Retour Sur Une Hystérie a La CPI – Blé Goudé Parle, Gesticule, Parle Encore Et Accuse : Quand La Parole Creuse La Tombe De Son Auteur

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En certaines circonstances et certains lieux, il est bon de se taire. Mais si la situation exige que l’on parle, il est donc sage de parler peu et bien. Au contraire, lorsque l’on parle beaucoup, voire un peu trop, surtout à des personnes intelligentes, inconsciemment l’on se découvre, ouvrant de larges et profondes failles en son moi. Et la belle parole que l’on voulait salvatrice, devient la fossoyeuse de son auteur à qui, elle creuse une profonde tombe. Devant les juges de la Cour Pénale Internationale (CPI), pour se défendre et donner la réplique à la Procureur Fatou Bensouda, Charles Blé Goudé, a parlé, parlé, gesticulé, accusant Bensouda d’être contre sa personne, accusant l’ONUCI et le pouvoir en place qui aurait peur de l’affronter dans l’arène politique. Oui, Charles Blé Goudé a parlé, il a tout dit sauf la vérité en se faisant passer pour la victime expiatoire d’un complot ourdi contre sa personne. Ici, nous analysons des morceaux choisis du discours de Charles Blé Goudé et asseyons de démontrer comment ces paroles creusent la propre tombe du jeune activiste au crane dégarni, au lieu de refermer derrière lui, les portes de la Haye, comme il l’espère.

Une attaque frontale contre Bensouda

Se croyant sur un des podiums de ses ‘’ex-parlements et Agoras’’ du Plateau ou de Yopougon, Blé Goudé, de charger la Procureur Fatou Bensouda : « Fidèle à ma philosophie politique pacifiste connue de tous les ivoiriens sauf de Mme la Procureur, je n’ai jamais possédé d’arme, ni à titre individuel ni à titre collectif. Par quelle alchimie pourrai-je arriver à distribuer ce que je ne possède pas ? ». « J’ai fait des dons, réparer des mosquées. Et Mme la Procureur n’a pas vu cela ? ». « C’est moi qu’il (Mme la Procureur) vient traiter ici de criminel, pendant que les criminels sont en liberté, entrain de narguer mes parents ». « Je trouve injuste que l’on veuille faire supporter à mes frêles épaules, les lourdes responsabilités de la crise qui a endeuillé mon pays ». « Parce que vous voulez me faire passer pour un criminel ? » et « Pourquoi vous n’avez pas dit ça ? Parce que vous voulez me faire passer pour un criminel ». Blé Goudé semble ignorer que son mentor, Laurent Gbagbo a acheté des armes d’une valeur de 800 milliards de FCFA. Des armes pour tuer ses propres concitoyens dont des armes non conventionnelles comme les mines anti-personnelles et des « Orgues de Staline ». Qui l’a vu les transportant et les entreposant ? Et pourtant on a retrouvé ces armes. Blé Goudé sait très bien comment il convoyait ces armes à travers le pays. Lorsque ses frêles épaules parcouraient le pays pour haranguer les jeunes patriotes et déposer des armes à San-Pedro et partout ailleurs, affublés de gardes du corps, où se trouvait le Charles Blé Goudé qui crie son innocence ? L’histoire est têtue.

Au lieu de se défendre, il accuse le pouvoir d’Abidjan sans convaincre

Comme s’il voulait indiquer le chemin à la CPI pour réorienter ses enquêtes, lui démontrant du coup qu’elle est incompétente, Blé Goudé dit et répète : « Même mes proches jusqu’aujourd’hui, des personnes qui m’aiment et que j’aime, continuent de souffrir les conséquences de mon engagement. Ce pouvoir les traque, les gens habitent toujours dans leurs maisons, les gens leur arrachent leurs forêts. Mon village a été incendié. Ils avaient érigé la violence en programme politique parce qu’ils voulaient le pouvoir à tout prix. Ils veulent se servir de cette cour pour se débarrasser d’un adversaire politique ». Voilà quelqu’un qui croit se défendre en accusant. Au lieu de rejeter en bloc ce qui lui est reproché, il accuse comme pour dire « Si j’ai fait ceci, c’est parce que les autres ont fait cela. Il fallait que je leur donne la réplique ». Et vlan ! Qui croyait prendre, se fait prendre. En dehors de sa légendaire violence, quel poids politique a-t-il pour que des gens le craignent tant ? Fanfaronnade !

