La semaine dernière, l’actualité a été dominée par une affaire de fraude aux concours d’entrée à l’École Normale d’Administration. Il s’agissait des irrégularités constatées dans la liste des candidats admissibles au concours professionnel d’entrée dans cette École. En effet, 23 personnes n’ayant pas pris part aux compositions, ont été retrouvées sur la liste des admissibles. Le Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, dans un souci de clarté a suspendu les délibérations et ordonné une enquête dont les conclusions sont attendues. Bien avant jetons un regard à notre niveau sur ce flagrant délit de fraude.
Tous les détails de cette affaire en collaboration avec le Chef Amoro’s.
L’ENA en tant que EPN (Établissement Public National) a une certaine forme d’autonomie. Et dans le cas des concours (notre sujet), elle a toujours élaboré selon ses propres critères les conditions d’admission et par la même occasion les concours d’accès à ses différents cycles. Le Ministère de tutelle n’intervient que dans la composition du jury, pour juste avoir un regard sur la crédibilité du déroulement et les résultats des concours. Ainsi, la composition des membres du jury comprend ; les jurés proposés par le Ministère de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative (MFP-RA) et ceux, par la direction de l’ENA. Mais au moment ou le Ministre Bacongo arrive à la tête du Ministère de la Fonction Publique, le concours avait déjà été annoncé par l’ex- MFP-RA Gnamien Konan. Tout le dispositif avait été mis en place. En tant Nouveau Patron et Chef de la tutelle d l’ENA, le MFP-RA Bacongo décide de relancer le concours afin d’être au fait de ce qui entour le concours d’accès à l’école d’élite ivoirienne. Ce qui est tout à fait normal.
La Directrice Générale de l’ENA, Madame YAPO sera donc reçue et interrogée sur son dispositif, par le DIR CAB adjoint du MFP-RA. Elle va expliquer comment elle entend organiser le concours. Selon elle, le dispositif qui devait lui permettre d’organiser le concours sous l’ex MFP-RA Gnamien serait infaillible c’est-à-dire un dispositif qui rassure et qui ne peut se tromper. Elle annonce par la même occasion que le jury a été constitué et qu’un opérateur informatique pour l’aider dans la gestion du concours a été choisit. Le ministre ne voulant pas rentrer dans une guéguerre comme celle vécue avec l’ENS du temps où il était Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, demande à son cabinet de se mettre à l’écart. Il laisse donc la latitude au DG de l’ENA et à ses collaborateurs, d’organiser et de conduire le concours. C’est ainsi que le concours est organisé jusqu’à la proclamation des résultats.
Seulement voilà, une fois les résultats affichés, des candidats se rendent compte que certains de leurs amis n’ayant pas composé parce que absent ce jour là, sont sur la liste des admissibles. De bouche à oreille, et à travers la toile, l’information enfle et arrive au cabinet du Ministre. L’inspecteur Traoré Flavien et le Conseiller technique Ly se rendent à l’ENA pour tirer l’affaire au clair. Une fouille minutieuse avec le concours du SG de l’ENA permet d’identifier 23 personnes sur la listes des admissibles, comme étant absentes le jour des compos. C’est ainsi que sur instructions fermes du ministre, une inspection profonde est engagée afin de déterminer l’ampleur du dégât et identifier les auteurs. Du coup, c’est la débandade au niveau de la Direction de l’ENA. La Directrice, plutôt que d’adresser des explications à la tutelle c’est-à-dire le MFP¨-RA, elle va inviter la presse dans le seul but de se dédouaner et tenter de noyer le poisson. Devant la presse, la DG de l’ENA va axer son argumentaire autour de l’erreur informatique. Lisons ensemble le compte rendu de sa conférence de presse:
