Les Résidences Des Proches De Compaoré Comme Un Musée

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Les dégâts causés lors des manifestations des 29 et 30 octobre 2014 au Burkina Faso continuent d’être un sujet d’actualité dans la capitale burkinabè. Plus d’une semaine après la chute de Blaise Compaoré, plusieurs résidences de personnalités de l’ex-pouvoir vandalisées attirent jusque-là de nombreux curieux qui viennent prendre des photos. Au nombre de ces résidences, celle de François Compaoré, le frère cadet du président, qui ressemble désormais à un musée.

Boulevard Charles De Gaulle, ce vendredi 07 novembre 2014. En face de lʼuniversité de Ouagadougou, un parking improvisé accueille une centaine de motos. Les Ouagalais, depuis la chute de lʼex-président, se donnent rendez-vous tous les jours à la résidence de François Compaoré, frère cadet du président déchu, pour visiter ce qui reste du pillage. Lʼimposante résidence nʼest plus que lʼombre dʼelle même. Du sous-sol au balcon de cette bâtisse de haut standing, rien nʼa été laissé par les pilleurs. Le décor qui sʼoffre ressemble fort bien à un vestige. Comme si les dégâts avaient été causés par un explosif. Et pourtant aucune bombe nʼa été larguée sur cette résidence cossue. « Nous avons tout emporté ici », a lancé une voix parmi les nombreuses personnes qui visitaient la multitude de pièces de la résidence. Ce07 novembre, ils étaient au moins une centaine les Ouagalais qui ont voulu satisfaire leur curiosité en allant voir où vivait le frère de lʼex-président. Plus que le musée national de Ouagadougou, situé en face du Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles De Gaulle, la résidence de François Compaoré est devenue un site attractif. Devant lʼesplanade de la bâtisse, des copies de documents confidentiels tels que des rapports des services de renseignements généraux et des courriers de marabouts adressés à lʼex- locataire des lieux (pour le prévenir de telle ou telle situation ou lui conseiller tel sacrifice à faire) sont en vente. Des copies qui sʼarrachent comme de petits pains par les visiteurs. Dans la foulée, des commentaires les plus injurieux au plus fantaisistes fusent. « Depuis le samedi 31 octobre, les gens arrivent de partout tous les jours pour visiter cette maison», rapporte Ali Rouamba, lʼun des vendeurs des copies de document. Un site qui, il y a juste une semaine, était encore une forteresse où personne nʼosait sʼaventurer à Ouagadougou. Aujourd’hui, cette résidence pillée jusqu’aux câbles électriques accueillent des centaines de visiteurs qui y défilent à longueur de journée. Immortalisant leur passage par des prises de photos dans les chambres vidées de leurs contenus.

Ailleurs, au camp Fonctionnaire sur lʼavenue Bassawarga, la résidence de la dame dʼaffaires Alizette Ouédraogo, belle-mère de François Compaoré, nʼa pas échappé aux flammes destructrices. Les manifestants lʼont littéralement pillée avant dʼy mettre le feu. De la somptueuse résidence dont la vue sʼimposait depuis la Cathédrale de Ouagagougou, il ne reste plus quʼun bâtiment fantôme. Là aussi, le public accourt tous les jours pour contempler les dégâts et tout au tour, des copies de document saisis sont en vente. A Zogona, la résidence du Secrétaire Exécutif du CDP, Assimi Kouanda, a été également pillée et incendiée. Devant lʼesplanade de cette résidence, en face de la mosquée de Zogona, les épaves de trois véhicules obstruent la route. Ces voitures sont entièrement calcinées. Outre ces deux résidences qui symbolisent les attaques ciblées des manifestants les 29 et 30 octobre dernier, lʼAssemblée nationale burkinabé aura été la première institution incendiée. Les flammes dʼune rare violence nʼont rien laissé. Ni les bâtiments ni la trentaine de véhicules de type 4×4 qui se trouvait stationnée là ce 29 octobre. Devant le portail dʼentrée se poste un pick-up et quelques éléments de la police qui veillent nuit et jour sur les décombres. A200 mètres de là, en face de la direction des impôts, les pilleurs nʼont également rien laissé dans lʼhôtel Azalaï où des députés burkinabè avaient été logéspour des raisons de sécurité. Ce sont une dizaine de voitures dont les épaves se dressent devant tout visiteur qui témoignent de la furie des manifestants. Il ne reste plus rien de cet hôtel 5 étoiles, qui faisait la fierté de de la ville de Ouagadougou. Et ce nʼest pas tout. Dans la ville, plusieurs bâtiments supposés appartenir à François Compaoré ou aux proches de lʼex-pouvoir de Ouaga ont été vandalisés. Cʼest le cas dʼun immeuble, en face du stade municipal, qui abritait le cabinet du secrétariat du ministère de lʼAménagement du territoire et de la Décentralisation. Lʼimmeuble a été pillé jusquʼau 5è étage avant dʼêtre brûler. En face de la Maison dʼarrêt et de correction de Ouaga (MACO), un autre bâtiment appartenant à lʼopératrice économique Alizette Ouédraogo a été aussi pillé. A proximité du CHU pédiatrique Charles De Gaulle, un autre immeuble présente le même décor de désastre. Beaucoup dʼopérateurs économiques comme Inoussa Kanzoué qui prospérait dans le secteur du riz ont essuyé de grosses pertes avec le pillage des magasins. Notamment de riz, et dʼappareils électroménagers. Mais à Ouagadougou, tout le monde est unanime que les résidences et les magasins vandalisés par les manifestants étaient bien ciblés. Ils appartenaient à des proches de l’ex president Compaore

Ali

Le Patriote

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