Clash Au Fpi: Pourquoi Lida Kouassi a Voulu Boxer Abouo N’Dori

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La dernière réunion du comité central du Front populaire s’est terminée samedi en eau de boudin. Deux vice-présidents ont manqué de peu de se boxer sous les regards des autres militants qui n’en revenaient pas. Mais pourquoi Lida Kouassi a voulu administrer une vraie raclée au camarde Abouo N’Dori ? Décryptage et analyse d’un pugilat manqué.

La scène était aussi cocasse qu’ahurissante. Deux vice-présidents du Front populaire ivoirien ont failli en venir aux mains. N’eut été la promptitude d’un autre, lui aussi vice-président, ces deux barons auraient transformé la grande salle de réunion du siège provisoire du Fpi en un ring géant. Et pourtant, les deux protagonistes ne sont pas des moins que rien pour avoir occupé de très hautes responsabilités dans ce pays. Lida Kouassi Moïse et Abouo N’Dori Raymond, puisque c’est de ces deux qu’il s’agit, ont tous deux été ministre de la République sous Laurent Gbagbo. Mieux ils sont tous deux professeurs à l’université et font également partie de ceux qu’on appelle les dinosaures de l’ancien parti au pouvoir. Malgré leur statut, rang, grade et qualité, ces deux personnalités, comme dans une cour de recréation, ont failli se livrer en spectacle. Fait curieux, l’homme pour lequel les deux profs d’université voulaient se tabasser n’était pas présent dans la salle. Alain Dogou, dit Goba Maurice, la pomme de discorde est également cadre de l’ancien parti au pouvoir. Il est aussi professeur, mais officiait, lui, au secondaire. A la différence des deux autres, l’homme pour qui Lida et Abouo N’Dori ont voulu se boxer a représenté Laurent Gbagbo à la Cei et a appartenu à son dernier gouvernement qui n’a pas été reconnu par la communauté nationale et internationale. Mais qu’est ce qui a pu bien se passer samedi, au siège du Fpi au point où les deux socialistes ont froissé les clauses de camaraderie pour enfiler les gants ? A la vérité, le débat sur le maintien ou pas du Fpi à la nouvelle Commission électorale indépendante n’est que la face visible de l’immense iceberg d’animosité qui caractérise les frontistes après leur déchéance. En affirmant que Alain Dogou est un ‘‘serial looser’’ et qu’il ne mérite pas par conséquent de représenter le Fpi à la Cei, Lida Kouassi ne fait que rappeler aux Ivoiriens l’état d’esprit des pro-Gbagbo qui ont voulu opérer un passage en force après la présidentielle de 2010.

Lida-Dogou : Que la guerre commence

Dire que Alain Dogou était ministre de la Défense et c’est avec lui que Gbagbo a perdu la guerre est donc un artefact pour masquer les récriminations des frontistes à l’endroit de ce dernier. La vérité que Lida Kouassi n’a pas voulu dire au risque de déculotter le Fpi est que Alain Dogou était également le représentant de Laurent Gbagbo à l’ancienne Cei. Mais celui-ci, contrairement au plan qui avait été arrêté, n’a pas pu permettre au Fpi de réussir le coup parfait en tripatouillant les résultats du deuxième tour de la présidentielle de 2010. Et ça, beaucoup de frontistes à qui l’on a ainsi enlevé le pain de la bouche ne sont pas prêts à le lui pardonner. A la vérité, Lida Kouassi estime qu’envoyer encore Alain Dogou à la nouvelle Cei alors qu’il n’a pas pu gérer la forfaiture électorale en2010, c’est se faire harakiri pour une seconde fois. Ceci est d’autant vrai dans la mesure où dans les milieux des pro-Gbagbo, l’on estime aujourd’hui que Damana Pickass, l’homme par qui tous les malheurs sont arrivés, est un héros parce qu’il a joué son rôle en empêchant Bamba Yacouba, alors porte-parole de la Cei, de lire les résultats du vote des ivoiriens. Pour les pro-Gbagbo, si tous ceux qui étaient à la Cei pour le compte du Fpi avaient fait comme Damana Pickass, peut-être que Gbagbo serait encore au pouvoir. Alain Dogou qui représentait Laurent Gbagbo à la Cei et qui n’arien fait pour l’aboutissement du Plan commun (Sic) apparaît donc comme un traître aux yeux de tous les caciques du Fpi et mérite par conséquent d’être châtié. Le fait de dire qu’il était ministre de la Défense et n’a pas permis à Laurent Gbagbo de gagner la guerre est donc un prétexte pour administrer une vraie raclée à tous ceux qui vont oser défendre Alain Dogou. N’eut été la promptitude de Gossio Marcel, peut-être que Lida Kouassi aurait refait le portrait d’Abouo N’-Dori ou vice versa. Mais après ce premier round, jusqu’où ira la guerre entre les deux anciens ministres de la Défense de Laurent Gbagbo ? Rendez-vous au deuxième round le 13 septembre, date à laquelle se tiendra un nouveau comité central du Fpi.

Kra Bernard

L’expression

 

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