Elle ne coûte que mille francs (1000) FCFA, la carte d’adhésion au RDR pour se prévaloir militant du parti logé à la rue Lepic. Posséder cette carte de militant est une nécessité aussi bien pour le militant du parti cher au Président Alassane Ouattara qu’au parti, le RDR. Ce, pour plusieurs raisons. D’abord pour le parti, c’est un baromètre qui situe sur le nombre de militants enthousiastes, prêts à revendiquer partout, leur adhésion au RDR. C’est aussi, une forme de cotisation-contribution du militant de base qui, sans pression aucune, apporte sa modique part à la caisse de son parti pour le financement de certaines activités. C’est aussi pour les responsables de la Direction du RDR, à partir d’une base de données, connaitre le nombre total de militants effectifs du parti. Ainsi, dans un passé proche, les responsables locaux remontaient au niveau de la Direction Centrale, le nom et la section du militant qui prenait sa carte. Avec le ‘’système biométrique’’ utilisé aujourd’hui, si de manière globale, les responsables de la Direction peuvent connaitre le nombre de militants, peuvent-ils connaitre le nombre de militants dans une région, dans un département et dans une section ? A partir du moment où des militants mal formés, peuvent déclarer appartenir à un quartier d’Abidjan et obtenir leur carte, ce qui pour eux, est l’essentiel, alors qu’ils viendraient d’une région autre qu’Abidjan. La réponse affirmative est moins certaine pour la Direction du parti. Encore moins pour le Secrétaire Départemental si l’on se réfère à la manière centralisée de la délivrance de la carte. Ainsi, le militant qui partirait de Korhogo, de Man, d’Abengourou, de Daloa ou de Bouaké et qui se ferait établir sa carte à Abidjan, sans que son secrétaire de section, son Secrétaire Départemental n’en soient informés, comment ceux-ci peuvent connaitre et dire le nombre exact de militants qu’ils auraient amenés à prendre leur carte ? Alors que la logique aurait voulu que le Secrétaire Départemental sache le nombre de militants dans son département et même par section, possédant une carte d’une période X à une période Y. Ce qui l’amènerait à connaitre quels secrétaires sont dynamiques auprès des militants et quels secrétaires sont quelque peu défaillants et à qui, il faut demander d’en faire d’avantage.
Faciliter la tache du Secrétaire Départemental
Cette facilitation de la tache du Secrétaire Départemental, voire même sa revalorisation aux yeux des militants, ne peut se faire qu’en déposant des lots de cartes dans les secrétariats départementaux comme dans l’ancien temps. S’il y a changement de mode opératoire, cela peut avoir plusieurs raisons possibles :
– Soit, des Secrétaires Départementaux auraient utilisé l’argent recueilli à d’autres fins.
Si tel est le cas, le parti n’a-t-il pas de moyens de coercition pour éviter telle pratique à l’avenir ? Doit-on demeurer dans le manque de confiance aux responsables locaux pour rendre l’acquisition plus compliquée ?
– Soit, le système biométrique ne permet pas l’établissement de la carte à partir des départements ?
Pourtant, ce sont les hommes qui introduisent les données dans les machines avant qu’elles ne soient opérationnelles. Pour chaque département, ne peut-on pas prévoir par exemple, mille (1000) places biométriques, en permettant que les Secrétaires Départementaux paient à l’avance, 300 à 500 cartes qu’ils placeraient auprès de leurs militants ? Avec un délai de rigueur (trois mois par exemple) pour venir compléter les données biométriques ? Cela changerait énormément la donne.
L’avantage de l’acquisition de la carte sur place
Sur place, lorsqu’un militant vient d’obtenir sa carte et qu’il la brandit fièrement devant ses camarades, ceux qui n’en ont pas encore, sont aussitôt motivés pour s’en procurer. Alors sur place ou le lendemain, ils se rendent au siège local pour se faire établir leurs cartes. Mais lorsqu’il faut déposer son argent, la photocopie de ses pièces et attendre une date que le Secrétaire Départemental ne saurait donner, il va de soi qu’il y aurait moins de candidats. N’oublions pas que l’africain est pragmatique. Alors que l’établissement sur place de la carte présente beaucoup d’avantages et pour les Secrétaires Départementaux et pour le parti. Un Secrétaire Départemental, avec ses propres moyens ou aidés de bonnes volontés, peut organiser des campagnes de remise gratuite de cartes à des militants démunis ou autres pour leur militantisme avéré. Ainsi, selon la population électorale d’un département donné, le Secrétaire Départemental peut se faire une idée à partir du nombre de militants possédant une carte et mettre des stratégies en œuvre pour aller vers ceux qui n’en possèdent pas. C’est aussi une forme de ratissage. Qui a dit qu’on ne peut pas adapter le système biométrique à la réalité du terrain. Ne dit-on pas que faire la politique est la saine appréciation des réalités ? 2015, c’est demain et il se prépare aujourd’hui.
Khalil Ben Sory
Lementor.net
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