De L’appel (Le Sourd Cri) Des Militants à L’appel De Daoukro – La Danse Des Majorettes Devant Des Gradins Tristement Vides

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1994, 2014, cela fait 20 ANS. Vingt (20) bonnes années de galère et de martyr dont les quatre (04) dernières se passent dans l’abondance et l’embonpoint des dirigeants et de quelques chanceux dans leur sillage et entourage. Vingt (20) années d’existence du Rassemblement Des Républicains (RDR). Oui, vingt (20) ans d’existence d’un parti, ça se fête avec faste. Et ce samedi 13 décembre 2014, c’était la fête à Bouaké, capitale du Centre, l’un des bastions du RDR, à près de 350 km d’Abidjan, la capitale économique et à 100 km de Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire. Pourtant, la célébration des vingt (20) ans du RDR au stade de Bouaké, n’a pas donné les fruits de la promesse des fleurs. Le spectacle qu’il a été donné de voir, était triste et désolant. Pour tout observateur qui a vu et connu la capacité de mobilisation du RDR, de sa création à sa prise de pouvoir, il y a de véritables raisons de se poser des questions. L’amer constat est que, les militants du Rassemblement Des Républicains (RDR), parti au pouvoir, se sont retrouvés, dans une ambiance de démobilisation affichée, lors de la célébration des 20 ans du parti cher au Président Alassane Ouattara, actuel Chef d’Etat de la Côte d’Ivoire. Des gradins désespérément et tristement vides face à des majorettes qui se déhanchaient au rythme de la fanfare.

Et si on cherchait ensemble, les raisons ?

 Ce sont au moins 125 délégations issues des Secrétariats Départementaux, qui sont arrivées de tout le pays et n’ont pas pu remplir les deux tribunes de l’ancien stade de Bouaké. Pour toute action que l’on veut d’envergure, il faut avoir les moyens de sa politique. Le RDR, aujourd’hui parti au pouvoir, est loin de ne pas avoir ces moyens (financiers) de sa politique. Soit, on organise une grande fête de retrouvailles comme ce fut le cas mais en ne lésinant pas sur les moyens, soit on demande l’organisation de fêtes éclatées par département, en cherchant à faire des économies.

Il faut se donner les moyens de sa politique

 Hasardons-nous  donc à des approches de simples calculs élémentaires. Prenons le cas où chacun des 125 Secrétaires Départementaux conduirait une délégation composée d’un car de 60 places chacun, cela donnerait pour les 125 SD, un total de 7 500 militants. La location d’un car étant de 150 000 FCFA et plus, coûterait 300 000 F pour les deux jours. Ce qui revient à 125 X 300 000 et donnerait 37 500 000 FCFA pour le transport des 7 500 militants qui iraient. Si l’on doit tenir compte de deux nuitées d’hôtel à raison de 10 000 FCFA X 2, on aura 20 000 X 7 500 et cela donnerait 150 000 000 FCFA pour frais d’hôtel. Etant donné que ces personnes doivent se nourrir, il faut au moins prévoir 10 000 FCFA X 7 500, ce qui donnerait 75 000 000 FCFA. Tout cela mis ensemble, donne un total de 262 500 000 FCFA dont 2 100 000 FCFA pour chaque Secrétariat Départemental. Cependant, selon nos sources, ce serait plutôt la modique somme de 100 000 FCFA que le RDR aurait déboursé afin de faire déplacer au moins 10 militants par département. Vrai ou faux ? Sinon, que représentent 100 000 CFA pour déplacer des militants de Man, Abengourou ou San-Pedro vers Bouaké ? Et combien seront-ils ? Si l’affaire des 100 000 FCFA s’avère exacte, alors bonjour le plan B ou la tricherie. Un SD peut alors, avec un proche collaborateur, effectuer le déplacement. Arrivés à Bouaké, ils s’arrangent avec une dizaine de jeunes afin que ceux-ci leur offre leur service en allant défiler sous leur bannière, moyennant quelques billets et le tour est joué. Alors qu’en ce genre de circonstance, il faut éviter la tricherie. A qui donc la faute ? Que peut faire un Secrétaire Départemental avec seulement 100 000 CFA et des militants volontaires qui attendent ? Ce qui est certain, ils seront très peu, à vouloir assumer la charge de ce déplacement. Les temps ont changés. En dehors des 7 500 festivaliers attendus, qu’a-t-on fait pour les militants de Bouaké, Sakassou (35 km), Katiola (43 km), Brobo, Diabo afin que les militants de ces localités déferlent sur Bouaké pour remplir le stade. Où étaient donc les militants de Bouaké qui à eux seuls, rempliraient le stade de leur cité ? Là où il fallait pour une fois, dépenser des millions, la Direction du RDR a préférer fermer la bourse et le constat est là. Triste et désolant.

Un autre appel des militants

L’appel de Daoukro ne doit pas être la panacée. Il faut donc savoir décrypter cet autre message envoyé par les militants. Bâtir sa stratégie politique sur une alliance politique au détriment de sa base est suicidaire. Pour remobiliser la base, il faut savoir l’écouter par moment et éviter que les prises de décisions soient à sens unique. Ceci est un signal fort donné par les militants. Si les militants étaient encore motivés comme il y a 3 ans, ce petit stade de Bouaké devrait être  noir de monde. Mais hélas, les militants ont bien voulu rester à la maison pour lancer se signal fort au parti. Voici un parti politique au pouvoir et dont tous les militants se plaignent (se référer à ‘’Causerie débat de Le Patriote avec les militants de base’’), qu’est ce qui a changé depuis lors ? Les organisateurs du 20ème  anniversaire du RDR et les cadres du dit parti tireront certainement les leçons de l’échec de la mobilisation des militants à cette grande fête. Ce qui devait arriver, est arrivé à Bouaké. Que faut-il après ce fiasco de ce 13 décembre au chef de l’état, par ailleurs Président du RDR, pour faire le ménage et redistribuer les cartes ? S’il est vrai que l’on ne change pas une équipe qui gagne, que fait-on avec une équipe qui ne gagne pas ? Et ce samedi 13 décembre, nul n’a pu cacher le soleil avec sa main car l’échec a été patent. 2015, c’est demain.

Khalil Ben Sory

Lementor.net

 

 

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