Cdvr – Crise Postélectorale Et Réconciliation: Les Victimes S’opposent A La Tenue Des Auditions Publiques

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Les audiences publiques à l’intention des victimes des différentes crises survenues en Côte d’Ivoire s’ouvrent sur fond de crise. Prévues pour démarrer hier à l’Ivoire Golf Club d’Abidjan, ces audiences, selon des sources officieuses, sont reportées à demain.

Mais le Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (Cvci) n’a pas attendu pour faire entendre sacolère. « Réconciliation d’accord, mais soins des blessés d’abord », « Oui au pardon, mais aussi à la scolarisation des orphelins ». Ainsi, pouvait-on lire sur les pancartes tenues par environ une soixantaine de victimes de guerre devant une délégation de la Commission dialogue vérité et réconciliation venue tempérer les ardeurs des manifestations. Un tête-à-tête d’une dizaine de minutes entre le président du Cvci, Issiaka Diaby, et les envoyés de Charles Konan Banny ne réussit pas à calmer la colère des victimes qui crient à l’injustice et à l’abandon. « Nous sommes là pour vous rassurer. Vous ne serez pas oubliés. Le gouvernement a promis de s’occuper des victimes», a déclaré aux victimes un membre de la délégation de la Cdvr. Loin de se laisser rassurer, les manifestants, majoritairement composés de vieilles femmes et d’hommes âgés, insistent pour voir en personne le président de la Cdvr. « On veut Banny, on veut Banny… », criaient les victimes. Presque envahie, la délégation a préféré s’éclipser, mais non sans difficultés. Si les missionnaires de la Cdvr parviennent à se glisser dans leurs véhicules 4X4, quitter les lieux ne fut pas chose aisée, puisque pancartes à la main, les victimes empêchent les véhicules de quitter les lieux. Les deux réussissent à sortir par l’entrée même si l’un d’eux a recours à la marche arrière pour se défaire de la foule. Pour Issiaka Diaby, ces audiences publiques sont prématurées. « Il faut mener des actions fortes en direction des victimes qui les prédisposeront à rencontrer leurs bourreaux. Il serait sage de soigner les blessés et s’occuper des orphelins qui veulent aller à l’école, à cette rentrée scolaire », a expliqué le président du Cvci. « Nous sommes pour la réconciliation, mais pas au détriment des victimes », a-t-il insisté. Et, le président des victimes de conclure : « Tant que nos doléances ne sont pas satisfaites, il n’y aura pas d’audiences publiques ».

Ouattara Abdul Karim

L’expression

 

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