REPORTAGE – La Côtière : Le Mal De La Défiguration Renait

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Telle une maladie qui n’avait été soignée qu’en surface, laissant le mal en profondeur, la Côtière dont la maladie, la défiguration, avait été ‘’soignée’’ à coups de grands frais et de grosses machines en actions, refait surface. Au grand désespoir des usagers. L’on se souvient que dès sa prise de fonction, le Président de la République, SEM Alassane Ouattara avait fait la promesse de réhabiliter la Côtière, cette voie express de 450 km ralliant Abidjan à Tabou, qui était tant défigurée comme un visage balafré. Il y a moins d’un an, nous écrivions avec fierté et une joie contagieuse, « La Côtière entièrement réhabilitée ». Aujourd’hui, nous sommes amenés à écrire avec regret, « Les séquelles de la défiguration de la Côtière renaissent ». En ce temps pas encore lointain, de San-Pedro pour rallier Abidjan à 350 km, les automobilistes mettaient entre 3 heures 30 et 4 heures 30 mn avec une moyenne horaire de 100 km/heure. Aujourd’hui, parcourir ces 350 km n’est plus du tout, chose aisée.

La Côtière, un axe de développement régional

La Côtière qui en réalité, commence à partir de la déviation gauche au sortir de Dabou, direction Grand-Lahou, est une voie qui connait une très grande affluence en matière de circulation automobile. Des voitures de petits chevaux-vapeur aux gros porteurs que sont les camions de plus de 30 tonnes et les porte-chars, en passant par les cars et mini cars, tous les gabarits y passent. Après quelques mois de service intense à supporter tous ces tonnages de jour comme de nuit, est-ce à dire que la Côtière, de par la qualité et la quantité de matériaux utilisés, n’est pas apte à recevoir toutes ces charges qui passent et repassent ? De Dabou au carrefour Grand-Lahou, les 86 km sont aisés à parcourir. De ce carrefour, le voyage se poursuit paisiblement jusqu’à Zégban et au carrefour Fresco, à 76 km plus loin. Le voyage se poursuivra sans entrave en traversant les villages et campements de Balibon, PK-13, Petit-Bondoukou, Zuzueko et Leledou. A cinq (05) km plus loin, dès la traversée du village de Dassioko, les crevasses et la poussière prennent le dessus jusqu’à Akakro. La dégradation de la Côtière devient alors visible : fissures, trous, crevasses, pans entiers de bitume disparu qui ont cédé la place à la terre ferme avec son lot de poussière. De là jusqu’au carrefour de Sassandra, la dégradation va, s’accentuant de plus en plus. Surtout, entre les villages de Dagbego 1 et Dagbego 2 du canton Trépoint, jusqu’au PK-26 de Sassandra. Des trous ou lits de marigots en pleine voie, qui peuvent atteindre un homme aux genoux. Enfin, le carrefour Sassandra. Un peu de répit et c’est reparti pour juste 75 km pourtant longs par le temps à mettre. Entre 1 h 30 mn et 2 heures. De là jusqu’à Pauly-Brousse, 11 km, la circulation est aisée. De ce village à Moussadougou, 39 km de San-Pedro, les difficultés reprennent. De Moussadougou à Cantondougou, à 6 km de là, commence encore le calvaire des usagers. Trous, crevasses, bitume arraché et poussière comme sur une piste de rallye automobile. Il devient alors difficile d’apercevoir le carrefour Monogaga avant de traverser le village de Pont-Brimé, tellement l’on est absorbé par l’état de la route. Lorsqu’enfin, le corridor Nord de San-Pedro est visible, conducteurs, passagers et même véhicules, poussent un ouf de soulagement après plus de 6 heures de route. Même si les 2 km à parcourir pour atteindre San-Pedro sont aussi ‘’rebelles’’. Il n’est plus du tout à fait aisé de rouler de nouveau sur la Côtière qui pourtant vient d’être réhabilitée il y a à peine moins d’un an. Et l’on a jubilé en se disant qu’il faisait bon, de rouler sur la Côtière, après des années de calvaire où les usagers parcouraient les 350 kilomètres entre Abidjan et San-Pedro en sept (07) heures, voire huit (08) heures d’horloge. Aujourd’hui, nous revenons à la case départ.

La question du matériau, de la technicité et du suivi des travaux se pose

A présent, l’on est amené à se poser des questions après avoir maintes fois décrié « La Côtière défigurée » et plusieurs fois annoncé avec joie « La Côtière entièrement réhabilitée ». Pourquoi l’état de la Côtière se détériore-t-il si rapidement ? Le matériau utilisé est-il adapté à l’état du sol qui regorge d’eau? Le marché de sa réhabilitation est-il confié à une entreprise qui a toute la technicité requise ? Pendant l’exécution des travaux, l’Etat envoie-t-il régulièrement des experts en Travaux Publics pour le suivi des dits travaux ? L’on s’explique difficilement qu’à moins d’un an, le bitume s’effrite aussi rapidement. On a coutume de dire que la route précède le développement. La Côtière représente la voie du développement de toute la région Sud-Ouest avec ses nombreuses potentialités exploitées et non encore exploitées. Avec en plus, les activités du second port ivoirien, 1er port mondial d’exportation de fèves de cacao. Avec un commerce très actif entre la capitale économique Abidjan et la capitale régionale du District du Bas-Sassandra, San-Pedro. Pour toutes ces raisons, la Côtière doit être un bijou. La Côtière doit être régulièrement entretenue. Ses travaux de réfection ne doivent pas être confiés à des amateurs des Travaux Publics. Une fois pour toute, que la Côtière soit réhabilitée par des professionnels, pour de longues années, pour le bonheur des nombreuses populations qui en dépendent. L’émergence prônée et souhaitée par SEM Alassane Ouattara, vers l’horizon 2020, passe aussi par là.

Khalil Ben Sory

Lementor.net

 

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