Crise Au Fpi : Les Poids Lourds Qui Soutiennent Affi

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Affi N’guessan tient sa chose. La crise qui bat son plein au Fpi est en train de tourner à l’avantage du président de l’ancien parti au pouvoir, soutenu par des hommes qui comptent.

Si on était à un combat de boxe, on affirmerait tout de go que le président du Fpi mène au poing. Face à Akoun Laurent qui, déchu de son poste de secrétaire général et porte parole du parti, prône avec les irréductibles le « Gbagbo ou rien », se dressent Affi N’guessan et ses soutiens, prêchant la continuité et la restructuration de leur formation politique. En effet, dans le bras de fer engagé entre modérés et ultras, il y avait un équilibre des forces au début de l’affrontement. Mais depuis, tout a basculé vers Affi N’guessan, à tel point que l’homme prend désormais des initiatives. Parmi ces modérés figurent des noms et non des moindres .L’ancien Directeur général du Port autonome d’Abidjan (Paa), Marcel Gossio, est un personnage important dans les plans de l’ancien Premier ministre. Cet ex-exilé, pour avoir passé du temps hors du pays, connaît la portée de la réconciliation nationale. Idem pour Alain Dogou et Augustin Komoé et tous ceux qui ont regagné le pays après un long séjour au Ghana et ailleurs. « Quand vous rentrez, on vous couvre d’opprobres en vous accusant de traitrise. Et cela est l’œuvre de ceux qu’on peut qualifier d’extrémistes », déclarait un ex exilé. Agnès Monnet, nommée secrétaire générale et porte-parole du Fpi, et Bamba Massiami sont deux femmes qui épousent également la cause d’Affi N’guessan qui jouit aussi et surtout d’un soutien incommensurable de la part d’un homme effacé, mais déterminant dans le système de fonctionnement du Fpi. En effet, Amani N’guessan Michel a accompagné son président lundi, à Daoukro, chez Henri Konan Bédié. Alcide Djédjé, l’ancien représentant de la Côte d’Ivoire à l’Onu fait partie des hommes de confiance de l’ex-maire de Bongouanou. Lundi, il a accompagné Alain Dogou à la prestation de serment des membres de la Cei, au siège du Conseil constitutionnel. Mais l’avantage pour Affi, provient du fait qu’il a, en sus, le soutien des membres de l’Alliance des forces démocratiques qui comprend plusieurs partis d’opposition dont le Fpi. Il s’agit entre autres de Laurent Dona Fologo, d’Aka Ahizi Daniel, de Danièle Boni Claverie et de Tia Monnet Bertine. De quoi permettre à l’enfant du Moronou qui a désormais les coudées franches de conduire ses actions. Après avoir échoué à faire lever le mot d’ordre de boycott du Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph) décidé par le Fpi en avril dernier, il parvient à engager son parti, malgré l’opposition des caciques, dans le processus électoral. A commencer par sa participation au sein de la nouvelle Commission électorale indépendante (Cei) dont les 17 membres de la Commission centrale ont prêté serment lundi, au Conseil constitutionnel. Le président du Fpi désigne Alain Dogou dit Goba Maurice comme le représentant du parti à la rose au sein de l’organe en charge de la gestion des élections. Dès sa sortie de prison en août 2013, Affi N’guessan avait entrepris des tournées dans des ambassades.

Prise de conscience

Cette offensive diplomatique a eu pour avantage d’orienter l’ancien pensionnaire du pénitencier de Bouna. Poussé par l’aile dure du Fpi, Affi et son parti se sont engagés dans des préalables, ramenant tout à la libération de Laurent Gbagbo et des autres prisonniers. Mais les diplomates rencontrés ont tous expliqué au président des frontistes que l’extrémisme n’était pas de nature à rendre service à son parti. « Voulez vous qu’on vous écoute ? Voulez-vous participer à la vie de la nation ? Mais comment comptez-vous y parvenir si vous boycottez tout ? », s’interrogeait récemment un diplomate américain. « Quand vous frappez à nos portes, entant que qui voulez-vous qu’on vous ouvre les bras ? », a poursuivi le représentant américain. Affi a vite perçu le message en mettant de l’eau dans son vin. Mais sa volonté de dialoguer et de collaborer avec le pouvoir dans une dynamique de réconciliation est contrariée par l’aile dure qui refuse toute discussion avec l’adversaire. Les conseils du président français, François Hollande, lors de sa visite en Côte d’Ivoire, le 17 juillet dernier, finissent par convaincre Affi qu’il est sur la bonne voie. De même qu’ils permettent à ceux qui hésitaient jusque là, de se déterminer pour de bon. « Je n’ai pas à me mêler de la vie politique nationale ivoirienne. J’ai simplement des principes à rappeler. Quand une élection est organisée de façon transparente et libre, quand les partis peuvent se constituer, s’exprimer alors les élections doivent être les élections de tous. C’est ce que je dirais à ce parti (Ndlr ;Fpi) et aux autres. Il y a tellement de pays où il y a des interdictions, des empêchements où les élections ne sont pas démocratiques. Lorsqu’elles peuvent l’être, il faut saisir cette opportunité. Ne serait-ce que pour assurer la réconciliation. La réconciliation est de pouvoir avoir une dispute dans un cadre commun qui est celui du Parlement ou celui des élections présidentielles. La démocratie est la dispute organisée. Et quand il n’y a pas de démocratie, c’est la dispute, c’est la crise et c’est les conflits. Ce parti comme d’autres, s’il veut exister demain, doit être présent aux élections », avait asséné le N°1 français. C’est une déclaration qui sonne à maintes reprises comme dans l’esprit des frontistes comme une prévention au pire. Ils auront bien compris la leçon de Hollande qui attirait leur attention sur une mort probable de leur formation politique. Puisqu’ils sont désormais nombreux à soutenir les actions d’Affi N’guessan envers et contre les faucons. Le chef de file des frontistes, comme on s’y attendait le moins, bénéficie de gros soutiens dans les rangs de son part

 

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