« Déjà 42 Morts Dans Les Manifestations Contre La Loi Electorale En RDC », Selon La FIDH

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Abidjan, 22 jan (AIP) – La Coalition Mon Vote doit compter, initiée par la FIDH, condamne fermement la sanglante répression des manifestations pacifiques contre l’adoption de la loi électorale, qui a déjà fait 42 morts à Kinshasa et plusieurs blessés dans d’autres grandes villes du pays, rapporte un communiqué publié jeudi par la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH).

Alors que le projet de loi doit être voté jeudi prochain au Sénat, la coalition de près de 100 organisations de la société civile africaine et internationale appelle les autorités congolaises à mettre un terme à l’usage excessif de la force à l’encontre des manifestants, à poursuivre et sanctionner les auteurs des graves violations des droits humains commises ces derniers jours, ainsi qu’à retirer le projet de loi électorale qui constitue une manœuvre politique en vue de la prochaine élection présidentielle prévue en 2016.

« Comme cela est malheureusement devenu récurrent en RDC, les forces de sécurité ont à nouveau fait preuve d’une réaction totalement excessive et disproportionnée, en tirant à balles réelles sur des manifestants faisant 42 morts… Les autorités doivent mettre un terme immédiat à cette répression, identifier les auteurs des crimes commis et les traduire en justice », déclare la Coalition.

« La journée de jeudi, jour du vote de la loi par le Sénat, sera celle de tous les dangers si les autorités s’entêtent dans cette répression », préviennent les organisations de protection des droits humains.

Depuis lundi, les manifestations contre l’adoption du projet de loi modifiant la loi électorale ont tourné à l’affrontement, notamment à Kinshasa. La police anti-émeute congolaise a réprimé à balles réelles les manifestants. Le quartier autour de l’Assemblée nationale est totalement bouclé par des centaines de policiers et militaires, notamment de la garde présidentielle, afin d’empêcher les manifestants d’atteindre le Parlement.

Les manifestants ont quant à eux érigé des barricades dans plusieurs quartiers de la ville et des scènes de pillages ont été rapportées particulièrement contre les magasins de propriétaires chinois, considérés comme soutiens du régime en place.

Depuis le 19 janvier au soir, les communications internet et sms sont coupées et l’antenne de Radio France internationale (RFI) est coupée depuis le 21 janvier. Des membres de l’opposition ont été arrêtés.

Le 5 janvier dernier, le gouvernement a déposé un projet de loi portant modification de la loi électorale. Ce projet dispose que la liste électorale « doit être actualisée en tenant compte de l’évolution des données démographiques et de l’identification de la population », faisant ainsi du recensement de la population un pré-requis à l’organisation de tout scrutin législatif et présidentiel à venir.

Dans un pays de 2,5 millions km², comptant plus de 77 millions d’habitants, et en proie à la violence et une instabilité récurrentes, un tel recensement paraît difficilement réalisable en moins de quatre ans.

Entre 2014 et 2016, 52 élections dont 25 élections présidentielles doivent se tenir dans 27 pays africains. Pour éviter les manipulations, fraudes et violences dues aux élections tronquées, à l’initiative de la FIDH, plus de 100 organisations de la société civile africaine et internationale ont décidé de se mobiliser au sein de la coalition « Mon vote doit compter ».

La Coalition exige des gouvernants qu’ils respectent le droit légitime des peuples à choisir librement leurs représentants à l’occasion d’élections régulières, libres, et transparentes, par une mobilisation publique, des actions de terrains et un plaidoyer politique en amont de chaque scrutin jusqu’en 2017.

AIP

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