Lorsqu’il sent peser sur lui son insupportable solitude, n’ayant autour de lui aucun petit-fils à qui raconter l’épopée de Soundiata Keita ou de l’Imam Samory Touré, le vieil homme dont l’avenir est depuis longtemps derrière lui, rassemble en lui toute sa bave qu’il crache en l’air. Ce que certains journaux bleus, sa seule tribune d’expression, qualifient de ‘’cracher du feu’’. Entre donc entre deux journaux bleus, Abou Cissé, car c’est bien de lui qu’il s’agit, le ‘’pseudo-oncle’’ ou le ‘’prévalu-oncle’’ du Dr Alassane Ouattara, ne se lasse point de faire de ‘’graves révélations’’. C’est toujours lui qui fait des révélations. Le Quotidien d’Abidjan de mettre à sa UNE : « Procès des pro-Gbagbo / En colère, Abou Cissé crache du feu : les graves révélations de l’oncle de Ouattara ». En fait de révélation, il n’y en a aucune dans cette ‘’lettre ouverte’’ d’Abou Cissé à l’Honorable Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale française qui effectue une visite de travail en terre ivoirienne. Aucune révélation sauf les élucubrations d’un frustré, d’un aigri qui attend qu’on lui tende la main. Pourtant, comme un moustique sur la cuirasse d’un éléphant, les ‘’explosives révélations’’ de ‘’l’oncle d’ADO’’ n’ont rien apporté, ni rien pris à la Côte d’Ivoire. Bien au contraire, le pays gouverné avec maestria par Alassane Ouattara dont il se dit ‘’parent’’, avance résolument, majestueusement vers son but : le développement. Cette marche certaine rappelle le poème de l’écrivain français Leconte De Lisle, ‘’les éléphants’’ dont voici un bel extrait :
Celui qui tient la tête est un vieux chef. Son corps
Est gercé comme un tronc que le temps ronge et mine
Sa tête est comme un roc, et l’arc de son échine
Se voûte puissamment à ses moindres efforts.
Sans ralentir jamais et sans hâter sa marche,
Il guide au but certain ses compagnons poudreux ;
Et, creusant par derrière un sillon sablonneux,
Les pèlerins massifs suivent leur patriarche.
Comme s’il détenait les clés de la Côte d’Ivoire, il se permet, ô sublime outrecuidance, de demander à l’honorable visiteur : « Que vient-il faire dans un pays en proie à une justice des vainqueurs ? Ce que Laurent Gbagbo a fait de si mal à la France au point de vouloir le garder dans une prison étrangère ? ». N’est-ce pas la même rengaine ? La France contre Gbagbo ? Où est la révélation ? Ayant perdu toute mesure, surement à cause de son grand âge, il poursuit en affirmant : « Je voudrais que vous sachiez que c’est l’ombre de Laurent Gbagbo qui a plané sur l’élection française qui a fait de François Hollande, le chef d’Etat français. Il faut savoir reconnaitre le bienfait en aidant le leader panafricain à recouvrer sa liberté et à venir enterrer dignement sa génitrice ». Et de poursuivre avec cette menace : « Vous risquez de perdre gros si vous ne vous joignez pas aux mouvements panafricains qui travaillent à cela ». Il faut rappeler à Abou Cissé qu’en 2013, la France avait une population de 66,03 millions d’habitants avec seulement 2 780 000 noirs immigrants français ou non. Combien ont-ils pesé dans la balance électorale si tous ceux-là avaient voté Hollande, ce qui n’est pas le cas. Soyons sérieux tonton Abou Cissé. De la menace qu’il brandit, quoi dire, tellement la couleuvre est dure à avaler. Liberté d’expression, quand tu nous tiens. En guise de ‘’cracher du feu et faire des révélations’’, voilà la bombe de Abou Cissé, l’oncle d’ADO. Pitoyable.
Khalil Ben Sory
Lementor.net
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