Pour Que Vive Le FPI !

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Pascal Affi N’Guessan est-il candidat à l’élection présidentielle de 2015 ? Assurément. Il a annoncé au cours de sa tournée politique à Dabakala, sa candidature à sa propre succession à la présidence du Front populaire ivoirien (Fpi), en invitant son parti à reprendre sa place au sein de la Commission électorale indépendante (Cei) et à aller aux élections. Des élections à propos desquelles il a déclaré : « Si nous n’y allons pas, nous sommes morts ». 

Surprise ! A y voir de près, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Sous « le soleil des indépendances » au sein du Fpi, devrions-nous dire, pour faire un clin d’œil à Ahmadou Kourouma.  Le numéro 1 du Fpi joue, à son habitude, cartes sur table. On lui connait déjà son audace à prospecter de nouvelles voies, en dépit des murmures de certains de ses « opposants internes ». Il l’a déjà démontré par le passé avec un remaniement stratégique du secrétariat exécutif. Un coup d’autorité qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Cette fois-ci, il prend le contre-pied des décisions du comité central tenu récemment et mobilise les militants à sa cause. Visiblement, il a un sens élevé des ruptures créatrices pour sortir des sentiers battus. Même si cela fera du bruit, il tient à être conséquent envers ses idéaux d’homme politique ayant en mains la destinée du Fpi. Cela ressemble vraiment à ce natif de Bouadikro, sous-préfecture de Bongouanou.

Au sujet de la course au fauteuil présidentiel, les milieux avertis savaient déjà qu’il ne crachera pas sur cette compétition. Ce ne serait donc pas une surprise, pour la plupart des Ivoiriens, d’apprendre qu’en 2015, l’ancien premier ministre de Laurent Gbagbo a rejoint le starting bock. Pour l’instant, c’est toujours le remue ménage au sein du Fpi. La polémique s’enfle et certains jurent de mettre Affi N’Guessan à la touche au prochain congrès. La course aux signatures pour lui opposer la candidature du président Gbagbo, se poursuit. Mais cela n’ébranle point l’assurance de l’homme. Le refus de tourner le dos à l’affrontement est devenu le maître de plusieurs caciques du parti fondé par Laurent Gbagbo. Cela leur dicte toutes leurs extravagances et faiblesses, tous leurs extrémismes. A s’y méprendre, on se croirait toujours en 2010 – 2011. Comme pour dire que les vieux démons ne sont jamais loin tant qu’on n’a pas osé la catharsis, le sacrifice propitiatoire, mais qu’on s’est contenté de l’expiatoire.

En toute objectivité, la vison du président du Fpi relève d’une cohérence politique dont la non appropriation réduirait considérablement les marges de manœuvre de l’opposition. Il est donc heureux de constater que nombreuses pontes du parti à la rose s’intéressent au combat pour l’alternance politique. Un combat de longue haleine dont le triomphe réside dans la constance et la détermination de l’opposition à solliciter les suffrages des Ivoiriens.

Le Fpi a mille et une raisons de ne pas s’ostraciser. Faudrait-il rappeler à ses dirigeants qu’un lâcheur ne gagne jamais et qu’un gagneur ne lâche jamais ? Aller aux élections, c’est confirmer que le Fpi est résolument engagé pour un Etat de droit. Aller aux élections, c’est confirmer au monde entier que l’opposition a toute sa place dans l’architecture démocratique de notre pays. Aller aux élections, c’est montrer son attachement à l’expression plurielle des opinions, à la garantie des libertés fondamentales. Le Fpi souffre certes de l’incarcération de son leader charismatique à la Cour pénale internationale (Cpi). Mais ce serait faire preuve d’une tragique inculture politique historique que de boycotter les urnes. En rejetant la politique de la chaise vide, Affi N’Guessan indique clairement que le Fpi, plongé dans la nuit du passé, a intérêt à s’arc-bouter autour d’un même radeau ou d’une même chaîne, en prenant appui sur sa chance de survie pour se libérer. Il faut oser briser les liens de la passivité et demeurer dans le jeu politique, aux fins de se donner les meilleurs moyens de reconquérir le pouvoir. Et pour que vive le Fpi.

Reste maintenant que la majorité des militants expriment à l’endroit de leur président leurs vœux de réussite dans la grande épreuve qu’il a décidé d’affronter. Tout en soulignant que ce n’est  pas seulement la participation aux élections qui importe, mais aussi l’engagement du Fpi à s’inscrire dans la dynamique de la paix et de la cohésion nationale.  

Par le Dr ALEXIS GEORGES KOUNOUHO

georexk@gmail.com

CONSULTANT – FORMATEUR EN MANAGEMENT

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