Faut-Il Liquider Les Dossiers Judiciaires Avant Ou Après La Présidentielle ?

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En Côte d’ivoire, la situation judiciaire est en train de s’emballer au point d’occuper la Une de l’actualité. A moins de 2 ans des élections présidentielles, le régime Ouattara traîne toujours, tel un boulet, des dossiers judiciaires consécutifs à la crise post-électorale de 2011. Si les transfèrements de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé à la CPI sont censés avoir donné un peu de répit à Alassane Ouattara, il faut dire que les attentes des populations en matière de justice sont, elles, loin d’être satisfaites. Elles ne le seront probablement pas, aussi longtemps que le président Ouattara ne se décidera pas à affronter tous ces dossiers judiciaires pendants et à les évacuer définitivement.

C’est à un véritable dilemme que le président ivoirien est confronté

Seulement voilà ; 2015 est une année électorale et personne n’ignore les répercussions que peut avoir une décision politique sur l’issue d’une élection présidentielle. Alassane Ouattara a-t-il trop longtemps attendu au point d’être à présent pris au piège de sa volonté de ramener la paix à tout prix ? Quoi qu’il en soit, les résultats des élections à venir seront largement tributaires de la posture qu’adoptera ADO vis-à-vis de ces dossiers ; il y a des dizaines de milliers de familles qui réclament chaque jour que justice soit rendue à leurs proches, pour leur permettre de faire enfin leur deuil.
On le voit bien, c’est à un véritable dilemme que le président ivoirien est confronté. Faut-il évacuer tous les dossiers judiciaires pendants avant ou après les élections présidentielles ? Matériellement, il semble impossible de juger tous ces dossiers avant la fin de 2015. Toutefois, et quelle que soit la réponse qu’ADO donnera à cette question, il doit s’attendre à en subir les conséquences dans le verdict des urnes. Et pour ne rien arranger, les irréductibles du FPI (Front populaire ivoirien) ne cessent d’accentuer la pression sur lui, l’accusant notamment de pratiquer une justice de deux poids, deux mesures. L’aile dure du parti de l’ex-président menace même de ne pas participer aux prochaines élections présidentielles tant qu’ADO n’opèrera pas des arrestations dans son propre camp. Une exigence soutenue par de nombreuses ONG et organisations de défense des droits de l’Homme et qui risque fort de mettre le président ivoirien en très mauvaise posture vis-à-vis des partenaires financiers de son pays.

ADO devrait s’appliquer à éviter surtout d’organiser des procès à la hâte

Les problèmes judiciaires risquent-ils pour autant d’envoyer ADO droit dans le mur aux élections de 2015 ? Rien n’est moins sûr. En effet, après seulement 3 années d’exercice du pouvoir, les réalisations tendant à transformer qualitativement la vie des citoyens ivoiriens plaident suffisamment pour sa réélection. Même ses adversaires se gardent de l’attaquer sur sa gestion économique du pays et encore moins sur les réalisations d’infrastructures qui forcent l’admiration et le respect des Ivoiriens. Cela fait d’ailleurs dire à certains analystes qu’ADO n’a aucun souci à se faire pour sa réélection. Fort de ce bilan appréciable, ADO devrait s’appliquer à maintenir le cap actuel et à éviter surtout d’organiser des procès à la hâte. Le plus important est donc de continuer de travailler à refermer cette fracture sociale créée par la crise et à apaiser la douleur de tous les cœurs meurtris et partagés entre désir de paix et volonté de vengeance.

 

 

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