Blé Goudé se dépeint comme un homme de paix

Volant la vedette à ses avocats qui auraient pu le présenter sous un jour saint, Blé Goudé préfère présenter ‘’son’’ Blé Goudé, l’homme de paix que les ivoiriens ne lui connaissaient pas : « Convaincre et non vaincre, tel est mon crédo. C’est pourquoi je partais dormir derrière les rebelles pour les convaincre de venir, on va se réconcilier. Je le faisais pour mon pays, pas pour que Gbagbo reste au pouvoir. Pour la paix dans mon pays, j’ai pris beaucoup de coups. Les gens cherchent forcement à faire de moi, ce que je ne suis pas. Mme la juge, je vais peut-être vous surprendre, je vais vous rassurer. (Qui a besoin d’être rassuré, soit dit en passant ?). Je ne cherche pas forcement à être libre. La liberté est dans l’esprit. Je cherche une seule chose, la manifestation de la vérité. Quand je dis que le Burkina Faso est à la base de la crise ivoirienne, ça ce n’est pas la haine. Les rebelles mêmes le reconnaissent. Ils ont été formés au Burkina Faso et c’est de là qu’ils sont descendus sur la Côte d’Ivoire. Je n’ai pas incité des gens à aller tuer des burkinabè, ce n’est pas vrai. Pour moi, la vie humaine est sacrée. Un corps sans vie, n’a pas de couleur politique. Aucune goutte de sang n’existe contre moi. J’ai les mains propres. Il vous plaira Mme la Présidente, de demander à l’accusation d’orienter ses enquêtes ailleurs. Et d’inscrire mon nom sur la liste des victimes de cette guerre. Oui Mme, je suis une victime sinon je ne serais pas ici ». Quel culot de pérorer devant des juges ‘’ qu’on ne veut pas forcement être libre’’. N’est-ce pas là un défi lancé à ceux-ci, pour quelqu’un qui se dit victime, même si certains avaient des doutes à se prononcer sur le cas Blé Goudé ? Lorsque devant ses ‘’parlementaires’’ Blé accuse le Burkina Faso d’avoir abrité les rebelles qui ont attaqué la Côte d’Ivoire, il savait bien le fond du message qu’il lançait. Et ensuite, venir présenter ses mains tachetées de sang et prétendre qu’elles sont propres. Seuls ceux qui n’ont pas vécu en Côte d’Ivoire ou n’ont pas suivi la crise, cherchent encore qui étaient les victimes. Sinon, ils sont bien connus.

Qui était donc Blé Goudé pour faire ce qu’il dit avoir fait ?

Blé Goudé était-il un simple citoyen qui posaient des actes d’envergure nationale ou jouissait-il d’un quelconque pouvoir ? Quelle personnalité était Blé Goudé pour affirmer : « Mme la Présidente, je suis allé dans les mosquées, dans les églises, j’ai rassuré les ivoiriens. Je suis allé prendre les rebelles pour les ramener à Abidjan. Je suis allé voir le représentant spécial de l’ONU à la veille des élections pour lui dire « Monsieur, je vous demande pardon, ce que je vois, les partisans de Ouattara sont entrain d’incendier les résidences des Directeurs de Campagne de Gbagbo à Korhogo, à Katiola ». Pour lui dire « Il faut que Gbagbo, Bédié et Ouattara fassent une campagne pour désarmer les cœurs avant les élections ». On ne m’a pas écouté Mme ». Au nom de quoi et de qui ? Après avoir posé toutes ces actions, on ne peut pas être un citoyen lambda. Charles Blé Goudé était doté de pouvoirs colossaux dans ce pays. 

Blé Goudé s’est-il défendu ou tout au contraire, il s’est enfoncé

Après près d’une heure d’horloge, de paroles, de défi, d’accusations et de flagorneries, Blé Goudé, le maitre des Agoras et Parlements ivoiriens, a-t-il pu convaincre de son innocence ou s’est-il tout simplement planté ? Celui-là même qui ose montrer à la CPI où orienter ses enquêtes car elle s’est lourdement trompée sur toute la ligne. Sacré Charles Blé Goudé ! Les souvenirs et habitudes des Agoras et parlements sont têtus. Bonne chance, cher maitre !

 Khalil Ben Sory

Lementor.net

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