 4 morts dans nos rangs, un blessé et du côté de l’ennemi, un mort. Aujourd’hui, nous sommes à une trentaine d’arrestation. Au 1er jour, il y avait trois. Nous avons déployé les hommes, les troupes pour renforcer le dispositif. Nous allons donc aller voir s’il y a encore des choses à faire en complément pour que les populations reprennent leurs activités. Nous avons appris que certaines personnes sont entrées en brousse et ne sont pas encore revenues. Elles ont toujours peur de revenir en vile ou au village pour reprendre leurs activités. Ensuite, nous allons parcourir la frontière pour voir tout ce que nous avons mis en place. Parce que la frontière est poreuse, il y a des passages. Nous avons un fleuve qui est une frontière naturelle mais cela ne suffit pas. Nous allons regarder, voir nos hommes et remonter leur moral. Il y en a qui ont quitté leurs familles depuis de longs mois, pour être à la frontière ici. Il y en a qui n’ont pas vu leurs enfants naitre et d’autres qui, de temps en temps, tombent malades. Il faut venir les encourager. Ensuite, nous allons aller jusqu’à Touba. Nous allons faire toute la frontière ». Relatif aux exilés, Paul Koffi Koffi déclarera : « Malgré le retour des exilés, le problème de terre se pose. Quelques fois, nous le savons, cela entraine des règlements de compte. On va chercher quelques jeunes gens qui savent manipuler les armes, on les utilise pour aller poser des actes pour régler des problèmes personnels. Il y a des champs aurifères, des mines d’or dans la région. Cela entraine des convoitises. Des gens qui vont se faire du mal en voulant régler leurs problèmes et tout cela menace la sécurité locale.
Le brassage des populations, quelque fois, pose des problèmes, lorsque ces questions ne sont pas réglées. Tous ceux qui tapis dans l’ombre, s’adonnent à ces manœuvres, tuent froidement nos hommes, croiseront nos hommes aux frontières et partout, dans leur mission. Je voudrais solennellement dire que l’Etat ne va pas reculer. Le Président de la République s’est inscrit dans un processus de réconciliation. Mais ces actes là ne vont pas nous amener à changer d’approche, nous allons sévir. C’est le lieu et l’occasion de rappeler et d’appeler tous nos frères encore en exil, de rentrer chez eux. Aujourd’hui nous avons, en ce qui concerne l’armée et tous ceux qui manipulent les armes, les ex-miliciens, nous avons 4000 qui sont rentrés. Donc ceux qui restent, nous les invitons encore à franchir le pas et à venir avec nous, construire le pays. Cela ne sert à rien d’imaginer quoi que ce soit, pour perturber les institutions de la République ». Des questions sécuritaires surtout le problème des coupeurs de routes, le Ministre dira : « C’est un phénomène que nos forces traquent. Il faut le reconnaitre, le phénomène a baissé, beaucoup baissé. On n’est pas encore satisfait, il faut continuer. Parce que les coupeurs de routes perturbent les activités économiques. Des individus qui non seulement arrêtent des véhicules, mais quelques fois, exécutent des passagers. Ce sont des choses inacceptables. ». Déplorant le phénomène du racket, le ministre déclarera : « Nous avons encore en nos seins, des éléments qui ne savent pas que c’est interdit, c’est illégal. C’est même honteux de savoir que dans une corporation, certains continuent encore à racketter les populations qui voyagent. On fait descendre les passagers de tout un car de 60 places et on prélève de l’argent sur ces personnes », et de poursuivre à l’endroit des chefs : « Ce sont des choses inacceptables. Il faut sévir, sur ces questions, il ne faut pas tergiverser ». Le Ministre en charge de la Défense a lancé un appel pressant de collaboration à la population « La population doit être attentive à tout et informer nos forces. Car on ne peut pas imaginer une colonne de 20, 40 personnes armées qui traversent un village, vont dans une localité pour poser des actes et retourner tranquillement sans que personne ne nous informe. C’est incroyable. Aidez-nous à vous aider. Vous n’avez pas besoin de donner votre identité car le renseignement est la clé. On va beau crier, renforcez les dispositifs, renforcez les dispositifs mais que fait la population ? On va envoyer 1000, 2000, 3000 éléments, si la population ne joue pas le jeu, ça n’ira jamais comme on le souhaite. Je vous invite chers parents à nous aider à vous aider ».
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