Blé Goudé En Route Pour La CPI : Le Prix De L’arrogance Ou La Fin D’un Rêve Démesuré

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Enfin, la décision tant souhaitée par les uns (ils sont nombreux) et tant redoutée par les autres (les rêveurs négateurs de tout), est tombée comme un couperet pour les derniers cités, par le communiqué du Conseil des Ministres du jeudi 20 mars 2014 : « A la suite du rapport présenté par le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques, relativement à la demande d’exécution du mandat d’arrêt délivré par la Chambre préliminaire de la Cour Pénale Internationale à l’encontre M. Charles Blé Goudé, le Conseil des Ministres, après en avoir débattu, a marqué son accord à la demande d’arrestation et de remise du concerné à la Cour Pénale Internationale ». Blé Goudé sera bel et bien transféré à la Haye où l’attend son mentor Laurent Gbagbo, pour répondre de ses actes. Nous l’écrivions il n’y a pas longtemps. Qu’avec les photos de sa supposée ‘’maltraitance’’ publiées sur les réseaux sociaux dont les journaux ont pris le relais, Blé Goudé jouait à un jeu dangereux qui pourrait se retourner contre lui. Que sa trouvaille pouvait accélérer son transfèrement à la CPI. Voilà que les faits nous donnent raison. Charles Blé Goudé, l’enfant de Niagbrahio est né (selon certains), le 1er janvier 1972, à moins de 7 km de Guibéroua, ville située à une soixantaine de km de Gagnoa, en pays Bété, dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, a obtenu son billet aller-simple pour la Haye.

Cet activiste qui a participé à des actes de violences et incité à la haine

 Lors de la longue et sanglante crise ivoirienne, l’homme s’est fait remarquer de façon négative. C’est en 2002, qu’il se fait connaitre en créant le mouvement des Jeunes Patriotes pour le Sursaut National, ou Jeunes Patriotes. Un mouvement politique ivoirien ultranationaliste qu’il dirige en s’affublant du titre de Général des Patriotes ou Général de la rue pour les uns. Ce mouvement, considéré comme une milice proche du FPI par les médias africains, internationaux, une partie des médias ivoiriens et plusieurs ONG internationales, a fait la pluie et le beau temps. Mouvement communément appelé Galaxie patriotique, qui rassemblait plusieurs mouvements de jeunesse : la Coordination des Jeunes Patriotes (COJEP), fondée en 2001 par Charles Blé Goudé, la Fédération des Etudiants et Scolaires de Côte d’Ivoire (FESCI), proche du FPI de Laurent Gbagbo, la Sorbonne, espace de discussion et de lavage d’esprit pro-FPI, le Mouvement ivoirien pour le rapatriement d’Alassane Ouattara, le Mouvement pour la Conscience Républicaine de Thierry Légré et certains réseaux ivoiriens de la diaspora. Cette Galaxie patriotique a bénéficié à l’époque, de l’appui du Ministre de la Défense, Moïse Lida Kouassi en 2002.

L’idéologie des jeunes patriotes et ses courants

 Ce mouvement et les courants prochent prônaient un patriotisme étriqué basé sur, entre autres : – Le combat pour la liberté et la défense des institutions, – Le combat contre ce qu’ils interprètent comme du Néo-colonialisme, Le refus de toute présence étrangère en Côte d’Ivoire, – Agir afin que les ressources du territoire reviennent aux ivoiriens, etc. Geneviève Bro Grebé, présidente du Collectif des mouvements de femmes patriotes les rejoint en 2003. Ensuite, ce furent les Sentinelles pour la paix (jeunes filles de 15 à 23 ans) et les Cercles patriotiques professionnels. En la personne de Kuyo Théa Narcisse, chef de Cabinet de Laurent Gbagbo, le mouvement avait un relais auprès de la Présidence de la République. A côté de ce relais de choix, des personnalités médiatiques tels Joël Tiéhi, ancien footballeur capitaine de l’équipe nationale, l’artiste chanteur de reggae Serge Kassy,  Gadji Celi, Paul Madys, Wayzé. Outre Charles Blé Goudé, les principaux dirigeants de cette milice sont : Jean-Yves Dibopieu,  auteur du slogan « à chacun son Français », président de la FESCI, Richard Dacoury, président de la « Sorbonne », Idriss Ouattara, président des agoras et parlements de Côte d’Ivoire, Ahoua Stallone, Thierry Légré… C’est avec le concours de ce beau monde que l’activiste Charles Blé Goudé avait mis la Côte d’Ivoire en coupe réglée. Menant quand il voulait, où il voulait, des actions d’éclat, dans l’impunité totale. Il possédait la seconde clé de la télévision (RTI) ivoirienne où il entrait quand il voulait, pour haranguer ses suiveurs. Nous reviendrons sur quelques détails de ses actions dans un autre article. Pour l’heure, nous tablons sur la fin du rêve de grandeur de Charles Blé Goudé. Celui qui rêvait de diriger la Côte d’Ivoire, un de ces jours. Bye bye Charly.

 

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