Affi, Le Discours De La Rupture

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Mythique discours de la rupture dans les relations France-Afrique, discours qui a marqué les consciences africaines et l’histoire politique des années 90. Le célèbre discours de la Baule de François Mitterrand. Le discours de Pascal Affi N’guessan lors du dépôt de sa candidature devant le comité de contrôle du Front populaire ivoirien (FPI) pour se succéder à la tête du parti, en garde cependant quelques traits, à le scruter de près. Il sonne, sinon donne le ton d’un discours de rupture. « Le FPI a besoin, à sa tête, d’un militant qui connait le parti pour l’avoir dirigé pendant plusieurs années et qui soit entièrement disponible pour conduire la lutte. Le FPI n’est pas en prison…, le FPI n’est pas en exil…, le FPI n’est pas mort…, le FPI doit rester vivant, libre et présent sur le terrain pour honorer la mémoire des camarades disparus…

Peut-on demander à un otage d’organiser sa propre libération ? Je ne le crois pas et je ne l’imagine pas. Ce n’est pas un bon plan ni pour le président Laurent Gbagbo lui-même, ni pour le FPI…». Ces propos du natif de Bongouanou montrent très clairement qu’il exhorte ses camarades à enterrer définitivement « ce cercueil » qui continue de pourrir l’ambiance au sein du parti à la rose. Pour le fils d’Ettien Affi, il est temps de mettre en terre le « cercueil Laurent Gbagbo » alors que certains refusent d’admettre que l’homme est fini politiquement.

Il faut donc rompre d’avec cette perception réductrice et à la limite rétrograde que la vie du frontiste se limite à l’homme. « Laurent Gbagbo ou rien », cette thèse qui nourrit la guerre de tranchée entre pro-Affi et pro-Gbagbo au sein du FPI. Pour l’ancien maire de Bongouanou, si les militants au sortir du congrès des 11, 12, 13et 14 décembre prochain lui confie encore les rênes du pseudo parti socialiste ivoirien, sa première priorité ce n’est pas d’engager le combat pour la libération de son ancien maitre Laurent Gbagbo, mais sa priorité sera « de ramener l’unité au sein de la famille du Front populaire ivoirien en ouvrant les organes dirigeants à tous les courants et à toutes les tendances..» Voilà qui est clair. Le disciple une fois émancipé est déterminé à rompre avec la vision réductrice du maître. Il sonne la rupture et va croiser le fer électoral avec son ancien patron au 4è Congrès du FPI. Car, il refuse de s’en faire conter par ses adversaires en interne qui animent le courant «Gbagbo ou rien». La crise que traverse le FPI résume bien la pensée du célèbre écrivain russe Fiodor M. Dostoïevski pour qui une loi politique et peut-être naturelle exige que deux voisins forts et proches, quelle que soit leur mutuelle amitié au début, finissent toujours par en venir à un désir d’extermination réciproque.

Moussa Keita

Le Patriote

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