L’attaque Terroriste Perpétrée Au Kenya Fait 147 Morts Et 79 Blessés (SYNTHESE)

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BEIJING, 3 avril (Xinhua) — L’attaque du campus d’une université kényane par des hommes armés jeudi a fait 147 morts et 79 blessés, a fait savoir le ministre kényan de l’Intérieur, Joseph Nkaissery.

Un total de 587 étudiants ont été évacués de l’Université de Garissa, dans le nord du Kenya, grâce aux troupes du gouvernement, et certains étudiants ont réussi à s’échapper par leurs propres moyens.

Cette attaque est la plus meurtrière du pays depuis les attentats visant de l’ambassade des Etats-Unis de 1998.

Le gouvernement kényan a annoncé jeudi soir que les quatre hommes armés qui avaient attaqué le campus ont été tués dans un échange de coups de feu avec les soldats du gouvernement, et que l’opération qui a duré 16 heures sur ce campus de la ville frontalière de Garissa était terminée.

Cette attaque a été revendiquée par les combattants shebab, en lien avec al-Qaïda. Quatre hommes armés du même groupe avaient commis le massacre du centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013, faisant au moins 67 morts.

Les activistes de ce mouvement terroriste basé en Somalie a attaqué le campus de l’Université de Garissa au crépuscule jeudi, tirant sur les étudiants et prenant des otages lors de cette odieuse attaque visant les chrétiens. Le groupe terroriste a affirmé avoir relâché 15 musulmans.

Les survivants seront transportés vendredi à Nairobi par des véhicules du Service national de la jeunesse (SNJ) pour être soignés, a indiqué M. Nkaissery, ajoutant que les terroristes étaient armés d’EEI (engins explosifs improvisés), de bombes prêtes à exploser et de grenades.

Les hôpitaux sont actuellement en besoin urgent de sang afin d’aider les blessés qui s’en sont sortis avec des blessures par balles.

CHASSE A L’HOMME POUR LE COMMANDITAIRE

La police kenyane a diffusé jeudi une photo d’un dirigeant shebab qu’ils pensent être derrière l’attaque contre l’université.

La police a aussi placé une prime de 217.400 dollars pour la tête de Mohamed Kuno, commandant militaire des shebab dans la région de Jubbada Hoose, dans le sud de la Somalie, qui est actuellement en charge des opérations extérieures contre le Kenya.

Kuno, anciennement connu sous le nom de Cheikh Mahamad lorsqu’il travaillait pour la Fondation Al-Haramain entre 1993 et 1995 avant que cette institution ne ferme ses portes, est apparemment très religieux et a été un professeur de Madrassa (école) pendant de nombreuses années.

Le suspect est ensuite devenu professeur et principal de la Madarasa Najah de Garissa de 1997 à 2000, où ses tendances extrémistes sont devenues évidentes. Il a par la suite rejoint le groupe shebab après avoir été motivé par l’idéologie de l’Union des tribunaux islamiques (UTI) voulant établir un état islamique en Somalie.

Il a été rapporté que la majorité des attaques terroristes à Garissa ont été perpétrées par d’anciens étudiants de la Madarasa Najah. La plupart des recrues ont été attirées par des membres de la famille proche ou des membres du même clan.

La police a fait savoir que Kuno a utilisé les idéaux du califat pour persuader et recruter ses étudiants à rejoindre l’UTI et par la suite le groupe shebab.

Ce groupe terroriste avait établi une unité Jabha dans chaque région de Somalie, et Kuno était en charge de lancer des attaques contre les troupes étrangères.

Il possède aussi un intense réseau terroriste au Kenya, particulièrement dans le camp de réfugiés de Dadaab. Kuno a revendiqué l’attaque du bus de l’année dernière à Mandera, entre la Somalie et l’Ethiopie, au cours de laquelle 28 personnes ont perdu la vie.

Le président kényan Uhuru Kenyatta a indiqué que la sécurité avait été renforcée le long de la frontière avec la Somalie et a appelé les Kényans a être extrêmement vigilants et à prendre au sérieux les mesures de sécurité.

Cette nation est-africaine a prévenu que les attaques des shebab pourraient nuire au profil de risque du pays, limitant le nombre de nouveaux investissements, particulièrement venant des investisseurs étrangers.

La police a renforcé la sécurité autour des installations vitales pouvant être des cibles potentielles d’attaques par les terroristes shebab, qui ont juré de faire tomber les grattes-ciel du Kenya en représailles de ses incursions transfrontalières dans le sud de la Somalie.

La sécurité du pays a été élevée, surtout le long des frontières, les agence de sécurité ayant été placées dans un état d’alerte sans précédent suite aux derniers rapports indiquant que le groupe shebab avait prévu d’attaquer le Kenya.

UN CONDAMNATION MONDIALE

Cette attaque brutale et odieuse sur l’université kényane a été largement condamnée par la communauté internationale.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a condamné jeudi l’attaque terroriste et a réaffirmé sa solidarité avec le peuple et le gouvernement kényans.Ban « envoie ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés », a fait savoir le porte-parole adjoint de l’ONU Farhan Haq lors d’un point-presse.

L’Inde a fermement condamné jeudi cette « attaque terroriste barbare ». Le ministère des Affaires extérieures a déclaré que l’Inde est solidaire et compatit avec les familles endeuillées et les blessés, et envoie « du fond du cœur nos condoléances au gouvernement et au peuple kényans ».

« Cet acte terroriste scandaleux est un autre rappel que la menace terroriste continue de tous nous menacer et que la communauté internationale a besoin de durcir encore plus son combat contre le terrorisme dans toutes ses formes et manifestations », selon la même source.

Dans différents communiqués, les envoyés des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Allemagne ont juré de travailler avec le gouvernement kényan afin de mettre fin au fléau du terrorisme qui a déjà pris tant de vies et mutilé des milliers de personnes dans cette nation est-africaine.

L’ambassadeur des Etats-Unis au Kenya Robert Godec a déclaré que cette attaque a une fois de plus consolidé le besoin pour tous les pays et les communautés de s’unir dans la lutte contre le terrorisme.

« Les Etats-Unis restent un ami fidèle du Kenya. Nous nous tenons côte à côte avec le gouvernement et le peuple kényans dans cet effort d’éradication du fléau terroriste », a indiqué M. Godec dans son message de condoléances.

« Nous présentons nos plus profondes condoléances aux familles et aux êtres chers de ceux qui ont été tués lors de cette attaque odieuse, qui ciblait apparemment les étudiants chrétiens », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest dans un communiqué.

Dans son communiqué, l’ambassadeur-adjoint allemand au Kenya Friedo Sielemann a encouragé toutes les parties au Kenya à coopérer étroitement afin de faire face aux défis soulevés par le terrorisme.

« L’Allemagne condamne vivement l’attaque terroriste odieuse contre l’Université de Garissa, lieu d’apprentissage et de développement personnel. Nous partageons la peine des familles et des amis qui ont perdu des êtres aimés », a indiqué M. Sielemann dans son message de condoléances.

Dans sa déclaration, le haut-commissaire britannique au Kenya, Christian Turner, dont le pays avait prévenu d’attaques terroristes imminentes dans la région côtière, à Nairobi et à Garissa, a qualifié cette attaque de « lâche ».

« La détermination et l’unité du Kenya sont plus fortes que la haine des terroristes », a-t-il partagé sur Twitter jeudi en réconfortant les victimes et leurs familles.

Les remarques de M. turner surviennent un peu moins d’une semaine après que le gouvernement britannique a prolongé son avertissement aux voyageurs pour le Kenya.

Xinhua

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