Kenya-Attaque De Garissa : Le Terrorisme Est De Plus En Plus Local (ANALYSE)

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NAIROBI, 6 avril (Xinhua) — Les derniers résultats de l’enquête sur l’attaque terroriste récente au Kenya ont renforcé les craintes d’une implication croissante de Kenyans dans les activités terroristes au Kenya.

Le ministère kenyan de l’Intérieur a confirmé dimanche qu’un diplômé en droit, issu d’une famille kenyane de classe moyenne, figurait parmi les quatre hommes armés qui ont massacré 148 personnes à l’Université de Garissa jeudi. Les assaillants ont été abattus par une équipe des forces spéciales dépêchée à Garissa.

L’homme, identifié comme étant Abdirahim Mohammed Abdullahi, était le fils d’un chef du gouvernement du Comté de Mandera, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mwenda Njoka.

D’origine somalienne, Abdirahim Mohammed Abdullahi avait obtenu son diplôme avec mention de l’école de droit de l’Université du Kenya en 2013 et était considéré comme un « futur avocat de talent » par ceux qui le connaissaient.

Selon le porte-parole, le père d’Abdirahim Mohammed Abdullahi avait signalé aux autorités l’année dernière que son fils avait disparu et qu’il craignait qu’il ne se rende en Somalie. Le père avait aidé la police à rechercher son fils avant que l’attaque ne survienne.

Les rapports des médias ont cité sous couvert d’anonymat un fonctionnaire de Garissa, selon qui le gouvernement local savait que le jeune homme avait rejoint les shebab, un groupe extrémiste islamique basé en Somalie et lié à al-Qaïda.

L’attaque de Garissa, la plus meurtrière commise sur le sol kenyan depuis l’attentat de l’ambassade américaine à Nairobi en 1998, a été revendiquée par les shebab peu après l’événement.

Le groupe a déclaré samedi que l’attaque à Garissa avait pour but de venger la mort des combattants tués par les troupes kenyanes en Somalie et a averti qu’il attaquerait de nouveau le Kenya.

Les premiers résultats de l’enquête sur l’attaque à Garissa ont conduit à l’arrestation de cinq suspects, dont un agent de sécurité travaillant pour l’Université de Garissa.

Le gardien de sécurité, également d’origine somalienne, aurait aidé les quatre assaillants à pénétrer dans l’enceinte de la faculté. L’enquête de la police a également confirmé qu’il possédait des documents de propagande d’idées extrémistes.

Trois des cinq suspects en garde à vue ont été arrêtés à la frontière somalienne vendredi alors qu’ils tentaient de prendre la fuite. Ils seraient des complices du cerveau de l’attaque de Garissa, Mohamed Mohamud, également d’origine somalienne. Les autorités kenyanes ont offert une prime de 220.000 dollars pour son arrestation.

Bien que l’identité des trois autres hommes armés n’ait pas encore été confirmée, il est fort probable qu’ils étaient également de nationalité kenyane, car les trois hommes parlaient couramment la langue officielle, le swahili, lors du raid de près de douze heures dans l’université, selon des témoignages des survivants.

Les soutiens financiers de telles attaques extrémistes sont « profondément ancrés » dans la société kenyane, a souligné le président kenyan Uhuru Kenyatta samedi à l’occasion du lancement d’un deuil national de trois jours.

Le président a exhorté tous les Kenyans à travailler ensemble pour éliminer le fléau du terrorisme et a promis que les autorités ne ménageraient aucun effort pour que les coupables répondent de leurs actes devant la justice.

Xinhua

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