Ebola, Touche Pas à Mon Pays !

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Elle a atteint une audience extraordinaire en un laps de temps. Les médias nationaux et internationaux parlent d’elle constamment. Elle fait l’objet de toutes les attentions dans les regroupements régionaux, continentaux et mondiaux. Elle s’invite dans tous les débats. Elle a décidé de parcourir le monde entier. Certains pays frontaliers l’ont déjà accueillie sur leur  sol à leur corps défendant. Car en vérité,  elle est mortelle. Son leitmotiv : arracher des vies humaines. Les spécialistes l’ont baptisée « Fièvre Ebola ».

Depuis son apparition, la fièvre Ebola a déjà emporté plus de trois mille personnes.  La Côte d’Ivoire n’est pas touchée. Nous pouvons donc nous réjouir, non pas du malheur qui frappe des pays frères, mais de ce que le gouvernement ivoirien, sous le leadership éclairé du président Alassane Ouattara, ait engagé très tôt une multitude d’actions préventives. Information et communication tous azimuts sur le virus et les moyens de s’en prémunir. Un système d’alerte maximale a été mis en place avec une veille plurisectorielle de détection de tout cas suspect. L’Etat fait ainsi sa part. Mais il faut reconnaître que la partition étatique, à elle seule, ne suffit pas pour maintenir loin de notre pays, ce touriste malveillant. Dans un élan de solidarité nationale, de citoyenneté responsable, nous devons unir nos voies pour crier ensemble « Touche pas à mon pays ! ». Un cri de combat, expression de notre attachement à une Côte d’Ivoire sans Ebola. Pas un cri euphorique qui s’estompe vite. Il nous faut un cri collectif, retentissant et permanent. Il nous faut crier notre détermination commune à ne pas créer les conditions de la recevabilité de ce virus. Il nous faut maintenir le cap de l’espoir en ne banalisant pas les mesures préventives prises par l’Etat de Côte d’Ivoire.  Même si cela doit bousculer nos habitudes. En somme, il s’agit de prêter main forte à l’Etat pour triompher du mal.

L’Etat peut-il tout, tout seul, sans l’impulsion du citoyen ? Certains nous diront : « c’est la mission du gouvernement de nous protéger ; c’est son devoir de veiller à ce que la catastrophe ne frappe à nos portes ; on a rien à en foutre ». Raisonner ainsi n’est qu’une façon de se dédouaner à bon compte, de se mentir à soi-même. C’est faire l’option de démissionner. Dans un régime démocratique, le citoyen détient la clé de son destin. Voilà qui valide l’idée selon laquelle, la démocratie, c’est « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Rester indifférent, insensible et passif face à la menace, c’est engager sa responsabilité pour le pire qui surviendrait. Tourner le dos à l’Etat, c’est ne pas se rendre compte que l’Etat, c’est nous-mêmes.

Pourquoi attendre que tout devienne apocalyptique avant de se décider à faire quelque chose ? Pourquoi attendre que tout devienne exigible, urgent et inquiétant ? Pourquoi ne pas s’associer dès maintenant à ce cri citoyen ? A force de trouver des excuses pour continuer à chasser et manger les viandes de brousse interdites, nous nous faisons complices d’un crime.  A force de trouver des arguments pour continuer à serrer des mains, à s’illustrer dans des accolades, alors que cela fait partie des mesures édictées par le Ministère de la santé publique, ne soyons pas surpris d’avoir à gérer des crises que nous aurions nous-mêmes occasionnées. Si nous épousons l’indiscipline, elle nous conduira dans le gouffre. Et notre rêve, de voir la Côte d’Ivoire épargnée de la visite meurtrière de cette maladie, se serait évanoui. La victoire sur Ebola procède d’une bonne synergie d’actions entre les gouvernants et le peuple. C’est pourquoi, il urge pour nos, populations de jouer leur partition, en faisant leur la lutte contre la fièvre Ebola. Ce serait l’amorce d’une véritable révolution mentale, avec de nouvelles habitudes et attitudes adoptées pour une émergence assurée.

Par  le Dr ALEXIS GEORGES KOUNOUHO

georexk@gmail.com

lementor.net

 

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