Contrôle Routier : Pour Une Sanction Exemplaire Du Racket

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Depuis septembre 2011, les agents de la police et de la gendarmerie désignés au contrôle des pièces de véhicules, postés aux abords des routes, à des carrefours ou menant des patrouilles pédestres, ont été invités à s’abstenir de tout acte de racket, sous peine de sanctions. Mais que voit-on ?

L’appel incessant du gouvernement comme dans des oreilles de sourds

 Pour cela, il leur (les policiers et gendarmes) a été demandé d’aller vers le chauffeur pour leurs contrôles de routine et non, que les chauffeurs viennent à eux. C’est le contraire qui est toujours en pratique. Malgré ces recommandations, sinon ces injonctions de leur hiérarchie, des membres des forces de sécurité s’enrichissent sans vergogne sur le dos des citoyens partout en Côte d’Ivoire en soutirant de l’argent aux citoyens. Bien vrai que la corruption et le racket ont envahi tous les espaces professionnels en Côte d’Ivoire, pourquoi la pratique du racket chez les corps habillés, pourtant un peu trop visible sur les routes et les carrefours des villes et villages, se poursuit comme si de rien n’était ? Il y a quelques jours, précisément le jeudi 24 avril dernier, lors de la remise du commissariat du 19ème Arrondissement de Yopougon Toit Rouge réhabilité, le Ministre d’Etat, ministre de la Sécurité, Hamed Bakayoko n’invitait-il pas les policiers à adopter de bons comportements et en même temps, ne menaçait-il pas : « La Police ivoirienne est entrain de changer et est obligée de changer, parce que les moments ont changés. C’est pourquoi je voudrais inviter les policiers à poursuivre leurs efforts et à accompagner ce changement. C’est le temps de la nouvelle police. Le bon policier, c’est celui qui respecte et considère le citoyen. C’est cette police moderne que nous voulons. Les policiers qui refusent de changer et de travailler, n’auront pas de promotion et seront éjectés du système ».

A San-Pedro, la police et la gendarmerie se sont repartis la commune en zones ‘’chasse-gardées’’

Du matin au soir, ils sont visibles du carrefour de la mairie en bordure de mer au carrefour du Ministère du Commerce en passant par celui du Camp Douane et route du port de pêche – pour les gendarmes, et du carrefour de l’aéroport à celui de Thanry sans compter les ‘’mini corridors mobiles’’ des quartiers Bardot, Colas, Zimbabwé en passant par le marché, – pour la police. Ils sont là, bien occupés à siffler et ‘’contrôler les pièces’’ des véhicules, avec un bout de papier ou un cahier sur lequel sont relevés les numéros des véhicules ‘’vus’’. Comment ces véhicules sont ‘’vus’’ ? Le chauffeur descend de son taxi, va vers l’agent à qui, il remet les pièces du véhicule dans une chemise en plastique. Ce dernier l’ouvre et la referme aussitôt pour la retourner au propriétaire. Que s’est-il passé dans ce laps de temps ? Est-il que le contrôle est fait et le voyage peut reprendre. L’un des policiers prend soin de noter le numéro du véhicule ‘’contrôlé sur un cahier qu’il tient au vu et au su de tous. Malgré ce contrôle pointu, les taxis chargés de passagers en surnombre, passent et repassent devant ces agents qui semblent ne rien voir sauf les seules pièces des véhicules que les chauffeurs doivent leur présenter et qui se contrôlent en moins d’une minute, sauf en cas de mésentente. Le surnombre de passagers est devenu un fait banal car il se fait au su et au vu des policiers et gendarmes postés à certains endroits de la ville portuaire. Pour un véhicule de transport en commun (taxi) qui n’est autorisé à prendre que 4 passagers dont un seul près du conducteur et 3 sur les sièges arrière, l’assurance prendrait-elle en compte la survenue d’un sinistre en cas de surnombre ? Assurément non ! Les forces de l’ordre qui sont sensées sécuriser personnes et biens, ne sont-elles pas mandatées pour mettre fin à cet état d’anarchie afin que les populations soient éventuellement prises en compte par les assurances, en cas d’accidents graves ? La chasse à l’argent facile, le racket, relègue au second plan toute autre forme de contrôle et de prévention sécuritaire.

Et si on en arrivait aux sanctions exemplaires ?

 Il existe des mécanismes pour réguler ce fléau qui est devenue une gangrène pour notre société. Les populations, ne manquant pas d’idées, sont unanimes pour des sanctions sévères qu’elles proposent. « Haut du formulaireBas du formulaireLa seule condition pour mettre fin au racket n’est plus un problème de mentalité mais un problème de brandir la sanction, bien vrai que tous les êtres humains ont des faiblesses devant l’argent. Mais la peur de la sanction peut contribuer à changer bien des comportements », soutient notre premier interlocuteur. A sa suite, une dame ajoute : « Le gouvernement par une décision, devrait rendre obligatoire le port du macaron affichant le nom et le matricule de l’agent. Ensuite donner un numéro vert, de sorte qu’on puisse appeler pour signaler des cas d’abus de pouvoir en vue de racket. Enfin que nos décideurs eux-mêmes sortent de temps en temps de leurs bureaux climatisés pour parcourir la voie publique en véhicule banalisé et ils se rendront compte ». Pour les sanctions aux automobilistes, cet autre proposera : « Lors des contrôles, que les voitures qui ne seraient pas en règle, soient mises en fourrière et que de  fortes amendes leur soient infligées. Il faut que le propriétaire vienne avec les pièces aux complet et si c’est un problème d’assurance, qu’il paie pour toute une année ». Et cet autre qui défend les automobilistes : « Si beaucoup d’automobilistes des transports en commun (taxi) ne sont pas en règle, c’est par dépit. Que tu sois en règle ou pas, à chaque contrôle, tu dois obligatoirement payer. Alors pourquoi avoir tous ses papiers ? ». Plus concrets pour les sanctions, nos interlocuteurs poursuivent : « Pour moi, lorsqu’un corps habillé est pris en fragrant délit de racket, il doit être poursuivi sur le plan judiciaire et radié de son corps d’arme ». Pour rendre la sanction exemplaire, un autre ajoute : « Quant à moi, je propose qu’il ne soit pas poursuivi mais simplement radié. Cependant, il doit être présenté à la télévision pendant une semaine, du lundi au dimanche afin que toute la Côte d’Ivoire soit informée de sa radiation. Que les radios en parlent durant la même période. Ainsi, lorsque les autres verront à quoi ils s’exposent, à quoi ils exposent leurs familles et leur renommée, ils réfléchiraient à deux fois avant de pratiquer le racket. Et le racket mourra de sa belle mort », croit-il.

 

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