Au Nom de Dieu Le Clément Le Tout Miséricordieux
Mise au point de la Communauté Musulmane de Côte d’Ivoire,
Suite aux déclarations du Ministre Amara Essy dans la presse.
Nous avons lu avec une grande surprise et beaucoup de consternation les propos tenus par notre frère, l’ancien ministre Essy Amara dans un quotidien de la place. Des propos d’une exceptionnelle gravité.
Que dit-il?
« …. Tous nos frères qui étudient dans les pays arabes qui reviennent sont tous chômeurs. Ils n’ont pas d’emplois et ils sont tous des aigris . Tous ceux qui se battent comme Boko Haram ont été formés en Arabie Saoudite. Je connais pas mal d’ivoiriens qui étaient avec eux et savent comment on manipule les bombes…. »
En quelques phrases beaucoup de contrevérités sont ainsi énoncées. Comment rester indifférents à de telles déclarations d’autant qu’elles émanent d’une personnalité respectée au sein de la communauté?
Selon M. Essy tous ceux-ci sont assimilables aux extrémistes qui sévissent dans certains pays et s’adonnent à la violence.
Si, en outre, M. Essy Amara connaît comme il le prétend des ivoiriens revenus d’Arabie Saoudite et dont il affirme qu’ils « savent manipuler des bombes », alors il devrait se faire un devoir de les dénoncer aux autorités chargées de notre sécurité collective.
Après avoir vérifié que ces propos ont été effectivement tenus, nous nous devions de réagir sans passion mais fermement, car il s’agit là d’accusations infamantes et sans aucun fondement.
Depuis de nombreuses décennies, des centaines d’ivoiriens ont bénéficié tant en Arabie saoudite que dans d’autres pays arabes, de solides formations qui leur ont permis de prendre une part active à la construction de notre pays.
Ainsi, des cadres de grande valeur ont été à la tâche, dans la mesure de leur moyen, aussi bien dans de grandes entreprises, des banques, la haute administration ainsi que dans l’encadrement religieux.
La probité, l’abnégation, l’ardeur au travail de ceux qui sont issus de ces formations sont reconnues de tous. Leur participation aux efforts de cohésion sociale a, sans nul doute, été d’un apport décisif dans l’éducation, l’encadrement, le renforcement moral des jeunes de notre pays.
Toutes choses qui contribuent à éloigner ces derniers des tentations extrémistes que l’on constate malheureusement sous d’autres cieux.
Dès lors, nous ne pouvons accepter cette stigmatisation d’une partie de la Communauté nationale. Nous osons espérer que les mots ont dépassé la conviction de leur auteur. Une seconde interview accordée quelques jours plus tard au même quotidien a semblé en effet vouloir atténuer certains aspects. Nous en avons pris acte.
Cependant, nous en appelons au sens des responsabilités de tous ceux qui croient pouvoir faire commerce des peurs en instillant des propos porteurs de germes de division.
En ces temps troublés de la scène mondiale que nous connaissons autant que d’autres et alors que, par faveur de Dieu, notre pays réussit à se préserver de certains antagonismes, il est important d’éviter les raccourcis et ce genre d’analyses tronquées susceptibles de créer des situations d’exclusion et de fracture sociale.
Notre communauté lutte inlassablement par son organisation interne et dans ses interventions publiques pour favoriser ce qui rassemble et refuser les attitudes et propos qui divisent.
C’est le lieu de rappeler que notre responsabilité commune consiste à maintenir un climat fraternel dans notre pays. Ce qui suppose que chacun devra privilégier le respect mutuel.
C’est également le lieu pour nous de remercier le Royaume d’Arabie Saoudite et différents pays arabes pour leur sens élevé de la coopération fraternelle qui n’a jamais fait défaut à notre pays.
Nous prions Dieu afin qu’il raffermisse les liens de fraternité entre tous les ivoiriens. Nous prions Dieu afin qu’il renforce l’entente entre notre pays et l’ensemble du monde.
Pour le COSIM : Conseil Supérieur des Imams en Côte d’Ivoire
L’Imam Sékou Sylla
Pour l’association des Musulmans Sunnites en Côte d’Ivoire (AMSCI)
Toure Abass
Pour la TARIQUA TIDJANI DE COTE D’IVOIRE
El Hadj Daouda Berté
NB: Le titre est de la redaction
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