Côte d’Ivoire : De Nombreux Enfants Confrontés à Des Situations Diffciles (SYNTHÈSE)

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ABIDJAN, 20 novembre (Xinhua) — De nombreux enfants ivoiriens sont confrontés à des situations difficiles ou d’exclusion, a fait remarquer jeudi la ministre ivoirienne de la Solidarité Anne Désirée Ouloto, à l’occasion de la célébration du 25e anniversaire de la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant (CDE).

« Il s’agit par exemple du fait de vivre dans un ménage pauvre, de ne pas aller à l’école, d’être privés d’encadrement parental, de ne pas bénéficier de dispositions spéciales en matière de justice pour mineurs et d’être affectés par un handicap », a énuméré Mme Ouloto.

« Par ailleurs, on constate une recrudescence des adoptions illégales sous-tendues par des réseaux parallèles, voire le recrutement, le vol, la vente d’enfants et la gestation par autrui rémunérée », a-t-elle ajouté.

La recrudescence du phénomène des enfants de la rue préoccupe les autorités ivoiriennes qui affichent leur détermination à endiguer le fléau.

Lors d’une rencontre à Abidjan fin octobre, la directrice de cabinet adjoint du ministère ivoirien de la Solidarité, Edmée Mansila, a relevé une proportion importante d’adolescents se trouvant en dehors du circuit scolaire.

« Sur 7,828 millions d’adolescents âgé de 10 à 19 plus de 3 millions, soit plus de 38%, sont en dehors de l’école, dans la rue « , a-t-elle déclaré.

Cette situation, selon elle, tire son origine de plusieurs sources, parmi lesquelles « les crises socio-politiques successives de ces 10 dernières années ».

« La recrudescence constaté du phénomène des enfants de la rue est la résultante de cette situation qui a sérieusement affecté la société ivoirienne et fragilisé toutes ses composantes », a noté Mme Mansila.

Elle a déclaré que le gouvernement est déterminé à résoudre cette « crise sociale » en réussissant à extirper les enfants de la rue.

PROTÉGER LES MINEURS EN MILIEU CARCÉRAL

Lors d’un récent atelier des acteurs nationaux et internationaux des secteurs de la justice et de la santé en Côte d’ Ivoire, la directrice de la protection judiciaire de l’enfance au ministère ivoirien de la Justice, Marguerite Koffi Goun, a plaidé pour une protection accrue des mineurs dans le système pénitentiaire.

« Les mineurs ont par exemple droit à une séparation d’avec autres les mais nous constatons que cette disposition n’est pas toujours respectée », a-t-elle dénoncé.

De l’avis de celle-ci, l’enfant a besoin d’une protection, même s’il se trouve dans une situation d’incarcération.

« La justice qui protège est plus efficace que la justice qui punit », a souligné la directrice de la protection judiciaire de l’enfance.

Marguerite Koffi Goun a déploré l’absence actuelle de structures d’encadrement et de réinsertion des mineurs.

« Les centres d’observation de mineurs existaient, mais ils ne sont plus fonctionnels et certains sont occupés par des personnes qui n’y ont pas droit », a-t-elle noté en substance, faisant état de la nécessité d’agir pour remédier à cette situation.

« Nous voulons mettre en place un mécanisme pour refaire l’éducation de ces mineurs », a-t-elle insisté.Selon des chiffres officiels, la population mineure dans le milieu carcéral est estimée à 150 personnes.

Ces enfants incarcérés se trouvent confrontés à plusieurs difficultés dont la promiscuité, l’oisiveté et les maladies.

A plusieurs occasions, des experts et ONG ont recommandé des réformes du système pénitentiaire ivoirien, concernant notamment les mineurs, les textes actuels étant jugés « anciens ».

46.000 ENFANTS IMPLIQUES DANS LE TRAVAIL DOMESTIQUE

La situation des enfants en Côte d’Ivoire concerne également le secteur du travail domestique. Selon des chiffres officiels, plus de 46.000 enfants d’une moyenne d’âge de 14 ans sont impliqués dans le travail domestique en Côte d’Ivoire.

Outre le domaine du travail domestique, plusieurs secteurs tels que le commerce, les travaux dans les plantations et les mines emploient des enfants.

Selon le ministre ivoirien en charge de l’Emploi et des Affaires sociales Moussa Dosso, les autorités poursuivent les efforts pour parvenir à « une éradication de ce fléau à l’horizon 2016 ».

Le ministre a appelé à une prise de conscience collective pour freiner l’utilisation des tout-petits dans des activités parfois rudes.

« Il faut reconnaître aux enfants vivant dans notre pays le droit à l’éducation, le droit à la santé et au bien-être », a-t-il dit. Fin

Xinhua

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