« Selon elle, les 23 personnes se sont retrouvées sur la liste des admissibles par une malencontreuse erreur de programmation informatique. Tout est parti du non scannage des copies de tous les absents. Le principe étant que le jury, composé de personnalités du monde universitaire, de la chambre de commerce, du barreau, de la chambre des notaires, etc. scanne toutes les copies, même celles des absents et s’assure de la conformité des notes à l’écran et sur papier. Ensuite, poursuit madame la Directrice, la machine calcule les moyennes en prenant en compte la note d’aptitude professionnelle qui elle, est saisie en fin de processus. Enfin, en un clic le jury lève l’anonymat et arrête la liste des admissibles avant de proclamer les résultats. Après vérification, a noté la Directrice Générale, l’on s’est rendu compte que les copies de tous les absents aux compositions n’ont pas été scannées. De ce fait le programme n’a retenu, pour ces derniers, que la note d’aptitude professionnelle. Mme Yapo a tenu à préciser que le Ministère qui n’exerce qu’un rôle de supervision dans l’organisation de ces concours, n’est nullement représenté dans le jury de délibération. Avant de présenter ses excuses à la Nation. » www.abidjan.net
S’agissant de l’informatique et surtout de la programmation, l’on ne peut s’y fier à 100%. Ainsi, l’erreur telle qu’évoquée par la DG de l’ENA peut être possible. Mais le véritable problème il est ailleurs. En effet, n’eut été la vigilance du Ministère de la Fonction Publique, les 23 personnes déclarées comme admissibles serait effectivement proclamées comme telle. Sinon comment comprendre qu’on puisse prendre en compte, les copies des absents du scannage ? On sait bien qu’en matière de compo, quelqu’un qui est absent à toujours zéro. L’erreur selon elle, serait que c’est la note du supérieur hiérarchique qui a été prise comme moyenne par la machine. Ainsi, au lieu de deux (02) notes (note de la copie et celle du supérieur hiérarchique), les absents se sont retrouvés avec une seule note qui a constitué de fait leur moyenne ? L’explication de la DG de l’ENA est trop dure à avaler.
Lisons ensemble la démonstration d’un internaute : « cette erreur ne peut être liée à l’informatique. De ce principe, tous les candidats absents, donc n’ayant pas composés devraient être notés automatique zéro. Parce qu’après vérification, si l’algorithme ne voit aucune note attribuée elle les remplace par zéro. ( Algo simple: Vu que les candidats ont un code de composition, la recherche doit être basée sur le code candidat. Si le code n’existe pas, on sort de la boucle et on affiche code inconnu. Si le code est trouvé, la seconde recherche s’effectue sur les notes attribuées à ce code, puis on fait l’addition et la moyenne. Cette moyenne doit encore être comparée à une note X considérée comme note référant pour être déclarée admissible. Si la moyenne obtenue n’est pas égale ou supérieure à X, on sort de la boucle et on affiche, non admis sinon admis). Je ne suis pas un génie en informatique mais avec cet algo très simple, ce n’est pas possible d’avoir des absents sur la liste des admis. » Voilà qui est clair !
Par ailleurs, vu l’empressement avec lequel, la Directrice s’est adressé au medias et en particulier à la presse bleue, nous sommes fort convaincu que l’anguille qui était sous la roche est actuellement sur la roche. Quand les journaux Bleus et la DG de l’ENA tentent de faire passer le MFP-RA CISSE Bacongo comme un ministre qui outre passe ses prérogatives, sachant bien que l’ENA bien qu’étant un EPN demeure sous sa tutelle et que de ce fait il a droit de regard dans sa gestion, je me dis que l’anguille n’est plus sous la roche mais bien dessus. Aussi, quand on sait que c’est la Direction de l’ENA avec à sa tête Mme YAPO qui a organisé de bout en bout tout le concours et qui a choisi elle-même l’opérateur informatique, l’histoire de piège dont aurait été victime la DG, n’est qu’une stratégie pour noyer le poisson. La Directrice de l’ENA est la pire fraudeuse qu’il n’a jamais été donné de voir. Cette affaire jette encore plus de discrédit sur cette Ecole qui forme l’élite de notre pays. La DG, si elle encore de l’honneur devrait rendre le tablier pendant qu’il est encore temps. L’erreur informatique, par elle, évoqué n’en est pas une. C’est une Fraude flagrante qui a mal tournée parce qu’elle a été ébruitée et étranglée par la tutelle. N’eut été cela, personne n’aurais su.
EL Dozoba,
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