Affi N’guessan Le ‘’Libéré Provisoire’’ : Le Sens Caché D’une Conférence De Presse

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Au cours d’une conférence de presse prononcée lundi dernier, le Président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, a appelé les juges à faire preuve de « responsabilité afin de dire le droit car ces procès qui s’ouvrent sont un tournant décisif pour la démocratie en Côte d’Ivoire ». Après avoir joué sur les sentiments des hommes politiques ivoiriens, le FPI, à travers son Président Affi N’guessan, veut attendrir la justice ivoirienne. Malheureusement pour lui, il se prend de la mauvaise manière. En invitant celle-ci à « dire le droit », Affi ne fait-il pas là, le procès des hommes de la maison de Thémis ? Lui Affi, est-il en droit de leur dire ce qu’ils doivent faire en la circonstance ? Lui, le libéré provisoire, oublie-t-il ce qui lui est reproché et ce qu’il a réellement fait ? Oublie-t-il tout le mal que le FPI dont il est le Président, a fait subir à la Côte d’Ivoire ? En quoi la condamnation de ceux qui sont poursuivis devant la cour d’assises pour « atteinte à la défense nationale, complot ou attentat contre l’autorité de l’Etat, constitution de bandes armées, direction ou participation à un mouvement insurrectionnel, trouble à l’ordre public, rébellion, usurpation de fonction, tribalisme et xénophobie », peut changer le sens de la démocratie dans ce pays ? C’est plutôt leur non condamnation qui peut amener à se poser des questions sur la démocratie au pays d’Houphouët Boigny. Conscient de la lourdeur des charges contre lui et ses semblables, Affi veut jouer sur les sentiments en se faisant passer pour l’innocente victime qui a été pris dans son jardin, arrosant ses fleurs. Comme sous un régime sans foi ni loi.

Affi veut entrainer sur le terrain politique, ceux qui n’ont pas vécu la crise ivoirienne

Oui,  Affi N’guessan se dit inquiet de voir le procès virer sur le terrain politique : « Il faut le dire tout net : ce procès est un procès politique. La qualité des personnalités concernées, le choix de la cour d’assises pour les juger et le contexte de ce procès le montrent », déclare-t-il sans sourciller. Saisissant la perche de la réconciliation nationale voulue par le Président Alassane Ouattara, il poursuit en se demandant : « En quoi ce procès contribue à la normalisation, à la paix et à la réconciliation nationale ? Comment le gouvernement peut-il dire qu’il continue de tendre la main à l’opposition et ouvrir en même temps les portes des prisons pour y conduire les opposants ? ». Pascal Affi N’guessan présente son camp comme de simples opposants qui sont en dehors de la grave crise que la Côte d’Ivoire a connue. Il feint d’oublier qu’il fait partie du cercle restreint qui a encouragé l’ex-Président Laurent Gbagbo à ne pas reconnaitre sa défaite devant Ouattara. Il oublie aussi de reconnaitre qu’il fut le premier à annoncer : « Nous allons annuler le vote dans les régions du Nord ». Il oublie enfin que c’est encore lui qui, au lendemain de la capture de Laurent Gbagbo, a lancé un appel insurrectionnel depuis l’Hôtel Pergola. Affi oublie, oublie.

Selon Affi 1er, Ouattara veut éliminer ses adversaires politiques

« Ce procès vise à nous disqualifier afin de ne pas avoir d’opposition à la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre 2015. En choisissant de nous juger en cour d’assises, le régime Ouattara veut nous faire passer pour de grands criminels afin de nous priver de tout droit politique, espérant ainsi pouvoir se retrouver sans une opposition significative en face de lui ». Si Affi N’guessan a confiance en la justice et surtout, si Affi N’guessan est innocent comme il le prétend avec ses semblables, pourquoi voit-il déjà les portes des prisons ouvertes à eux ? N’est-ce pas le lieu de prouver devant le monde entier, que lui et le FPI sont blancs comme neige ? Pourquoi le Président du FPI est-il si pessimiste sur l’issue du procès alors que lui et son parti clament partout, leur innocence ? A moins que … Ouattara a-t-il besoin d’écarter un adversaire politique, surtout issu du FPI ? Avec le FPI, on aura tout entendu dans ce pays. Le bourreau qui se fait passer pour la victime et le moins pesant qui se prend pour un éléphant.

La justice doit faire son travail

Malgré les plaintes, les complaintes et jérémiades d’Affi N’guessan, la justice doit faire son travail et « aller jusqu’au bout », comme aiment à le dire les refondateurs. Ainsi, les ivoiriens et le monde entier sauront qui a fait quoi. Quitte à ce que, grâce à la magnanimité du Président de la République, SEM Alassane Ouattara, des élargissements d’ordre politiques surviennent. Au moins, chacun sera situé.

Khalil Ben Sory

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